Chapitre 1.

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Lilly.

Le Soleil tape sur ma peau mate, me réchauffant. Le ciel est bleu, aucun nuage à l'horizon et pour une fois je suis bien. Je fais partie de ces personnes sur qui le temps joue beaucoup sur mon humeur. Il est cinq et trentes minutes. De l'autre côté du trottoir j'aperçois des lycéens, et je peux entendre leur rires. Je ne supporte pas ça. Je redresse mon sac à dos sur mon épaule, et enclenche ma musique qui se délaisse calmement dans mes oreilles. Je ne les entends plus et c'est vrai un soulagement. Je regarde les marques au sol, les trouvant largement plus intéressant qu'eux. Ce n'est pas contre eux que je suis, mais plutôt contre leur hypocrisie. Enfin, ça se voit bien à travers leur visage que leur rire est carrément faux. Pas besoin d'être leur meilleur pote pour le comprendre. Je secoue ma tête de droite à gauche discrètement, et tourne sur la rue à droite. Je m'engage dans la rue où se trouve un petit café : j'y travaille chaque soir afin de vivre.

Je n'aime pas forcément ce boulot, seulement je suis reconnaissante en vers le patron de m'avoir engagé malgré mon jeune âge. C'est vrai qu'une jeune fille de quinze ans, n'est pas la meilleure des employés. Mais, après plusieurs tests, il m'a finalement engagé. Je sers donc, tous les soirs, des clients de toutes sortes.

Je respire profondément avant de pousser la porte en verre de la vieille batisse retapée. Je baisse mon regard, afin d'éviter celui des autres. Les autres ne devraient pas t'effrayer. Pourtant c'est bien le cas. Je suis une fille discrète pas pour rien. Si je ne cherche pas la popularité, le contact des autres c'est tout simplement parce que je suis une grosse trouillarde. Je ne suis qu'une simple adolescente, pourtant j'ai déjà le sentiment d'avoir raté ma vie. Je n'ai aucun espoir, aucune croyance, je suis juste seule. Seule et souffrante, rajoute mon subconscient.

- Ah bonjour Lilly ! Comment vas-tu ? Demande mon patron, un petit jeune qui ne fait que draguer les clientes qui s'assoient à son bar. Il est d'ailleurs posé derrière celui-ci, comme à son habitude. Et il porte son éternel sourire charmeur. Je ne l'aime pas.

-Je vais bien et vous ? Je m'efforce de lui sourire, comme chaque fois.

-Très bien, mets vite ta tenue, les clients attendent. M'ordonne-t-il brièvement en attrapant une vieille bouteille de wisky afin de servir un verre à un client, qui me semble déjà pas mal amoché par l'alcool.

J'hoche la tête, plus pour moi-même, et m'empresse de me changer. Je passe ma tête dans un tee shirt rouge et blanc sur lequel est marqué le nom du bar. Puis, je rassemble mes cheveux bruns en une queue de cheveux, rapide.

En arrivant dans la grande salle de service, je souffle discrètement. Il y a déjà pas mal de clients, et je sens que ma soirée va être longue. Comme je l'ai dis : je n'aime pas ce travail. Je préférai plutôt ne plus être timide et pouvoir tenter de faire une de ces émissions de télés où des jeunes passent des auditions de chants. Tenter ma chance.

Je souffle une seconde fois, un peu plus bruyamment cette fois. Personne ne semble me remarquer de toute manière. J'attrape mon plateau noir qui traîne sur le comptoir.

Plus que deux heures trentes de services.

*

La nuit est tombée, l'air est frais mais ce n'est pas désagréable. La Lune brille au-dessus du monde, mais tous le monde l'ignore. Elle est basique, pourtant elle éclaire un minimum leur chemin. Mes mains gelées sont plantées dans les poches de mon jean noir skinny et mon visage est enfoui à moitié dans mon écharpes. Mes yeux bleus sont fixés sur le ciel foncé devant moi. J'aime la nuit, on ne voit que très peu le visage des gens. On ne peut discerner clairement leur expression. Si ils sont souriants, en colère, stressée ou bien triste. Et j'aime ça, tout autant que ça m'intrigue.

Je replace l'étui noir de ma guitare qui est perché sur une de mes épaules. J'ai hâte. Je souris en pensant à ma soirée qui approche. Je marche maladroitement dans la nuit, et mes yeux srutent à présent le fond des rues. On ne voit pas très bien, c'est une rue abandonnée. Je me rends dans un vieil hôpital, un peu oublié de la capitale. C'est là-bas que je passe le plus clair de mon temps. Je chante aux petits malades, joue avec eux, et fait de mon mieux pour les faire sourire.

J'ai toujours aimé cette endroit. D'autant plus que l'atmosphère qui y règne n'est pas celle à laquelle on pourrait s'attendre en rentrant. Les infirmières sont pleines de vie, et elles ont un sourire constant. Des fois on peut les voir verser une larme face à leurs petits patients qui réussissent ou bien qui meurent.

Je pose le pieds à l'intérieur, et je frisonne. La chaleur de l'endroit se propageant sur tout mon corps. Je souris. Théo, un petit Américain blond, s'élance vers moi, un sourire plaqué sur son visage. Je m'accroupis afin de le récupérer dans sa course et de le câliner. J'embrasse sa tempe avant de lui sourire. Ses fines lèvres s'étirent laissant voir ses petites dents ainsi que deux petites fossettes placés sur ses joues. Il est sourd-muet. Je trouve ça tellement injuste. Il mérite bien le bonheur du monde, pourtant on lui a offert un bout de l'enfer. En plus de sa maladie, et comme on pouvait s'y attendre : ses parents l'ont abandonné dès qu'ils ont appris la nouvelle apparemment.  C'est donc un enfant abandonné, un petit sans parent. Je me sens proche de lui encore plus que les autres, sûrement à cause de son histoire qui est identique à la mienne. Sauf que je n'ai pas eu de maladie.

"Je m'appelle Lilly, et j'ai 15 ans.
Mes parents m'ont abandonnée quand j'étais encore bébé. Je l'ai mal vécu, et cela ne m'a pas aidé. Cela me fais sentir différente des autres. Mais je ne le suis pas, je suis juste tombée sur des mauvais parents : lâche et sans coeur. Mon passé à fait que j'ai étais vite mâture.
Pendant toute mon enfance et adolescence, j'ai souvent pleurée et eu le coeur brisée. Mais moi ce n'étais pas de la faute d'un garçon. Non, mais seulement de mon passé.

Mais tout a changé ce jour là.. "

Hope. || N.H.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant