Chapitre 11

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Quelques minutes plus tard je me fis interrompre dans ma lecture.

- Orgueil et préjugés ? Quel genre de personne es-tu pour lire des classiques tels que ce livre ?

Je soulevai la tête, j'aurais reconnu sa voix parmi des milliers, Ruggero se tenait devant moi. Je refermai mon livre et lui lançai un regard noir, le fait qu'il m'avait évitée pendant trois semaines près m'avait blessée mais aussi cela nous avait pénalisé pour le spectacle à venir.

-Quel genre de personne es-tu pour non seulement me déranger et en plus de sa m'ignorer autant de temps alors que nous avons un travail ! Dis-je en criant.

Mes joues virèrent aux rouges tellement j'étais en rogne, il baissa la tête et son sourire niais réapparue.

-Désolé... Dit-il doucement.

-Désolé ? Tu n'as que ça à me dire ? Renchéris-je cette fois-ci plus calmement.

Il haussa les épaules et secoua la tête en signe de négation. Il releva alors le regard vers moi.

-Karol... Je...je...

Je vis alors la panique dans son regard, la tristesse puis la colère. La voix de Michael résonna dans le vent, "mince il ne peut décidément jamais me laisser tranquille" pensai-je.

-Laisse ma copine tranquille. Dit-il menaçant.

-Tu n'as pas d'ordres à me donner. Répondit Ruggero en le fusillant du regard.

-Y'a une chose que t'as pas compris le clown de service, Karol est ma copine et je te demande de la laisser. C'est clair ? Dit Michael en s'approchant plus près de Ruggero.

Toujours mon livre serré contre moi je n'osais pas bouger, j'étais paralysée.

-Répète ce que tu viens de dire pour voir ? Karol est peut-être ta copine mais elle n'a pas besoin d'un chien de service ! Cria-t-il.

Michael pris Ruggero par le col mais celui-ci le poussa.

-N'envisage même pas de me toucher, c'est clair ? Hurla le bipolaire, Michael serra son poing et l'envoya dans les côtes de son adversaire.

Ruggero le repoussa et lui rendit son coup, Agustin arriva en courant aux côtés de Valentina et Carolina. Quant à Lionel il était déjà là sans que je l'ai remarquée.

-Oh Ronda ! T'a pas compris quand je t'ai dit de ne pas toucher à mon pote ou c'est comment ? Cria Agus.

Carolina frissonna et se mit à mes côtés, il est clair qu'elle était inquiète pour celui qui lui avait volé son cœur, Agustin. Quant à Valentina, elle était toujours à mes côtés et était aussi pétrifiée que moi.

- La ferme ! Il m'a cherchée ! Hurla Michael.

Tous les regards étaient à présent sur nous, Augustin s'approcha de Michael et le poussa plusieurs fois tout en lui criant des injures au visage. Ruggero était spectateur, sa main sur l'endroit où le coup était arrivé, il avait l'air d'avoir plus mal qu'il ne le prétendait. Je m'approchai de lui évitant le regard de mon petit-ami qui était plus qu'énervé.

-Ruggero ? Tu vas bien ? Dis-je inquiète.

-T'en fais pas. Répondit-il doucement entre deux bouffer d'air.

Je sentis alors des mains m'agripper les épaules et me tirer vers lui, j'essayai de me débattre ne voulant pas être coller à lui mais il me serra plus fort.

-Michael, laisse-moi ! Tu me fais mal ! Criai-je.

Ruggero fonça sur Michael pour me dégager de l'étreinte poignante qu'il avait sur moi. Mon livre tomba alors dans une flaque d'eau et moi à terre, ma tête se mit à tourner et Valentina accourut à mes côtés ainsi que Carolina à mon grand étonnement. Après m'être relevée, je poussai alors Michael et aussi Ruggero.

-Regardez ce que vous avez fait ! Bande de brutes ! Arrêtez de vous battre et de penser qu'à vous ! Cria Valentina.

Ruggero tenta de s'approcher de moi mais je reculai. Michael, le sourire victorieux sur son visage me dégoûta.

-Y'a quoi de drôle Michael ? Dit Carolina.

-J'en ai assez vu. Dis-je en partant.

Michael me suivit en courant et m'attrapa le bras, la gifle partit toute seule.

- Lâche-moi ! Je veux voir personne ! Hurlai-je.

Son regard devint noir, quant à moi, je regrettai le geste que j'avais fait, je m'excusai alors plusieurs fois et partis comme une voleuse. Quelques mètres plus loin j'entendis mon prénom résonner. Ruggero courait avec quelque chose dans les mains.

-Tu me veux quoi ? Dis-je méchamment quand il fut près de moi.

-Te rendre le livre.

Il me tendit mon livre, malheureusement mouillé mais pas abîmée.

-Merci... Dis-je doucement.

-Je suis désolé. Dit-il en me prenant dans ses bras.

Mon cœur suite à ce geste se mît à battre plus fort, j'étais bien, j'avais besoin de ce câlin, j'enroulai alors timidement mes bras autour de ses épaules. Je me décollai doucement de lui, je voulus partir mais il m'attrapa la main. Je me tournai vers lui.

-Tu ne vas pas en cours ?

-Pas ce matin, j'ai besoin de prendre l'air.

-D'accord. Appelle-moi si tu as besoin.

Je lui fis un petit « oui » de la tête et partis en direction d'un parc que j'avais aperçu en arrivant tout à l'heure. Je réfléchis à tout ce qui se passait. Il faut avouer que je ne faisais aucun effort avec Michael mais je ne l'aime pas, que devrais-je faire ? Le quitter ? Ou faire des efforts ? Je réfléchissais à ça tout en marchant et admirant ce qui m'entourait. Si je m'attache à lui, j'aurai mal, très mal. Mais si je ne fais pas tout mon possible pour que ça marche, je m'en voudrais, car je l'aurai fait souffrir. Et pourquoi je suis bizarre avec Ruggero ? Pourquoi mon cœur bat comme si je venais de courir le marathon ? J'étais perdue, je ne savais pas quoi faire. Je réfléchis toute la matinée, je mangeai ensuite et pris mon courage à deux mains pour me rendre aux cours de l'après-midi. Alors que je me dirigeai vers le bâtiment, une boule vint se former dans mon ventre. J'avais peur, très peur. Une fois devant le bâtiment, je m'arrêtai nette. Je pris une grande bouffée d'air et entrai dans l'école. À peine fus-je entrée qu'on me plaqua contre le mur. Michael me regardait en colère, j'allai avoir d'énormes problèmes.

-Pourquoi tu me repousses tout le temps ? Demanda- t-il.

-Michael... Écoute, je ne suis pas habituée mais je vais faire des efforts, je te le promets.

Son regard s'adoucit et il me laissa partir. Je rejoignis Lio qui se trouvait déjà dans la salle. Il avait vu toute la scène, je le voyais à son visage. Il me tendit ses bras et je m'y engouffrai sans me faire prier. J'en avais besoin. J'explosai en sanglots dans ses bras protecteurs. Il me caressait les cheveux et me disait de me calmer.

-Ça va aller ma belle. Ça va passer. Me disait- il mais ça ne me calmait pas pour autant.

-Qu'est-ce que tu lui as fait ? Demanda une voix que je connaissais bien.

-Je ne lui ai rien fait. Elle est à cran à cause de vos bêtises mais le mieux c'est qu'on ne se dispute pas. Dit Lio.

-Oui... Tu as raison.

Lio se détacha de moi doucement.

-Je vais parler à Mick, je te promets que si tu lui fais du mal, je t'étrangle de mes propres mains. Dit Lio à Rugge avant de partir.

Je partis m'asseoir sur un banc au fond, je fus vite suivie par Rugge. Il se mit à genoux en face de moi. Je continuai de sangloter. Il mit une de mes mèches derrière mon oreille, je le regardai dans les yeux. Il me prit dans ses bras et je me calmai peu à peu. Le silence régnait dans la salle mais ça me faisait du bien. Soudain un raclement de gorge se fit entendre. Je levai la tête et vis mon petit ami.

Siempre brillarasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant