Chapitre 22 : Joshua

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Lorsque mon regard se lève, je ne peux pas m'empêcher de sourire. Ne plus recevoir de réponse de sa part m'inquiétait un peu mais je n'aurais jamais pu croire que c'était pour ça. Habituellement, c'est lui qui me harcèle presque de messages. Non pas que ça me dérange, mais cette habitude chez lui avait simplement installé une routine qu'il a aujourd'hui brisé, sans même s'en rendre compte, je pense. Alors l'apercevoir, au bout de la rue, en train de courir à plein poumons vers moi m'emplit d'une certaine joie qu'il m'est impossible de masquer.

Son visage rougie, il arrive bien rapidement à mes côtés, sous mon regard amusé. Je n'avais même pas réalisé que je m'étais décollé du petit muret sur lequel j'étais jusqu'à présent appuyé. Je l'attendais sans doute avec un peu trop d'impatience. Mais je laisse ce point de côté. Je préfère me concentrer sur celui qui vient d'arriver.

Essoufflé, il me regarde comme s'il voyait un fantôme. Et cet imbécile parvient à m'arracher un rire irrépressible.

- Que... Qu'est-ce que tu fais là... ?, parvient-il à articuler.

Sa voix caresse avec une lenteur presque désirable mes oreilles. Elle est un peu enrouée par l'effort qu'il vient de fournir ces dix dernières minutes si j'en crois son ultime message. C'est assez plaisant à écouter. Il ne le réalise sûrement pas, tout comme moi jusqu'à présent, mais il possède un charme difficile à décrire. Très sincèrement, ce détail qui m'était jusqu'alors totalement invisible ne me laisse pas indifférent.

D'un rapide coup, je balaye ces pensées étranges de ma tête. Je me concentre sur cette bouille d'ange qu'il m'offre plutôt que sur mes conflits intérieur. Et la taquinerie me semble alors être la seule solution pour pouvoir lui répondre convenablement.

- Rien, je voulais juste te voir, souriais-je légèrement. Maintenant que c'est fait, je pense que je vais te laisser.

Il semble pris au dépourvu par ma dernière phrase, ce qui est vraiment plaisant à observer.

- Tu... Tu es sûr de ne pas vouloir entrer ? J'ai... Hier, j'ai acheté des bonbons et je... !

Ses bégayements, je l'avoue, n'ôtent rien à son visage paniqué. C'est vraiment adorable. Surtout qu'il tente de m'amadouer avec des sucreries. Il voudrait vraiment que je reste, même s'il semble plus qu'épuisé. Si j'avais su que je le trouverais aussi fatigué, je ne serais sûrement pas venu et l'aurait laissé se reposer.

- Tu devrais peut-être dormir. C'est bien plus important que de m'offrir des bonbons, souriais-je même si l'idée était en réalité plus que tentante.

- Non !, crie-t-il presque. Je... Reste... Je ne suis pas si fatigué que ça et je... Je voudrais avoir ton avis sur certaines décorations pour le mariage.

Ceci explique cela. S'il ne dort pas beaucoup, c'est sans doute parce qu'il doit aider sa mère et son beau-père à tout organiser. Et, le connaissant, il doit sûrement chercher des idées jusqu'à pas d'heures pour leur faire plaisir. Alors, face à cette mine presque suppliante, je ne peux que détourner le regard et acquiescer sans plus d'attente. À cette simple réponse, il semble être saisit d'une grande joie qui m'arrache un sourire.

Derrière lui, j'entre dans cette maison que je commence peu à peu à connaitre. Non pas que je passe un temps particulièrement long ici mais disons qu'après tous les événements qui ont pu se produire, elle est devenue une sorte de second foyer. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'y fais tout ce que je ferais si elle était à moi, bien au contraire, mais disons simplement que je la connais désormais par cœur.

Je dépose mon sac au pied d'une chaise, dans la cuisine jusqu'à laquelle je l'ai suivi. Et j'attends quelques instants. Je le regarde sortir un grand sachet de bonbons d'un placard, visiblement bien caché derrière les céréales. Peut-être qu'il le gardait pour moi. Ce serait vraiment mignon de constater ce genre de comportement chez lui.

Destinée [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant