HEATHER
Je me suis retrouvée en bas des escaliers quand j'ai entendu mon père gueuler.
Putain, non pas ce soir. Pas maintenant !
- Heather ! T'vas où ?
Ses mots sont si glaciales et alcoolisés que mes poils s'hérissent.
J'ai senti un frisson parcourant mon corps entier quand je l'ai entendu trébuché sur une chaise dans la cuisine.
- Je sors, je dors chez Charlie.
Sans m'en rendre compte ma voix tremble et je peux pas m'empêcher de sursauter quand il s'approche de moi.
- Depuis quand t'vas chez Charlie toi ? C'est qui le chef d'la maison hein ?!
Il a commencé à hausser le ton et partir dans un débat tout seul en s'énervant. J'en ai même peur.
Puis il s'est de nouveau adressé à moi :
- Tu vas encore chez cette pute de Charlie ?!
J'ai l'impression d'avoir reçu un coup en plein coeur.
- Quoi ?! Ce n'est absolument pas une pute Charlie !
Je commence à hausser le ton comme lui.
- Hé oh ! Parle sur un autre ton !
Sur un autre ton ?! Il se fou de moi ?!
Je ressens son haleine empester la vodka et ma haine envers lui commence à augmenter, mais il ne vaut mieux pas que je crée des histoires si je veux sortir ce soir.
- Je défends juste ma meilleure amie. Tu l'as connais pas donc tu peux pas savoir !
Putains pourquoi j'ai dit ça. Je sens que je vais le regretter dans quelques minutes.
- Parce que toi si ? Tu l'as connais sûrement pas. La dernière fois son comportement je l'ai pas aimé.
De quoi il parle là ? Je suis perdue.
- Quoi ?
- T'm'as bien compris.
Il se dirige encore plus vers moi et je suis obligée de reculer d'un pas pour pas qu'il trébuche sur moi.
- Je vois pas de quoi tu parles. De quoi la dernière fois ?
Je comprends absolument pas de quoi il parle. L'incompréhension gagne mon esprit.
- Dis que j'suis con aussi !
Il gueule dans toute la maison de nouveau et je sursaute.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?!
Je commence à augmenter le ton, j'en ai marre de cette putain de situation. J'essaie de m'accrocher, tenir bon, j'essaie de me batte contre un père alcoolique, me retenir de pas craquer devant lui mais bordel j'y arrive plus. Je sais plus comment remonter à la surface..,j'en reviens même à me blesser physiquement pour me contrôler. Je suis tombé tellement bas que j'ai l'impression que c'est devenu un cercle vicieux dont la noirceur m'a attrapé et que ma vie brûle autant que l'enfer.
Je me rend compte quelques secondes plus tard, que mes ongles sont plantés dans la paume de mes mains, mais je n'arrive pas à les décoller. Je suis beaucoup trop accablée par ses insultes qui sortent de sa bouche infectée d'alcool.
- T'es qu'une connasse ! Tu sais même pas faire à manger alors que t'as bientôt 18 ans ! Mais tu sort comme une pute !
Mes ongles s'enfoncent encore plus dans ma chaire et mon cœur saigne.
Je préfère me concentrer sur cette putain de douleur physique, que de fondre en larme devant lui. Bordel, j'en peux plus de tout ça.
- Je peux bien profiter un peu de mon week-end !
Ma voix est rempli de douleur, de haine et de souffrance. Mon rythme cardiaque a augmenté en quelques secondes et j'essaie de me contrôler le plus possible mais c'est tellement difficile.
- Vas-y sort sale pute !
L'entendre dire ça m'a fait tressaillir et ma colère est apparue de nouveau.
- Très bien ! Salut !
Je lui gueule ça dessus et je me dirige vers la porte d'entrée mais je sens sa main agripper mon bras.
- Viens là. J'suis désolé.
Sa voix a diminué de volume, mais ma colère est toujours présente dans ma poitrine. C'est comme une boule de feu que je ressens pile à cette endroit. J'ai une envie folle de la faire éclater et lui balancer 17 ans de malheur dans sa gueule mais je peux pas. J'en ai pas le courage et je l'aurais jamais.
-Oui...
Ma réponse est un sifflement presque inaudible qu'il n'a sûrement pas entendu.
- Je suis désolé, tu sais que je t'aime. Je gueule parce que je sais que tu peux faire mieux. Viens sur le canapé quelques minutes et après j'te laisse sortir.
Je sais même pas quoi répondre à ça alors j'acquiesce et me dirige vers lui sur le canapé. Il veux que je m'assoie sur ses genoux mais j'ai comme un pressentiment que quelques chose va se produire, mais il vaut sûrement mieux que je l'écoute avant qu'il m'interdise de sortir.
- Tu es la première fille que j'ai eu et je te mets beaucoup de pression, mais peut-être que j'te mets trop, mais je t'aime.
Sa main était posée sur ma cuisse et je déteste ça. Je peux pas supporté alors je me lève mais il me retiens pour que je reste.
J'ai peur, j'ai tellement peur.
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Étoile De Vénus
RomanceLe temps nous change, La vie nous maturise. Il n'y avait que ces deux critères dont j'en connaissais la définition. Seulement tout a basculé, Tout a changé, il m'a changé. Mes émotions se sont amplifiées, La vie m'a parue devenir un poid amère et do...