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Je n'ai pas besoin de supers pouvoirs pour savoir qui vient de frapper vu que l'on a pas sonner à l'interphone, il ne peut s 'agir que d'un habitant du bâtiment, une habitante j'espère. J'ouvre la porte et sans dire un mot Kamille entre. Elle s'arrête dans l'entrée, voit ma mère dans la cuisine et me demande si on peut se parler en privé, je finis malgré tout de ranger mes assiettes et nous allons ensuite dans ma chambre. Je referme la porte tandis qu'elle se retourne vers moi pour me parler, je ne lui en laisse pas le temps et l'embrasse à pleine bouche.

« C'est tou ce que j'ai a ajouté, dis-je. Maintenant j'espère que tu as compris, sinon... »

C'est à mon tour de ne pas avoir le temps de finir ma phrase et de me faire embrassée. Je souris pendant notre baiser, je retrouve la fille que j'aime et mon cœur bat la chamade dans ma cage thoracique. Elle me dit ensuite qu'elle se sent conne d'avoir fait une crise de jalousie sur une gamine aux gros seins, je lui rappelle qu'avant sa poitrine, elle allait surtout devenir ma sœur, elle ne manque pas de préciser demi-sœur, ce qui dénote qu'il reste encore un fond de jalousie en elle. Ma mère passe voir si tout va bien, elle nous trouve enlacées au milieu de la pièce, elle repart en souriant sans rien nous dire. Je sens mon téléphone vibrer contre ma cuisse, ma copine doit le sentir aussi puisqu'elle me lâche. Sans même regarder ce que disait le message de Justine je lui réponds.

« Désolée, là je fais la paix avec ma chérie. Te reparle après. »

Je n'ai pas le temps de reposer l'appareil sur le bureau qu'il vibre à nouveau entre mes mains.

« Fais lui un gros bisou de ma part et dis lui sue je suis désolée. »

Enfin, ça c'est la version traduite. Je montre le texto à Kamille qui me dit qu'elle n'y est pour rien mais je ne réponds cependant pas à la jeune fille, je pose donc enfin le téléphone sur le bureau et reprends ma petite amie dans mes bras. Elle me demande si on peut s'asseoir sur le bord du lit car elle a mal aux jambes prétexte-t-elle, nous nous y installons et au lieu d'être assises, je la tire pour qu'elle s'allonge et la serre contre moi.

« Je suis trop conne, me dit-elle.

– Ouais.

– Alors que t'as vraiment rien fait.

– Nan.

– Tu as dû être blasée quand je suis partie.

– Ouais.

– Tu m'en veux ?

– Nan.

– Tu es sûre ?

– T'es revenue, c'est l'essentiel.

– Tu es un amour Titi. »

Alors qu'elle m'embrasse à nouveau, je peux apercevoir qu'elle a toujours sa chaîne autour du cou et ça me fait plaisir. Ma mère finit par nous appeler pour passer à table, j'espère qu'elle n'a rien fait de trop lourd après le gargantuesque repas de ce midi. Heureusement non, elle n'a rien fait d'autre que sortir quelques fromages, le pain, trois couteaux et sa bouteille de vin. Elle dit à ma petite maie qu'elle est contente de la revoir et lui demande ce qu'il s'est passé, Kamille lui explique sans gêne qu'elle a péter un câble pour rien, juste pour un câlin innocent et mes regards un peu trop appuyés de la matinée. C'est à mon tour de me sentir coupable maintenant. Elle demande ensuite à ma copine si celle-ci à des vêtements plus classes à se mettre pour un dimanche, car la semaine prochaine, c'est ma tante Cindy qui vient chez nous, je soupire longuement de désapprobation. Ma petite amie me regarde et me demande pourquoi cette réaction.

« Cindy, lui dis-je, c'est la sœur de ma mère, elle est mariée à tonton Louis Édouard.

– Louis Édouard ? Tu es sérieuse là ?

– Oui. Tu vois déjà le level. L'avantage, c'est qu'ils ne restent pas longtemps, ils arrivent après la messe et repartent pour les vêpres.

– Les quoi ?

– La messe de l'après midi, précise ma mère. Je ne savais même pas que cela se faisait encore !

