Johanna, Douloureux Silence.

chapitre 20

__Maintenant vous savez tout docteur. Je viens de vous raconter toute ma vie, maintenant vous savez ce que j'ai vécu, pourquoi j'ai peur, la raison de chaque cicatrice que j'ai sur moi. Bref tout. Maintenant vous pouvez le dire.

__ dire quoi ?

__ que je suis une idiote. Allez y dîtes le.

__ vous savez Johanna, je suis un psychologue et mon rôle c'est ce que vous avez remarqué depuis le premier jour où vous êtes venu ici, j'écoute, je donne selon moi la conduite à tenir, je prescris des traitements, des thérapies afin que les gens aillent mieux. Les gens me payent pour tout ça et croyez-moi, il y a un tas d'histoire ici dehors mais pour vous.... Je… Je… Suis quasiment abasourdi et ce n'est pas normal, en temps normal je ne devais pas montrer mes émotions mais là.... Seigneur Jésus. Vous êtes une survivante.

__ah. j'avais perdu l'habitude que l'on compatisse à mon égard, Sandrine une femme comme moi m'avait vu pleurer plus d'une fois et n'avait rien fait, pire encore elle avait été auteure de certaines de mes plaies. Aujourd'hui seule Mélissa est là et voir une autre personne qui plus est un homme compatir me fait me demander s'il est honnête ou pas car cette épreuve m'a montré que tous les hommes étaient les mêmes.

__  comment avez-vous connu Mélissa?

__Méli est arrivée comme l'ange qu'elle est. En fait sans même que je ne m'en rende compte ça faisait le deuxième jour qu'elle m'avait remarqué au même arrêt bus. C'est vrai que je ne passais pas inaperçue aussi avec ma robe sale, le sang séché sur mon pied et mes cheveux en bataille.
Comme tout le monde elle avait pensé que j'étais une folle donc en me voyant pleurer le lendemain elle eu le courage je dirais de m'aborder.

(...)

Passé....

__ je dis eh ma chérie, il y a quelque chose qui ne va pas ? Comment tu pleures seulement en route ? En plus, tout ce sang...

__ ça... ça...snif, grande sœur j'ai faim s'il te plaît.

Ça me gênait énormément de lui dire ceci mais j'étais à bout.
Prise de compassion, Mélissa était revenue les minutes d'après avec un bout de pain avec des œufs à l'intérieur et deux sachets d'eau.

__ grande sœur merci beaucoup. Vraiment merci.

Elle ne dit aucun mot jusqu'à ce que je finisse de manger.

__ tu fais quoi arrêté là, tu sors d'où ? Ton mari t'a frappé, tu as été agressée?

__ grande sœur c'est long, je sais que tu n'avais pas prévu ça mais s'il te plaît je veux rentrer dans mon village. Si tu peux m'aider, peu importe ce que tu as.

__ toi au moins tu sais qu'on ne force pas Yaoundé. J'ai quand même 1000f sur moi, ça peut t'aider?

__ oh grande sœur, c'est beaucoup même. Si je peux prendre le taxi pour là où on prend les cars c'est que c'est bon.
Je voyais en ce billet de 1000f CFA, une belle opportunité, un espoir pour enfin sortir définitivement de cet enfer.

__ton village c'est où et il faut combien pour arriver là-bas ?

Je lui avais donné le nom de mon village et le prix qu'on avait payé Jules et moi lorsque nous sommes venus. Elle m'a alors proposé de me mettre dans le taxi pour Mvan en plus des 1000f qu'elle me donnait, de là-bas je devais juste chercher à compléter le reste.

__ finalement, à bien y réfléchir  il est presque 19h, à cette heure-ci Mvan n'est pas prudent surtout qu'on ne sait pas à quel moment tu partiras de là, si ça ne te dérange pas, allons à la maison comme ça je vais essayer de compléter ton transport et le matin je te mets dans le taxi.