chapitre 3

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En arpentant les couloirs de l'hôpital, je me sentais oppressée, j'avais toujours cette petite douleur dans le cœur. Malgré le fait que j'étais habituée à tout ceci je n'en ressentais pas moins une petite gêne dû à mon passé avec ce genre d'endroit.
Mélissa m'avait prêté l'une de ses robes en tissu pagne, vu que je n'avais pratiquement pas d'habits, si ce n'est la robe que je portais en sortant de l'hôpital quelques jours plutôt. Même si cette dernière m'avalait totalement vu que ma copine et moi ne faisions pas du tout la même corpulence, elle avait su agrémenter ce désastre avec une ceinture et le résultat était assez passable on va dire.

Avec l'aide de quelques personnes de l'hôpital j'avais réussi à trouver mon chemin jusqu'au service de psychiatrie et enfin au bureau du docteur, comment il s'appelait déjà ? Euh....Ango. voilà c'est ça !
Arrivée devant la porte de son bureau, j'ai soufflé et j'ai déposé deux coup sûr cette dernière.
Lorsqu'une voix grave m'invita à entrer je me mis à trembler de tout mon être et je décida de faire demi tour.

Oui vous allez me traiter de lâche mais pardon, ce n'est pas ma place là bas, devant quelqu'un qui va attendre de moi que je lui dévoile les parties les plus intimes de mes pensées. Non non je ne veux pas subir cette humiliation.
J'ai pris le premier taxi et je suis parti au salon où se formait Mélissa.

(...)

—Bonjour !
Je lance une salutation générale et vais m'asseoir en boudant sans tenir compte de si mon bonjour a obtenu une réponse ou pas.

—tu as déjà fini?
Me demande Mélissa en se retournant vers moi.

—je ne l'ai pas rencontré, je n'ai pas eu ce courage.
Je fronce encore plus les sourcils pour montrer mon mécontent.
Comme ci j'avais des raisons de l'être.

__et pourquoi donc?
Elle affiche un calme plat et continue à laver les cheveux de sa cliente.

__ comme ça!

__comment ça comme ça ? Johanna ne me dis pas que tu as eu la trouille ?

Elle se met à rire.

__ah tu m'agace avec tout ça, je n'aurai même pas dû accepter des bêtises pareilles, mieux je pars t'attendre à la maison, c'est même quoi ça ? Tsuip!

__ c'est à moi que tu parles comme ça ? Johanna ?

__ vous êtes dans votre lieu d'apprentissage, attendez d'ouvrir votre propre salon pour taper la causette avec vos amies.

Intervint une dame qui venait d'entrer.

__ excusez moi madame.

Elle voulut s'adresser à moi mais Je n'avais pas voulu écouter un traître mot de sa part et j'étais partie sans même me retourner.
Après avoir soufflé un bon coup, je venais de me rendre compte que j'avais crié sur la personne qui faisait l'effort de me soutenir et de me supporter dans cette épreuve difficile et ce n'était ni ma sœur ni même un quelconque membre de ma famille. En plus je l'avais engueulé à son lieu de formation. Comme j'avais honte d'un tel comportement de ma part.
Il fallait juste que je patiente jusqu'au soir lorsqu'elle rentrera et je lui présenterai mes excuses. D'ailleurs j'allais profiter pour lui acheter un bon poisson braisé avec le reste d'argent qu'elle m'avait donné le matin.

Le soir venu, j'étais allée comme prévu chez la vendeuse de poisson, j'avais pris ce que mes moyens me permettaient et je suis venu attendre Mélissa qui n'a pas tardé à rentrer.

__ bonsoir !
Lança t-elle.

__bonsoir Meli, ta journée s'est bien passée ?
J'essayais de me rattraper. J'avais honte d'avoir agi comme ça mais j'avais surtout peur d'être mise à la porte.

Johanna, Douloureux Silence.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant