Mes Chroniques de Lycée-épisode 3- Le Cadeau de Clément

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« Tu crois vraiment que Pierre et Justine vont vivre chez toi, me demande soudainement Kamille.

– Je l'espère. Tu as vu comment ma mère était souriante hier ?

– Oui, j'ai vu, fait-elle en soupirant.

– Voilà, elle était heureuse. C'est comme moi quand je suis avec toi, rien ne peut assombrir mes journées, j'ai envie que ma mère connaisse ça aussi. »

En parlant d'assombrir, j'aurais du me taire car je reçois une goutte, puis une autre et avant même que nous ayons le temps de nous lever, il pleut à torrent. Nous courons nous abriter sous un viel abribus inutilisé, pas par les bus du moins car il sent la pisse et la vieille bière.

« Tu sais que c'est joli ce que tu as dit chérie ?

– C'est surtout sincère Kamille. Je suis bien avec toi alors ne sois jalouse de personne, elles ne t'arrivent pas à la cheville.

– Ouais peut-être mais avoue que tu as maté ses seins.

– Oui, OK, j'ai regardé mais pas de désir, je te jure, j'hallucinais !

– Je dois admettre qu'elle a du coffre. »

Nous rions toutes les deux puis ma chérie m'embrasse. Je ne trouve pas l'endroit particulièrement romantique mais me laisse faire pour ne pas la vexer.

« On rentre ?

– Sous la pluie, demandé-je étonnée.

– Ouais ! »

Elle me tire par la main et je n'ai pas d'autre choix que de la suivre. Nous courons sous la pluie glacée qui me trempe jusqu'aux dessous et mes baskets sont inondées quand nous arrivons en bas de chez nous. Nous montons rapidement les escaliers, riant du ''floc-floc'' que nos chaussures font à chaque marche. Je me fais engueuler par ma mère une fois chez moi, elle nous dit que se sera bien fait si nous tombons malade demain et nous donne l'ordre d'aller prendre une douche chaude, nous obéissons sans broncher. Elle nous crie ensuite de ne pas mettre notre linge trempé dans le panier mais directement dans la machine, là encore nous obéissons docilement. Après la douche froide imprévue, la chaude me fait un bien fou, à voir le ''ahhh'' de satisfaction que ma petite amie fait en entrant sous l'eau, je vois que je ne suis pas la seule à apprécier. En sortant, Kamille me fait remarquer qu'elle n'a pas de vêtements propres, sous-vêtements oui, mais elle ne va pas passer la soirée en culotte, surtout qu'elle doit rentrer chez elle ce soir. Je lui prête donc un short qui me sert habituellement de pyjama et un T-shirt trop grand pour moi, elle me dit que ça fera l'affaire, qu'en plus les vêtements ont mon odeur, elle aura l'impression de dormir avec moi cette nuit, ça me rend heureuse même si dans le fond, j'aurais préféré que l'on dorme réellement ensemble. Elle part comme à son habitude, juste avant le repas, notre au revoir est plus long que d'habitude, elle ne veut pas me lâcher, dit qu'elle n'a pas envie de rentre, moi non plus je n'ai pas envie de la voir partir, elle me dit qu'elle m'aime, moi aussi je l'aime fort, elle m'embrasse une fois, puis une seconde, une troisième fois.. Elle finit tout de même par passer la porte menant à la cage d'escalier après un dernier ''je t'aime'' murmuré et je rentre chez moi, un sentiment de solitude m'emplissant le cœur. Ma mère tente de me remonter le moral en me proposant un verre de vin que je refuse, l'alcool n'est pas la solution à tout, au lieu de ça je vais dans ma chambre et tombe sur mon portable. Je n'ai pas discuté avec Justine aujourd'hui, elle doit croire que je lui tire la tronche, tant pis. C'est d'abord à ma copine que j'envoie un message, lui disant qu'elle me manque déjà affreusement. Elle ne tarde pas à répondre que moi aussi je lui manque et qu'elle est rentrée, elle se fait engueuler d'avoir taxer mes fringues, ses parents sont vraiment débiles, mieux vaut m'avoir prit des vêtements que d'avoir rentré cul nu. Je lui fait part de la seconde partie de ma réflexion, elle me dit qu'elle est morte de rire. De tout façon, je ne l'aurais pas laissée partir en sous-vêtements, quand bien même elle habite deux étages au dessus. J'envoie ensuite un message à Justine, lui demandant si elle a passé un bon dimanche, elle tarde à répondre. Je transferts le message à Olivier, remplaçant évidemment le ''coucou ma belle'' par ''salut frangin''. Lui me répond de suite, il me dit que ça va, qu'il a trouvé du taf, il commence demain et que pendant les vacances Sophie va passer un week-end chez lui. Je me dis que ça va faire tout drôle à Dark Vador de se retrouver avec deux adolescents et ris toute seule. Ma mère m'appelle pour manger, je souhaite une bonne soirée à Olive, l'encourage en même temps pour son travail et un bon appétit à ma petite amie, qui, à la vue de l'absence de réponse depuis tout à l'heure, doit encore être en train de se faire enguirlander. Je mange rapidement, ma mère me demande ce que je fais dans ma chambre, je lui réponds la vérité, à savoir que je discute avec Kamille, Olivier et Justine. Elle me demande à nouveau si je m'entends bien avec cette dernière, hors mis la traduction de ce qu'elle écrit parfois, je lui confirme que oui, nous nous entendons assez bien et cela à l'air de la ravir. Elle m'interroge ensuite sur Olivier, est-ce qu'il va bien ? Je sais qu'elle est déjà au courant pour son travail alors je lui parle de Sophie qui va aller passer un week-end à Dunkerque, à son tour elle se moque de mon géniteur, me disant qu'il allait être débordé rien qu'en essayant de les séparer. Pour ma part, je me moque bien de la peine qu'il aura à les empêcher de faire l'amour, j'espère juste que mon abruti de frère ne va pas à nouveau péter les plombs et fuguer dans je ne sais quel endroit douteux rien que pour avoir la paix avec sa copine. Je n'ai pas envie d'embêter ma mère avec tout ça alors je garde cette pensée pour moi, me disant que j'en parlerais peut-être à Kamille, elle sera peut-être me conseiller, ou du moins me rassurer. De retour dans ma chambre, je vois que tout le monde m'a répondu, Olive me souhaite une bonne soirée, Justine me dit qu'elle va bien et ma petite amie qu'elle est déjà au lit et qu'elle n'a gardé que le T-shirt. Je souris en lui disant que moi aussi j'aimerais bien m'endormir avec quelque chose lui appartenant. Elle me promet de me donner un truc dès le lendemain, je m'attendais à une réponse moins terre à terre. Elle me dit bonne nuit dans un second message avant même que je n'ai le temps de répondre au premier. Je lui dis de bien dormir à mon tour et me retrouve à ne parler qu'avec Justine. Je lui dis que je vais bien aussi et à son tour elle m'envoie quelque chose que je suis incapable de déchiffrer, je lui en demande donc la traduction.

« Tu as fait quoi aujourd'hui ?

– Oh. Je me suis levée tard, et cet après-midi, je suis allée faire un tour avec Kamille, on s'est faite surprendre par la pluie, on est rentré trempées.

– Pas top. Je l'ai vu la pluie, je rentrais chez ma daronne à ce moment là.

– Donc tu es chez ta mère là ?

– Ouais. L'autre m'a cassé les couilles direct en arrivant. J'ai hâte de me barrer d'ici grande sœur. »

Je suppose qu'elle parle du petit ami de sa mère et qu'il a du l'ennuyer mais je doute fort qu'elle soit pourvue des organes dont elle parle. Je lui rappelle de ne pas trop faire de bêtises, si elle veut vivre avec son père, le meilleur moyen c'est de rester calme.

« T'inquiètes, répond-t-elle toujours en langage SMS, je vais pas faire de conneries. Vivement le 23.

– Pourquoi ça ?

– Je vais chez Pierre une semaine et c'est toi qui va venir chez moi. Tu le savais pas ?

– Non.

– Maintenant tu le sais. J'espère qu'elles vont passer vite ces deux semaines.

– Avec le collège, tu ne les verras pas passer.

– Ouais c'est aussi ce que dit Pierre mais c'est long ici. Ils ont même pas de connexion internet les bollos. »

Sur ce coup là, je la plains, même moi j'ai la Wi-fi à la maison. Je pourrais demander à ma mère les codes pour qu'elle puisse se connecter à distance mais je doute fort que ma mère me les donne.

« Enfin, reprit la jeune fille, j'ai quand même internet avec mon forfait, c'est Pierre qui paie. 

– Pourquoi tu ne dit pas papa ?

– C'est craignos.

– Je trouve pas, ma mère je l'appelle maman.

– Même quand elle est pas là ?

– Oui.

– C'est chelou. Ça fait gamine. »

Je ne vois pas ce qu'il y a de bizarre a appeler ses parents papa et maman, pour moi c'est plutôt le fait de l'appeler par son prénom qui est étrange.

« Je vais me coucher, m'écrit Justine, l'autre gueule pour que je dorme. Bonne nuit grande sœur.

– Bonne nuit petite sœur, dors bien. »

Elle me renvoie un message ne contenant que des cœurs que je m'empresse d'effacer. Il est temps pour moi aussi de fermer les yeux, ma dernière pensée consciente est que vendredi nous seront en vacances pour deux semaines, je me demande si Kamille pourra rester ici tout le temps, ça serait chouette.