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La pluie ne s'est pas arrêtée durant la nuit, je peux l'entendre battre contre ma fenêtre dès que j'ouvre les yeux. Je coupe la sonnerie du téléphone, désactive le second réveil puis vais me laver en vitesse avant que Kamille n'arrive. Elle est presque déçue de me voir habillée quand elle ouvre la porte de ma chambre. Nous partons en cours sous la pluie et en revenons toujours sous le même ciel maussade et pleurant. La soirée fut des plus banales jusqu'à ce que ma petite amie ne parte, un peu avant de dîner, elle m'envoie un message à peine rentrée qui me dis qu'il y a une surprise pour moi sous mon oreiller, je m'empresse d'aller voir ce que c'est, ignorant au passage l'ordre de ma mère de mettre la table. Sous mon coussin se trouve une feuille, bien pliée, portant mon nom délicatement écrit par ma petite amie et entouré de petits cœurs tout mignons. Je me demande quand elle a bien pu m'écrire alors que ma mère commence à râler pour sa foutue table. Je vais la dresser, me disant que de tout façon la lettre n'allait pas s'envoler. Je mange le plus rapidement possible, me faisant traiter de gloutonne par la même occasion puis je file dans ma chambre lire le mot de ma copine. C'est une lettre d'amour très touchante, qui dit combien elle se sent bien avec moi et qu'elle n'a pas vu ce mois passer, que c'est plus agréable pour elle d'aller en cours grâce à moi, elle qui venait d'une autre région et qui ne connaissait rien de la ville en arrivant, rien ni personne. Je suis émue lorsque j'arrive à la fin où elle me dit qu'elle m'aime et ne se voit plus se passer de moi, je décide de lui répondre tout de suite, à chaud. J'y suis encore quand ma mère passe pour me dire bonne nuit et crois que je suis encore sur mes devoirs. À y regarder de plus près, elle aurait trouvé étrange que mes cours soient aussi décorés de cœurs mais comme elle ne le fait pas, elle va se coucher en se félicitant d'avoir une fille aussi bûcheuse. Une fois satisfaite de ma réponse, je me mets au lit à mon tour afin d'être en forme car demain est un grand jour pour ma chérie et moi. Cette décision porte ses fruits car à la première note de ma sonnerie de portable, je l'éteins et saute sur mes pieds. Je suis tellement motivée que j'ai le temps de boire mon bol de lait avant que Kamille n'arrive. Nous nous souhaitons bonne fête en riant puis partons pour le bahut toujours souriantes. Cette bonne humeur ne nous quitte pas de la matinée même si une légère ombre passe dans mon ciel bleu quand je vois que Sophie est encore absente, on ne l'a pas vu de la semaine, je me demande alors si elle va bien. À la pause nous profitons que la pluie ait cessée pour squatter nos escaliers, Amélie nous dit que son père est d'accord pour la laisser dormir chez moi, la petite blonde m'informe que son paternel préfère le vendredi car il vient chercher sa fille samedi ce qui lui évite de bouger le dimanche, ce dont je me fiche totalement sans le lui dire. Clément, lui, saute de joie et nous dit qu'il a hâte d'y être alors que je précise à sa petite amie que son père devra passer après dix-sept heures, ce qui ravit encore plus le seul garçon de notre petit groupe. Le couple nous demande si nous avons quelque chose de prévu pour l'après-midi, Kamille et moi échangeons un bref regard complice et déclinons l'offre de rester un peu en leur compagnie. Je ne sais pas si ma copine pense à la même chose que moi mais si c'est le cas, il va faire très chaud dans ma chambre cet après-midi. Je profite de notre entrée en classe de cette dernière partie de la matinée pour lui donner discrètement ma lettre. Le professeur arrive, tout le monde s'assoit et je la regarde lire le papier que je lui ai glissé dans la main. Ses lèvres tremblent au fil de sa lecture, ce qui me donne une furieuse envie de les lui dévorer. Elle la finit, la replie avec soin et m'offre le plus large sourire qu'il m'ait été donné de voir sur son visage, la rendant ainsi plus radieuse encore, je sens mon cœur s'emballer dans ma poitrine quand elle me regarde de la sorte. Elle prend ensuite son crayon à papier et griffonne quelque chose sur le coin de ma feuille de cours.

« Toi, ❤ toi je t'aime trop trop fort !! ❤ »

Nos visages sont si proches quand elle se redresse que je peux voir chaque éclat de son regard et je sens que nous nous rapprochons encore un peu plus, jusqu'à ce que le professeur nous fasse sursauter en nous rappelant que nous sommes en classe, ce qui fait rire toute la dite classe sauf nous qui sommes honteuses à l'idée que nous étions à deux doigts de nous embrasser en pleine salle de cours. Nous faisons l'effort de mettre un peu de distance entre nous, même si ma copine me tient toujours discrètement la main sous la table, je me dis qu'au moins son visage ne se trouve plus trop près du mien. J'ai hâte que les cours se terminent et à sentir Kamille me caresser les doigts, je sais que je ne suis pas la seule. À la sonnerie, nous nous pressons de ranger nos affaires, saluons Amélie et Clément de loin et partons rapidement pour la maison. Nous ne prenons pas les escaliers pour une fois et notre câlin commence dans l'ascenseur pour se finir dans la chambre sans même prendre le temps de manger un morceau. Jamais je n'aurais crû qu'il était si difficile d'ouvrir une porte tout en embrassant quelqu'un, ça paraît si facile quand on le voit faire dans les films que ma mère affectionne tant. Nous nous faisons un gros câlin, puis un second, et enfin un petit dernier sous la douche, je suis exténuée mais aussi comblée de bonheur. Nous nous habillons en vitesse juste avant que ma mère ne rentre du travail et si elle était rentrée trois minutes plus tôt, elle ne nous aurait pas trouvées au lit mais encore en train de jongler avec nos fringues. La journée se termine par ma copine qui rentre chez elle et un léger repas en tête à tête avec ma mère qui n'arrête pas de me sourire d'une drôle de façon, je me demande si elle se doute de ce qu'il s'est passé chez elle cette après-midi, et si oui, jusqu'à quel point, mais il est hors de question que j'aborde ce sujet avec elle. Après avoir envoyé un dernier message à ma chérie, je ferme enfin les yeux. 

Mes Chroniques de Lycée-épisode 3- Le Cadeau de ClémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant