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Le soir-même, Salva et Oliver s'étaient rendus dans la forêt. Non loin de la cabine d'Hagrid, comme le leur avait conseillé leur professeur, les deux amis s'étaient installés contre un arbre. Ils ne savaient pas quand, ni dans quelle direction Brûlopot allait venir. La jeune fille avait rapidement eu froid. Ne s'attendant pas à devoir attendre autant, elle n'avait pas pris son manteau avec elle. Oliver lui avait donc proposé le sien et s'était rapproché d'elle pour qu'ils puissent se réchauffer. Après tout, ils étaient toujours au mois de janvier et la neige avait fondue que depuis quelques jours à peine.

Après une bonne heure d'attente, le jeune lion avait senti Salva s'assoupir. Sa tête s'était naturellement posée sur son épaule, et ses yeux s'étaient clos. Il sourit tendrement en la voyant ainsi apaisée. En la regardant ainsi, il ne pouvait croire ce qui allait lui arriver. Il ne pouvait croire qu'une telle malédiction était possible. Mais c'était un fait, elle était maudite par le sang. Le jeune lion avait passé ses vacances à faire des recherches sur les Maledictus, mais n'avait rien trouver. C'était comme si personne dans le monde magique avait connaissance de leur existence. Mais cela ne se pouvait. Salva n'était pas la première, et sûrement pas la dernière. Il ne comprenait pas pourquoi il n'y avait pas plus de recherches sur eux, sur comment les aider et les guérir. Oliver avait poussé ses recherches avec tellement d'ardeur mais sans résultats. Il avait fini par s'avouer vaincu. Et en la regardant dormir contre lui, il sentit encore plus impuissant. Il s'était attachée à elle. Plus qu'à aucune autre, et voilà qu'une injuste malédiction maternelle allait la lui enlever. Et dans ses réflexions, le jeune Gryffondor s'endormit à son tour.

Ce fut un craquement de branche qui les fit se réveiller. Oliver sursauta et Salva ouvrit les yeux. En se rendant compte qu'elle s'était endormie sur son épaule, la brune se redressa immédiatement, gênée et fit semblant de chercher la source du bruit, à moitié concentrée. Oliver se leva et dégaina sa baguette.

- Tout va bien, monsieur Wood, ce n'est que moi, le rassura le professeur Brûlopot en apparaissant de derrière un arbre.

Salva vit son ami se détendre et se leva à son tour. Leur professeur tenait un livre entre ses mains, il semblait vieux par la reliure et la couverture usée.

- Veuillez excuser ce retard, j'ai eu un léger désagrément avec l'animal chargé de veiller sur mes ouvrages, ajouta le vieil homme en tapotant une flammèche encore fumante sur sa manche.

- Vous avez demandé à un dragon de veiller sur vos ouvrages ? Posa Salva, stupéfaite.

- Un dragon ? Par Merlin, non ! C'est Maggie, mon crabe de feu. Elle n'aime pas être réveillée.

En parlant, le sorcier fit le tour de l'endroit, vérifiant que personne n'arrivait ou n'écoutait. Salva et Oliver le suivirent du regard avant qu'il ne se pose devant eux. Il eut soudain l'air grave. La sorcière, qui était de toute évidence, visée, sentit sa gorge se nouer sous le stress qui monta rapidement.

- Savez-vous vous battre, Salva ?

Le ton sérieux du professeur rendit tout de suite l'atmosphère léger, qui s'était imposé par l'arrivée ludique de ce dernier, en quelque chose de plus sombre. Sa question ne la surprit pas. Elle s'y était attendue, mais non venant de lui.

- Nous avons eu des cours de duels, répondit-elle.

- Croyez-vous qu'on doive se battre, professeur ? Posa Oliver, visiblement inquiet.

Mais contrairement à ce que Salva pensait, ce n'était pas pour lui ou pour ses amis qu'il était inquiet.

- Je le crains.

Oliver et elle échangèrent un regard.

- Mais ils ne peuvent pas venir à Poudlard. Ceux...ou Celui qui me veut, Il se ferait arrêter...

- Ne Le sous-estimez pas, mademoiselle Salva, Il est redoutablement ingénieux.

- Comment sous-estimer quelqu'un dont j'ignore le nom et qui il est?

Elle avait raison. Brûlopot lui adressa un regard navré. Visiblement, il ne le lui dirait pas non plus. Cela l'agaça mais elle se contenu. Faire une scène ne servirait à rien, d'autant qu'apprendre son identité ne servirait à rien pour lui échapper.

- Je vous conseillerai de faire appel à monsieur Weasley, il est doué en sorts de combats.

- Percy ?

- Charlie, répondit Oliver.

Son ami était le plus ancien qu'il connaissait à l'école, il était malin et stratégie. Le bon sens voulait qu'on le choisit comme allié, mais Oliver n'était pas à l'aise de voir Salva à nouveau confier son secret. Quant à la jeune fille, mettre quelqu'un d'autre en danger ne lui allait pas du tout. Elle s'était déjà promis de ne mêler personne d'autre. Elle allait devoir user d'un mensonge ou d'une explication bien valable pour que Charlie les aide, sans trop poser de questions.

Voyant que tous deux réfléchissaient, Brûlopot se racla la gorge afin d'attirer à nouveau leur attention. Il tendit alors le livre qu'il tenait en main.

- Ceci est l'un des premiers journaux de Newt Scamander. Il y inscrit ses premières recherches mais également certaines...expériences avec des créatures.

- Créatures ? Répéta Oliver, surpris par son choix de vocabulaire.

- Il a rencontré un maledictus à Paris, expliqua finalement leur professeur. Elle s'appelait Nagini.

Salva comprit alors où voulait en venir son professeur. Cela ne lui servirait à rien, mais bien à une autre personne. Elle prit le journal qu'il lui tendait toujours et le remercia d'un simple petit sourire.

- Bien, je ferai mieux de vous laisser aller dormir. Il est déjà tard.

- Bonne nuit, professeur, le salua Salva.

Oliver l'observa s'éloigner avant de se retourner vers elle. Aussitôt, elle lui tendit le journal. Son ami fronça des sourcils.

- Ce n'est pas pour moi qu'il a pris ce journal.

- Pour qui alors ?

- Pour toi.

- Pour moi ? Qu'est-ce-que j'en ferai ?

- Newt Scamander parle de son expérience avec une malédictus. Peut-être que cela pourra t'aider à...accepter la chose.

Oliver lui tourna le dos en s'avançant vers le château. Elle le vit poser ses mains sur ses hanches puis soupira un grand coup avant de se retourner. Son regard lui brisa le cœur. Il souffrait. Jamais auparavant elle n'aurait cru que quelqu'un d'autre puisse être autant atteint qu'elle. Jamais elle n'aurait dû s'attacher à quelqu'un et l'entraîner avec lui.

- Oliver, je suis désolée...

Et avant qu'il ne put dire quelque chose, elle se jeta dans ses bras. Il n'eut aucune gêne, aucun mouvement de recul. Oliver serra ses bras autour d'elle comme si cela était naturel. Tous deux avaient besoin de l'autre, de se consoler mutuellement en dépit de pouvoir faire autre chose.

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Mignon et triste à la fois, je suis désolée, ce n'est guère réjouissant tout ça!

SalvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant