HÉCATE [HP FICTION]

20 - Manque

Six mois plus tard

Hécate ouvrit avec un baillements ses rideaux jaunes. Le ciel était noirci de nuages épais, et elle frisonna en pensant à la pluie qui ne tardait plus. Il lui semblait que le temps reflétait son humeur massacrante.

Depuis que la jeune femme avait quitté Poudlard, tout lui paraissait aissait futile. La monotonie de ses journées lui donnait l'impression de répèter en boucle les mêmes actions, jour après jour, sans pouvoir se débarrasser de l'ennui qui l'habitait. Fabian et Gideon, bien sûr, faisait leur possible pour lui redonner le sourire, mais rien y faisait.

Le visage appuyé contre le carreau de la fenêtre, la sorcière ne pouvait s'empêcher de penser à Regulus. Cela faisait des semaines qu'elle n'avait plus de nouvelles, et chaque matin elle se réveillait effrayée de l'apprendre mort. Durant les premiers mois hors du château, il lui écrivait régulièrement, partageant avec elle des brides de sa vie au 12 square Grimmaud, les colères de sa mère, le désespoir d'Orion qui perdait toute espérance d'un retour de Sirius, mais aussi de brèves mentions de missions, chaque fois plus sombres et dangereuses. Au fur et à mesure, leurs échanges s'étaient raréfiés, et la dernière dizaine de missives d'Hécate était restée sans réponse.

Le silence du garçon ne l'étonnait pas. La guerre prenait de l'ampleur, et Voldemort n'avait jamais été aussi puissant. Se promener dans les quartiers sorciers était devenu risqué, et ceux qui se mettait en travers du chemin des Mangemorts en ressortait rarement vivants. On disait qu'ils contrôlaient le courrier. Le ministère semblait impuissant, s'obstinant à ignorer les attaques et perdant des Aurors chaque jour. Le serpentard devait sûrement attendre des temps meilleurs pour communiquer avec elle, dans la peur de révèler sa localisation, puisqu'on donnait encore bon prix pour sa tête, mais Hécate n'en avait que faire. Regulus lui manquait horriblement.

Aurore avait rejoint l'Ordre du Phénix, aux côtés de Sirius, Vega et Andromeda, la première -et seule- serpentarde à y avoir pris part. Léopold, en tant qu'Auror, travaillait avec eux et Hestia s'était trouvé un poste respectable au Ministère.

Ses rêveries fut interrompue par ses deux cousins, qui ouvrirent la porte en un fracas, la faisant sursauter.

- Cat'! On y va, lança Gideon.
- Léopold nous a dit qu'il passerait te voir. Aurore est occupée et s'excuse de ne pas pouvoir venir, continua Fabian.

Avant qu'elle n'est pu ne serait-ce qu'hocher la tête, les deux rouquins descendait déjà les escaliers dans un boucan effroyable, arrachant un sourire à la sorcière. Les jumeaux étaient de vrais rayons de soleil, et leur joie de vivre perpétuelle ne cessait de l'impressionner.

La jeune femme se leva, et elle s'enveloppa dans l'épais pull que Léopold lui avait prêté, quand ils étaient encore en sixième année. Avec un sourire, elle pris une minute pour observer les photographies épinglées sur la porte de son armoire. Effleurant de l'index les images, elle sentit sa gorge se nouer en voyant le visage de Regulus. Ses boucles noires éparpillées dans l'herbe, il fixait l'objectif, son visage orné d'un si grand sourire que ses yeux gris était réduits à de minuscules fentes rieuses.

- Arrête de te moquer, j'étais persuadé que tu serai impressionnée, lâcha Regulus entre deux éclats de rire.

- Et bien avant d'essayer s'exhiber tes talents d'attrapeurs, la prochaine fois, tu apprendras à tenir sur un balais.

Moqueuse, Hécate riait à s'en tenir les côtes. Le serpentard venait de lui révèler qu'en seconde année, il avait fait en sorte d'attraper le vif d'or juste devant le nez de la sorcière, et s'était fait renverser par un cognard, trop concentrée à arranger ses cheveux pour parader devant l'étudiante.