Chapitre 7

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- Voilà, Moran. Tu diras au Boss de faire gaffe à son nouveau joujou le temps que ça guérisse.

- Comme si je pouvais vraiment le faire.

Le type qui vient de bander mes blessures sort, me laissant seul avec Moran. Je joue un peu avec les draps pour m'occuper, le silence de la pièce est pesant mais je refuse de le briser.

Moran n'était pas devenu mon meilleur ami non plus, mais il était de loin celui dont je me méfiais le moins parmi tous ces criminels. Ce peu de confiance a bien sûr volé en éclat tout à l'heure.

Je soupire et me laisse tomber sur le dos ; le plafond est beau dis-donc. Rien à voir avec l'autre chambre...je suppose que les chambres d'étage sont pour ceux qui vivent ici. Mais du coup, qui dort dans cette chambre d'habitude ? Ou alors c'est une chambre en plus ? Probablement.

Elle est assez grande et a de grandes fenêtres mais je ne vois pas un mafieux dormir dans une telle chambre. Pas avec cette déco.

Je continue à me poser des questions sur un peu tout ce que je vois, quand d'un coup la porte s'ouvre et je me redresse plus vite qu'il ne faut de temps pour le dire. Bien sûr, c'est Aaron.

Je détourne le regard légèrement, loin de moins l'envie de voir son visage mesquin ; mais je l'entend tout de même s'approcher et je sens une tension se propager dans les muscles de me corps. Soudain une matière froide touche mon cou et je bondis dans le lit, près d'un mettre plus loin.

Je fixe Aaron, sur mes gardes, les yeux plissés, attendant son prochain mouvement. Sans surprise il hausse un sourcil, l'air amusé. Je baisse les yeux sur ses mains, dans lesquelles il tient un coller en cuir attaché à une chaîne, puis repose à nouveau les yeux sur son visage.

- Je ne suis pas dans ce type de jeu.

Il souffle à travers ses narines et contourne le lit mais je me déplace dessus également de façon à conserver la distance entre nous.

- Quel jeu ?

- Le BDSM

- Qui te dit que c'est du BDSM ?

Je fronce les sourcils. Pour qui est-ce qu'il me prend ?

- Quoi d'autre ?

Il pose les yeux sur l'objet une seconde, puis sur moi et me sourit.

- J'ai remarqué.

- Quoi ?

- L'intérêt que tu as pour mon fils. Rit-il, s'approchant du bord jusqu'à le toucher des genoux, tandis que je recule dans le lit. Pauvre petit garçon. Méchant papa. Mauvaise famille. Il faut le sauver, n'est-ce pas ?

C'est qu'il est un minimum conscient de lui-même dis-donc.

- Vu ce que t-vous lui avez fait, c'est normal de vouloir le sauver.

- Bien évidemment. Seulement, Ashero...Commence t-il, posant un genoux sur le lit. Je suis le Boss, le patron, le chef, rien et je dis bien, rien n'entre et sort d'ici sans ma permission et personne ne bouge sans mon accord.

Je lève les yeux au ciel.

- Sans rire...

- Epargne-moi tes sarcasmes. Ce que je veux dire, c'est que pour « sauver » ce gamin, il faudra passer par moi. Et tu es plutôt inutile dans ton genre, à tous les niveaux ; sauf un. Le seul dans lequel tu pourrais éventuellement me satisfaire et alors peut-être que nous pourrons discuter de la vie de ce pauvre Liori.

CaptivatedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant