𝙨𝙪𝙧𝙛𝙞𝙣' 𝙨𝙪𝙢𝙢𝙚𝙧 [ 𝙿𝚎𝚛𝚌𝚊𝚋𝚎𝚝𝚑 𝙰𝚞 ]

Chapitre XI

Sally connaissait son fils mieux que quiconque.

Du moindre trait physique aux traits psychologiques. Elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Alors, quand le garçon lui répondit qu'il allait bien lorsqu'elle lui posa la question, elle ne le cru pas une seconde.

Des cernes étaient apparus sous ses yeux, ses sourires étaient forcés et ses iris reflétaient un océan plus agité que jamais. Mais plus flagrant encore, il avait perdu l'appétit, ce qui n'était jamais arrivé depuis sa naissance

Un soir, alors qu'il n'avait, une nouvelle fois, pas touché ne serait-ce que la moindre miettes de sa part de pizza, Sally décida d'essayer une nouvelle fois de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans le crane de son fils unique.

Elle vint s'assoir à ses cotés sur le canapé sur lequel il s'était avachit.

« Percy ?

- Mmh ?

- Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Rien.

- Perce, tu n'as pas touché à ta pizza...

- J'avais pas faim.

- Alors c'est qu'il y a un problème.

- Mais je te dis que je vais bien...

- Persée Jackson. Je veux la vérité. »

S'en suit alors un duel de regard de plusieurs seconde. Percy soupira. Percy craqua en premier.

« OK, t'as gagné. C'est...c'est une amie, elle a beaucoup de problèmes chez elle et, je ne sais pas comment l'aider. J'ai tellement l'impression d'être inutile...

- C'est la jolie blonde dont tu parles tout le temps ?

- Annabeth. »

Percy avait baissé ses yeux vers ses mains qui s'était attaché à jouer avec les boutons de la télécommande, voulant a tout prix cacher ses joues qui avaient prises une teinte rosée.

« Elle ne veux pas que je l'aide non plus... Maman je fais quoi ? il bredouilla.

Sally releva le menton de son fils pour plonger ses doux yeux noisette dans ceux complètement perdu de Percy.

« Tu tiens beaucoup à elle n'est-ce pas ?

- Oui, bien-sûr que je tiens à elle, mais c'est pas la question ! il s'écria.

- Alors fait-lui confiance. Si elle ne veut pas que tu interviennes, respecte son choix.

- Mais Maman, elle se fait frapper ! lâcha Percy. C'est la personne qui mérite de recevoir tout l'amour du monde mais c'est la réalité. Sa famille, c'est vraiment des monstre ! »

Une larme coula sur la joue de Percy.

Sally, elle, était resté interdite devant la révélation que venait de faire son fils.

« Elle...

- Ouais.

- Et elle ne veut pas appeler la...

- Non. »

La mère du garçon fut submergée par les souvenirs douloureux provoqués par son ex-mari. Parmi ces souvenirs, un lui revint tout particulièrement en mémoire.

***

Un soir d'hiver, alors que Sally s'était mise à faire la vaisselle du soir, la porte d'entrée s'ouvrit en un grand fracas. Gaby. Il tenait à peine debout, une bouteille d'alcool fort dont il ne restait seulement quelques gouttes à la main.

Sally avait posé l'assiette qu'elle était en train de rincer pour aller l'aider. Il avait bien entendu refusé son aide et avait miraculeusement réussi à atteindre le canapé en titubant.

Sally lui avait alors demandé de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Percy. Ce qui avait suscité un grognement de la part de ce dernier, déclarant qu'il « s'en foutait royalement que le môme se réveil ». Ce qui ne manqua pas, Percy débarqua dans la pièce en se frottant les yeux, portant sur ses épaules un T-shirt des Knicks devenant de plus en plus petit pour le corps en pleine croissance du garçon alors âgés de 13 ans.

Une vague d'insulte surgit alors de la bouche de Gaby, directement dirigé vers le jeune garçon encore un peu endormi.

Sally voulu intervenir en défendant son unique fils mais se vit soudainement menacé à son tour par l'ivrogne qui s'était relevé du canapé. L'instinct maternelle de Sally lui conseilla d'ordonner à Percy de repartir dans sa chambre, ce que le garçon refusa catégoriquement, ne voulant pas laisser sa mère seule avec cet homme violent.

Les cris de colère et de supplication s'entremêlaient dans l'appartement. Percy et Gaby s'était lancé dans une bataille de menaces et d'insultes tandis que Sally essayait tant bien que mal de s'interposer. Son mari lui avait soudainement saisit violement le bras et l'avait propulsé sur l'un des murs, ce qui avait mit Percy dans une colère noire. Le jeune garçon avait alors armé son poing et avait frappé de toutes ses forces dans le nez de son beau-père, ce qui l'avait assommé totalement. Il s'était effondré dans un bruit monstre sur le parquet froid de l'appartement.

Percy s'était ensuite précipité vers sa mère pour l'aider à se relever. Ils s'étaient effondrés dans les bras l'un de l'autre en pleurant. Percy l'avait alors supplié d'appeler la police, ce qu'elle n'avait pas eu besoin de faire ; deux policiers ayant soudainement débarqué dans l'appartement à ce moment précis, ayant été averti par les voisins qui avait entendu tout le vacarme.

***

Ce souvenir hantait encore les nuits de Sally. Mais il y avait aussi du positif dans cette nuit d'horreur. C'était le jour où ils s'étaient enfin débarrassés de lui. Parti à tout jamais de leur vie.

Ses souvenirs avec lui étaient difficiles à supporter mais ils faisaient désormais partis d'eux. Ils ne pouvaient pas les renier.

A coté d'elle Percy avait cessé de remuer et avait clos ses paupières. Il s'était endormi.

Sally observa son fils un moment.

En général, Percy avait un sommeil agité. Son passé assez difficile revenait souvent dans ses rêves, le réveillant parfois en panique. Actuellement, il fronçait légèrement les sourcils et remuait les lèvres sans que le moindre son en sorte.

Sally se leva et allongea délicatement le garçon sur le sofa en faisant tout son possible pour éviter de le réveiller. Elle se saisit d'un plaid et en recouvrit le corps de Percy. Ainsi, elle constata qu'il n'était plus le garçon de 13 ans de ce souvenir, qu'il avait tellement grandis depuis ces années. Mais une chose demeurait cependant immuable, il restait ce petit garçon près à tout pour protéger ceux qu'il aime.

Elle déposa un baiser sur son front ce qui provoqua un petit mouvement de la part du garçon. Toujours endormis, ce dernier murmura quelque chose que Sally ne compris par tout de suite. Elle se rapprocha de lui. Il répétait un mot en boucle. Ou plutôt, il répétait un nom :

« Annabeth... »

Sally replaça une mèche noire du garçon et lui chuchota :

« On va l'aider, ne t'inquiète pas. On aidera Annabeth comme toi tu l'as fait pour moi. Je te le promets. »