– Bref, repris-je. Leur fils Louis Philippe...

– Louis Philippe, me coupe Kamille ? Franchement ? (elle rit) Louis Philippe ?

– Oui bon, Philippe, il cherche soit disant une femme pour se marier mais à mon avis il est plus branché mec. Toute cette petite bande ce donne genre bourgeois de la haute aristocratie car ils ont des prénoms à la con et l'usine de papa.

– Ils sont nés avec une cuillère en argent quoi.

– Tout le service, dit ma mère, et pas en argent, c'est trop peu pour eux, en or s'il vous plaît. C'est dommage, ma sœur n'était pas comme ça avant mais voilà, elle l'a connue et a changé.

– Ne vous inquiétez pas Cynthia, j'ai ce qu'il faut chez moi.

– Je suis ravie de l'entendre. »

Après le maigre repas, pourtant riche en matières grasses, ma mère nous propose un film, nous déclinons son offre, préférant nous retrouver un peu seule toutes les deux. Pendant que ma copine cherche un film sur mon PC, je vois que j'ai deux messages non lus, ils viennent de Justine, le premier me demande comment ça se passe avec Kamille, le second souhaite un bon appétit '' à sa grande sœur adorée''. Je lui dis que tout va bien et lui souhaite également un bon appétit avant de mettre le téléphone à charger en mode silencieux pour avoir la paix pour la soirée. Connaissant nos goûts en matière de films, ma petite amie nous choisit une comédie bien déjantée que nous regardons dans les bras l'une de l'autre. Après le film, un gros câlin et c'est dans ses bras que je m'endors.

Nous dormons jusqu'à plus soif dimanche matin, ma mère n'ayant aucune raison de nous réveiller, le jour est déjà levé depuis un sacré moment lorsque j'ouvre les yeux. Kamille me regarde dormir, puis me dit bonjour en me souriant, je lui répond de la même façon et nous nous embrassons.

« Ton téléphone n'arrêtait pas de s'éclairer, me dit-elle doucement, je me suis permise de regarder. Tu as huit messages.

– Hein ?!

– Il va falloir que je discute avec cette gamine, grande sœur passe encore, chérie ou adorée déjà moins.

– J'y suis pour rien bébé.

– Je sais mon cœur ne t'en fais pas. Juste lui dire qu'elle se calme avec les mots doux, tu es ma chérie rien qu'à moi. Elle a qu'à les dire à sa Yoyo là.

– Je pense que c'est plus Yaya.

– Je m'en tape.

– Bon je lui dirais, promis-je. On se lève ou...

– Ou ? »

Je l'embrasse pour répondre à sa question et comme elle me rend mon baiser, nous restons encore un moment au lit. Profitant de notre nudité, nous allons nous laver et nous habillons avant de rejoindre ma mère qui est déjà en train de cuisiner. Elle nous dit bonjour, toute souriante, et qu'il n'est pas nécessaire de prendre un petit déjeuner car nous n'allons pas tarder à passer à table. Je déteste commencer la journée sans mon bol de lait mais je ne peux m'en prendre qu'à moi même d'avoir d'avoir traîner au lit. Pendant le repas ma mère nous demande si nous avons quelque chose de prévu pour l'après-midi, ma copine dit qu'elle a envie de profiter de ce jour sans pluie pour aller faire un tour dehors, une ballade. Je suis étonnée mais partante, c'est vrai que cela fait une éternité que l'on ne s'est pas promenées pour le plaisir. En prenant mon blouson et mon portable, je lui demande où elle compte aller, elle me dit qu'elle n'en sait rien, nous verrons bien où le vent nous porte. En bas, je constate qu'effectivement il y a du vent mais il ne nous envoie pas dans la bonne direction, en le réalisant, je suis morte de rire, ma petite amie rit avec moi quand je lui explique ma pensée. Nous allons jusqu'à la petite bande de gazon où nous avions mangé nos sandwichs, on se pose sur le banc et nous parlons de tout et de rien en regardant les quelques voitures passer. J'ai la désagréable impression que nous sommes deux petites vieilles en train de tuer le temps. 

Mes Chroniques de Lycée-épisode 3- Le Cadeau de ClémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant