Chapitre 16

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Je lâchai alors le bout de fer et courus vers Ruggero, il était hors de question que je me sépare de lui. Valentina tomba à terre épuisée et Gaston se fit menotter. Lionel arriva vers moi et remercia les policiers.

-C'est toi qui les as prévenus ? Pleurai-je.

Il hocha la tête et me prit dans ses bras pour me réconforter.

-Il se réveille regarde. Me dit-il en me montrant les paupières mouvantes du bipolaire.

-Occupe t'en, je dois y aller... Merci. Dis-je en partant.

Pourquoi l'avoir laissé ? Je n'étais pas prête à voir sa douleur dans ses yeux ni à le voir étreindre Valentina. D'ailleurs celle-ci accourut vers moi et me prit dans ses bras, je n'ai pas eu le cœur à la repousser alors je me suis laissée faire.

-Merci de m'avoir aidée... Dis-je tristement.

-Merci à toi d'avoir voulu me sauver... Je suis désolée Karol, j'aurais dû t'en parler, on aurait dû t'en parler. Renchérit-elle sur le même ton que moi.

-Son bonheur compte pour moi... Le tien aussi. Alors... Dis-je essayant de retenir mes larmes ce qui ne marcha pas.

-Karol, on ne s'aime pas, toi seule compte à ses yeux... Rigola-t-elle à moitié.

-Je dois y aller. Dis-je en cachant mes larmes.

Je marchai un bon moment, peut être m'aime-t-il vraiment ? Valentina avait-elle raison ? "Non Karol, il ne t'aime pas" je m'arrêtai alors et m'assis sur un banc. Je sortis mon livre de mon sac quand quelque chose tomba. Le mot de Ruggero... "Peut-être que ton Darcy n'est pas dans la musique finalement." Me dis-je. Je secouai la tête. J'étais arrivée à la fin du livre, perdue dans mes pensées je ne m'étais pas rendue compte qu'il recommençait à pleuvoir. Je devais rentrer, il se faisait tard. Je ne cherchais pas à me protéger, la pluie me faisait du bien. Je sentis une main s'agripper à la mienne, je me retournai et la surprise fut trop grande. Que faisait-il là ?

-Je pense que ton cœur a assez souffert. Dit-il entre deux bouffées d'air.

-Pardon ? Ruggero ? Qu'est-ce que tu fais là ? Dis-je naïvement.

Le silence prit place, la pluie continuait de claquer contre le sol et contre nous. J'eus soudain un frisson, je mis mes mains autour de mon corps pour essayer de me réchauffer, le regard de Ruggero devint inquiet. Il s'approcha alors de moi et souffla un bon coup tout en fermant les yeux. Que faisait-il ? Je baissai la tête ne sachant pas quoi faire, quand je la relevai il me regardait intensément, nos regards accrochés l'un à l'autre, un son se fit entendre, des mots, une phrase, mon monde se stoppa à ce moment précis. "Je t'aime Karol." Je me réveillai en sursaut, je m'étais endormie sur ce banc, quel drôle de rêve... J'aurais juré qu'il était réel. Je me levai et repris ma route. La nuit commençait à tomber, heureusement j'avais de l'argent pour prendre un taxi. Enfin rentrée chez moi, je pris une douche et partis me coucher, quand dans la nuit mon téléphone sonna... C'était un message d'un numéro inconnu : c'était une photo de Valentina et Ruggero qui s'embrassaient. Des larmes coulèrent sans même que je ne m'en rende compte. Elle m'avait menti... Je ne pouvais plus faire confiance à personne. Je pleurai toute la nuit. 7h arriva très lentement, je me levai et me regardai dans le miroir, j'avais des cernes énormes. Je n'aimais pas le maquillage mais c'était un cas d'extrême urgence, je n'avais pas envie de justifier mes cernes à tout le monde donc un peu de maquillage m'aiderait. Une fois prête je pris une pomme au passage et sortis de chez moi. Lio arriva, je montai dans sa voiture et lui fis la bise.

-Ça ne va pas ? Me demanda- t-il en me scrutant.

-Non mais j'ai pas envie d'en parler. Dis-je calmement.

Il ne me répondit pas et démarra la voiture. On arriva à l'école, je respirai un bon coup et sortis du véhicule. J'allai directement vers la salle et m'assis sur un des bancs. Peu de temps après j'entendis la porte se fermer, je levai la tête et vis Ruggero. Il s'assit à mes côtés.

-Ça va Karol ?

-Oui. Répondis-je froidement.

Il fit les gros yeux, surpris par ma réaction.

-Karol qu'est-ce que tu as ? Tu es maquillée ? Dit-il en m'observant.

-Non. Dis-je en détournant la tête.

-Si ! Dit-il.

Il me prit le menton et tourna ma tête vers lui, il posa doucement son pouce en dessous de mon œil.

-Tu es maquillée. Affirma- t-il. Pourquoi ? Tu ne te maquilles jamais d'habitude.

-J'ai passé une mauvaise nuit. Dis-je calmement.

-Gaston n'est pas revenu ? S'exclama- t-il.

-Non ! J'ai mal dormi c'est tout ! Qu'est-ce qu'il se passe dans ta petite tête ? M'exclamai-je.

-Pourquoi as-tu mal dormi ?

-Pour rien. Dis-je en repensant à la photo.

Mes yeux s'humidifièrent immédiatement.

-Tu as pleuré ?

Je devais lui dire la vérité, de toute façon il ne me laissera pas tant que je ne lui dirais pas.

-Oui. Soufflai-je.

-Pourquoi ? Je me levai et ne répondis rien.

-Pourquoi ? Répéta- t-il un peu plus fort. Dis-moi Karol ! S'énerva- t-il.

-Laisses-la tranquille ! S'exclama une voix que je connaissais bien.

-On reprendra cette discussion. M'avertit celui que j'aimais, je devais l'oublier d'ailleurs.

Le mexicain me regarda et s'approcha de moi, j'avais peur.

-Karol, je sais que je t'ai fait du mal mais je t'aime. Si tu pouvais me laisser une seconde chance, je t'en serais reconnaissant. Je voulais juste que tu sache que je t'aime. Me dit-il.

Il s'approcha de moi et prit mes mains dans les siennes. Il me déposa un baiser sur la joue alors que je restai figée. Pourquoi tout doit être si compliqué ? Avant de venir vivre ici, je n'avais pas autant de problème. Mais j'ai voulu déménager pour accomplir mon rêve. Était-ce un bon choix ? Ou un mauvais ? Quand on était amoureux, tout devenait compliqué.

Siempre brillarasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant