Mes Chroniques de Lycée-épisode 3- Le Cadeau de Clément

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Je n'ai pas entendu le réveil sonner ce matin, du coup c'est Kamille qui vient me réveiller en hurlant '' Bonjour ma chérie'' dès qu'elle franchis le seuil de la porte de ma chambre. Je déteste ce genre de réveil.

« Encore cinq minutes bébé.

– Non, non, dit-elle en ouvrant les rideaux. Il faut aller au bahut, debout. Il fait un magnifique temps de merde dehors.

– Raison de plus pour me laisser dormir encore un peu. Vas boire ton café.

– Déjà fait.

– Viens me rejoindre.

– Ne me tente pas chérie. Allez debout ! Crie-t-elle en tirant sèchement sur la couette. Oh, t'es a poil !

– Super ! »

Je tire le drap pour me couvrir.

« Oh, ça va je t'ai déjà vu nue bébé.

– Nan mais va le mettre dans le journal vu comment tu gueules ! '' Ma meuf dort à poil'' ça ferait un article du tonnerre !

– Vu comment tu es jolie je pensais plus à une poésie...Ode à ma chérie nue au réveil...

Ô ma Titi chérie, quand je tire ton drap 

Tu m'apparaît de tout ton éclat,

Ta peau est un terrain sur lequel j'aime jouer

Tes lèvres me donnent les plus doux des baisers...

– Fous toi de ma gueule en prime ! »

Je me lève, énervée, lui balance le plus petit de mes oreillers qu'elle attrape en riant aux éclats alors que je vais m'enfermer dans la salle de bain pour prendre ma douche. Je sais bien que ma petite amie n'a rien fait de mal hors mis le fait d'être survoltée, mais elle est toujours énergique le matin, contrairement à moi qui suis extrêmement lente à démarrer. L'eau tiède me calme un peu, j'ignore pourquoi mais je me sens de mauvais poil ce matin, fait chier. À cette réflexion je donne un coup de poing dans le mur en béton du fond de la douche et me fait mal à la main. Je me traite de grosse conne et sens que cette journée va être géniale. Ma copine est assise sur mon lit, la tête dans mon oreiller, elle m'entend revenir de la douche et me déclare fièrement qu'elle me ''respire'', je ne peux m'empêcher de lui sourire malgré la mauvaise humeur qui plane sur moi sans raison. Je m'habille en vitesse, tout en pensant que je ne suis absolument plus gênée que Kamille me voit nue, en refermant la garde-robe, je peux voir grâce au miroir qu'elle ne s'en prive pas la coquine, puis une fois que je suis prête, nous partons pour le lycée. Il pleut effectivement des cordes, Kamille ouvre son parapluie et nous nous y abritons toutes les deux. Amélie et Clément ont eut la même idée, ils tiennent tous les deux le manche en souriant niaisement, le bonheur qu'ils affichent me donne une soudaine envie de leur balancer des tartes. Ils nous disent bonjour chacun leur tour, je garde mes mains enfoncées loin dans les poches de mon jeans puis ils font demi tour pour reprendre la route du bahut. Ma copine ne manque pas de les avertir de mon humeur massacrante, je me dis qu'elle fait bien. Clément voit que nous portons nos chaînes et nous demande si ça fait déjà un mois, Kamille me regarde ne sachant pas trop quoi répondre tandis qu'Amélie fouille ouvertement sous mon pull à la recherche du pendentif. Je lui sors de moi même puis je répond au garçon que ça ne fera qu'un mois mercredi or, ma chérie était tellement impatiente de vois son cadeau que nous nous les sommes offerts le soir même où nous les avons achetés. Amélie nous dit que nous avons de la chance, Clément se frappe le front en se disant qu'il aurait pu prendre le sien aujourd'hui, je le stoppe directement en lui annonçant qu'Amélie dormira chez moi vendredi donc, il pourra lui offrir samedi en toute discrétion, plutôt qu'en pleine rue devant tout le monde. Tête d'écureuil me dit qu'elle demandera à son père et me donnera une réponse rapidement vu qu'il ne devrait pas y avoir de soucis et son copain me remercie simplement. Si aucun des deux ne râle je pense que c'est grâce à l'avertissement de Kamille sur mon état psychologique du jour et je remercie à mon tour ma petite amie, mentalement. La pluie n'a toujours pas cessé quand la pause de la matinée sonne, en descendant au rez-de-chaussée, nous tombons tous d'accord pour ne pas aller se tremper les fesses en allant s'asseoir aux escaliers, mais l'eau n'empêche tout de même pas les deux fumeurs d'aller s'empoisonner un peu. Je profite d'être seule avec ma petite amie pour lui demander d'occuper Amélie quelques minutes pour que je puisse parler à Clément en tête à tête.

« Tu vas lui faire ta déclaration chérie ?

– Oui, avant qu'il ne fasse la sienne à Amélie. Non, je dois simplement lui parler mais Amel ne doit pas être là sinon il ne me répondra pas franchement. »

Elle me dit qu'il n'y a pas de soucis donc, dès que je vois le couple rentrer, trempés, je saute sur le garçon que je saisis par le bras pour l'emmener dans un coin de ce que les élèves appellent ''la serre'', une pièce rectangulaire tout en verre, des murs au toit, et où l'été il règne une chaleur infernale. Du coin de l'œil je vois ma copine qui tente de rassurer tête d'écureuil qui panique à l'idée qu'une autre fille pose un doigt sur son chéri, peut importe son orientation sexuelle de base apparemment. Dès que nous sommes suffisamment éloignés, je le lâche et lui demande cash comment il compte offrir sa bague.

« Normalement, me répond-t-il comme un crétin.

– C'est à dire ? Explique !

– Bien je vais lui donner le paquet, elle l'ouvrira, verra la boite et ensuite ouvrira la boite. Pourquoi Titi ?

– Je t'imaginais te lancer dans une périlleuse déclaration traditionnelle barbante. Je voulais éviter ça.

– Mais non, c'est juste un cadeau pour nos un mois. Je l'ai trouvée jolie mais ça s'arrête là. »

Il est donc moins stupide que je le pensais, je suis rassurée. Néanmoins, il ne m'a pas dit que c'était trop tôt ou quelque chose du genre, juste que sa bague n'était pas assez bien pour faire ce genre de chose, je le soupçonne d'avoir un petit côté Sophie lui aussi. Je le laisse rejoindre sa chérie qui ne l'a pas quitté des yeux une seconde le temps où je lui parlais, se foutant éperdument de ce que ma copine pouvait bien lui raconter et elle lui saute au cou lorsqu'il arrive à portée, elle me jette un regard noir qui me donne envie de me tordre de rire. La journée se déroule sans autre fait notable, la routine pure et simple contrairement à ce que je pensais quand j'étais sous la douche. Avant d'aller me coucher, je m'assure ce soir d'avoir un double réveil sur mon portable pour éviter d'avoir le même réveil désagréable que ce matin.