Chapitre 38 : Joshua

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Mon sang ne fait qu'un tour. En quelques secondes, je le fais tomber sur le matelas. Je prends immédiatement l'ascendant sur son corps des plus attirants. Il n'a peut-être pas conscience de ce qu'il vient de provoquer en moi, mais mon dieu, je pourrais le dévorer, là, maintenant, tout de suite. Je voudrais tout prendre de lui, lui dérober chaque détail le composant, m'imprégner de toutes ces choses à priori futiles et pourtant si importantes qui le composent.

Je lui vole un baiser et mords sa lèvre inférieure. Je la tire alors que je plante mon regard dans le sien. Il semble envouté, tout comme je le suis moi-même, et rien que ce simple échange m'envoie une décharge électrique qui me fait soupirer de bonheur. Il m'ensorcèle, mais je n'en ai rien à faire. Si je dois être condamné, autant prendre tout de lui. Je l'aime beaucoup trop pour me plaindre de ce sentiment sûrement bien trop fort qui nous lie. Il me rend fou, et je me complais dans cette folie.

L'impatience se fait chaque fois plus grandissante alors que, petit à petit, tous nos vêtements se retrouvent au sol. La maison ne brille plus que par le bruit de nos baisers, de nos peaux se rencontrant, de nos râlements de plaisir. Il n'y a plus de raison qui valle. C'est comme si, d'un coup, nous nous étions enfoncés dans un monde qui était nous était en réalité encore à moitié caché. Je pensais en connaitre plus alors qu'en réalité, nous n'en avions que poussé la porte. Et seule la lune, silencieuse, nous observe à travers les rideaux encore ouverts. Elle se plait à nous voir nous ensevelir dans un plaisir sans nom. Le temps semble nous échapper. C'est comme si le monde s'était arrêté sous sa voix gémissant mon prénom, sous ses caresses d'une douceur sans nom, sous ce plaisir mutuel qui nous consume de l'intérieur.

Chaque baiser, chaque caresse, chaque murmure devient un trésor éphémère dont nous ne pouvons plus nous séparer. Plus. Chaque fois plus. La seule chose qui nous attire est cette envie de toujours se sentir plus liés. Un simple contact est insuffisant. De simples caresses ne sont plus assez. De simples mouvements superficiels ne sont plus supportables. Cette fois, il nous faut plus. Plus que je n'aurais pu l'imaginer. Plus que nous n'aurions pu l'imaginer. Ce désir me dévore depuis si longtemps qu'il était presque devenu part entière de moi. J'en suis venu à ne plus le voir tant il était devenu une banalité pour moi. Alors cette fois, juste cette fois, je ne retiens plus rien. Et mes baisers semblent l'étouffer, ses mains s'enfonçant chaque fois un peu plus contre ma peau. L'espoir si longtemps vain de nous sentir, peau contre peau, devient enfin réalité et mes pensées en deviennent folles.

La douceur nous enveloppe, ses larmes s'échappent, sa prise se resserre. Cette fois, il n'y a plus de retour en arrière possible. Même l'imagination la plus folle ne saurait peindre cette stupide image. Il souffre et mon cœur se serre, mais il m'empêche de me retirer. Il me retient près de lui, avec une force que je ne lui connaissais pas. Et il me supplie, encore et encore, d'une voix basse et pourtant emplie d'un bonheur non-dissimulé. De ses quelques larmes glissant sur ses parfaites joues, coulant de ses magnifiques prunelles, il m'implore de l'embrasser, toujours plus. Et je ne lui résiste pas. Je n'ai jamais pu et je ne pourrais jamais lui refuser quoi que ce soit. Alors mes lèvres embrassent les siennes, marquant chaque fois plus leur possessivité alors qu'elles descendent sur son corps.

Ses soupirs de douleur se fondent en plaisir. Une extase sans nom, un désir inqualifiable, une luxure incroyable. Et malgré cette union, nous nous cherchons, encore et encore, sans ne jamais pouvoir nous arrêter. C'est comme si, pour la première fois, je vivais enfin. Il me donne cette impression de ne plus me contenter de survivre, et tous ces ressentis deviennent de plus en plus obsédants. Je veux me laisser tomber dans ses bras, embrasser ce paysage qu'il dessine petit à petit pour nous deux, croire en ce rêve dans lequel il m'emporte chaque fois que nos lèvres se scellent.

Nos voix s'entrechoquent, nos corps s'embrassent, nos pensées s'emmêlent. Dans un dernier effort, nos prénoms s'étouffent entre nos lèvres scellées. Et, à bout de force, mon corps se laisse tomber sur le sien. Nos respirations, bien que très courtes, reprennent petit à petit à leur rythme normal, et j'en profite alors pour l'observer. Mes mains passent lentement dans ses mèches collées par la transpiration alors que ses yeux sont fermés. C'est comme s'il essayait de s'habituer à cette idée qu'à présent, nous partageons vraiment tout.

Destinée [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant