chapitre 18

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Passé....

faire quoi? Elle a raison Johanna. Vous avez à peine flirter pendant quelques mois, tu ne connais rien de lui. Tu ne connais pas comment il est dans son véritable environnement et tu es déjà prête à le suivre jusque Yaoundé. Une ville que tu ne connais pas et tu ne connais non plus personne là-bas. S'il t'arrive quelque chose qui informera ta pauvre mère ?"

Voilà les paroles qui revenaient en boucle dans ma tête depuis que j'étais là. S'il t'arrive quelque chose qui informera ta pauvre mère ? Je souffrais, j'avais mal, j'avais froid, j'avais faim, j'avais peur surtout ça et personne ne pouvait informer ma pauvre mère.

Mes larmes étaient devenues l'on seul repas et les rats mes fidèles compagnons depuis  deux semaines.

J'avais perdu la notion du temps, je sortais du débarras il faisait déjà nuit mais quelle heure exactement ? Aucune idée et quand j'y rentrais, c'était au petit matin, exténuée et blessée.
J'étais devenue en ces petites semaines,  une machine à sous pour mes bourreaux. On me violait toute la nuit et eux ils encaissaient de l'argent. Telle était mon histoire.

Au départ je me défendais tant bien que mal mais après un mois, j'avais fini par accepter ma situation, je ne me débattais plus face à un client néanmoins ces derniers trouvaient quand même le moyen de me frapper et quand je pleurais ils me murmuraient que "j'étais magnifique". Va savoir ce qui ne tournait pas rond chez eux.

Contrairement aux autres jours, la porte du débarras venait d'être ouverte par Désire et les rayons du soleil m'aveuglèrent quelques instants.

__bonjour ma toute belle, je t'amène de la compagnie, entrez là-bas.

J'avais juste entendu la porte se refermer et deux jeunes filles étaient devant moi. Elles avaient des traces sur leurs poignets ainsi que leurs chevilles. Je compris qu'elles avaient été longtemps attachées.

J'ai tapoté le matelas pour qu'elles se reposent un peu et elles se sont allongées.

Je leur donnait approximativement mon âge si ce n'est moins mais vraiment pas plus.
L'une d'elles grelottait et avait un œil complètement fermé, l'autre semblait moins, comment dire... paniquée.

__ comment vous vous appelez ?

__Mégane et elle c'est Audrey ma petite sœur.

__ et vous êtes arrivé ici comment ?

__ on est d'abord où ?

__ vous vouliez être où ?

__ à Douala c'est là qu'on vit et il y a quelques jours nous, je veux dire moi. J'ai fait la rencontre de Désiré, on a sympathisé et il m'a invité en boîte. C'est comme ça que je décide d'y aller avec ma sœur et une pote, pour ne pas être seule.

__ et après ?

__ il m'a proposé de finir la soirée à l'hôtel et j'ai accepté, ma copine est partie mais ma sœur ne pouvait pas rentrer sans moi et c'est comme ça qu'il me dit qu'on peut aussi prendre une chambre pour elle et le matin on rentre. Malheureusement on s'est retrouvé attaché à notre réveil. Je ne me souviens plus de ce qui s'est passé quand on est arrivé à l'hôtel.

__ mama tu as quel âge au point d'aller à l'hôtel avec les hommes ?

__ j'ai 18 ans et ma sœur 16, mais ils vont nous faire quoi? Demande t-elle paniquée.

__ de un je vous annonce que vous n'êtes pas à Douala mais à Yaoundé,
de deux je m'appelle Johanna et je suis là gardienne des lieux. Dis-je de façon tout à fait sincère, loin de moi l'idée de faire de l'ironie ou autre et de 3 bienvenue en enfer.

Johanna, Douloureux Silence.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant