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- Le vivet doré est un petit oiseau, rond et très rare. Ses plumes d'or et ses yeux rubis ont été durant très longtemps la raison pour laquelle ils furent chassés. Cet animal doit forcément vous dire quelque chose, questionna Silvanus Brûlopot à ses élèves fascinés.

Une élève Serdaigle leva la main. Salva reconnu Pénélope Deauclaire, une amie proche de Percy, avec qui elle avait déjà échangé deux mots en cours de potion.

- Le vif d'or. Auparavant, on utilisait le vivet doré à sa place.

- Exactement, approuva le professeur ravi. Beaucoup les confondait avec les Billywig, ce que je n'ai jamais compris.

Brûlopot se mit alors à rire, suscitant les regards perplexes de certains élèves. Salva, quant à elle, se contenta de sourire après avoir échangé un regard avec Oliver. Le brun et elle aimaient leur professeur. Ils leur avaient sauvés plusieurs fois la face et il fallait avouer que son excentricité était apaisante dans leur journée souvent noire ces derniers jours.

- Bon, à présent, passons à de plus grands oiseaux. Je terminerai ce cours en vous donnant plus d'informations sur les Occamy et les Oiseaux-tonnerre. Je suis navré pour ceux qui espérait en voir, ces bêtes sont malheureusement considérées comme trop dangereuse pour que je vous les amène.

À l'énoncé de son Maledictus, Salva vit Oliver se raidir à côté d'elle. Posé sur un tronc d'arbre, elle arrêta d'écrire, elle connaissait suffisamment cet animal.

- Alors comme son nom l'indique, l'oiseau-tonnerre à la capacité de générer des tempêtes, orages et éclaires lorsqu'il est en plein vol. Pour ceux d'entre vous qui auraient une baguette faites avec l'une de ses plumes, vous aurez remarqué que votre baguette est particulièrement sensible aux sorts de préventions. Pourquoi cela ?

- Parce qu'ils présentent les dangers, répondit Percy.

Salva fronça des sourcils. Cette information lui avait manqué. Présentait-elle un danger dans ses cauchemars ? Cela lui parut si évident sur le moment qu'elle se sentit idiote de ne pas y avoir pensé plus tôt. Mais si l'oiseau-tonnerre était un animal préventif, pourquoi s'était-elle vu attaquer le château ? C'est alors qu'elle comprit les paroles d'Iseult Lavre. Elle se redressa d'un coup. Évidemment, elle attisa la curiosité d'Oliver qui l'avait vu agir ainsi. La jeune fille lui fit comprendre qu'elle lui expliquerait tout après le cours.

Lorsque ce dernier se termina, Silvanus Brûlopot interpella Salva à part. Voyant Oliver resté près d'elle, la jeune fille l'encouragea à parler.

- Je vous prie de m'excuser, mademoiselle Salva, pour le cours d'aujourd'hui.

- Professeur ? Posa Salva, ne comprenant pas.

- Les oiseaux-tonnerres ne sont pas normalement étudiés en quatrième année. J'ignore pourquoi cela à changer.

La jeune fille échangea un regard avec son ami puis fronça des sourcils, soudainement sur la défensive. Mais quelques secondes suffirent pour lui faire comprendre qu'il savait, et que c'était pour cela qui l'avait toujours aidé ou excusée, notamment dans la forêt interdite. Elle repensa aux paroles de son ancienne directrice, « Professeurs, comme élèves ». Le professeur Brûlopot était définitivement l'un d'eux.

- Ne vous en faites pas, professeur, le rassura-t-elle.

- Mademoiselle Salva, qui est au courant à part monsieur Wood ? La questionna-t-il en se rapprochant, comme s'il avait peur des mauvaises oreilles.

- Mon ancienne directrice d'Ilvermorny, le professeur Dumbledore et à présent, vous.

- Oh, bien, bien, acquiesça-t-il vivement de la tête.

Sur ce, le professeur recula et se mit à cogiter. Voyant le temps passer, Oliver le prévenu qu'ils allaient être en retard à leur prochain cours. Ce dernier leur donna alors rendez-vous ce soir dans la forêt, non loin de la cabane d'Hagrid, où le demi-géant pourrait surveiller les environs pour eux. Il avait quelque chose qui pourrait les aider. Salva le remercia vivement avant de rejoindre son ami au pas de course.

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- Chuuuut, souffla Irma Pince.

Salva croisa le pauvre regard de l'élève réprimé par leur bibliothécaire. Le pauvre serpent, qui avait osé chuchoter avec son voisin, replongea dans son livre avec une fausse attention. Irma Pince n'était pas le genre de femme compréhensive, ni très laxiste sur les règles. Salva ne s'attarda donc pas. Elle devait trouver Oliver.

Après leur matinée de cours, elle ne l'avait plus vu. Il avait comme disparu. N'ayant pas cours en fin d'après-midi, elle s'était attendue à le trouver dans sa pièce commune, mais aucuns de ses camarades qui sortaient de la tour ne l'avait vu. Elle était donc allée sur le terrain, sans succès. Ce n'est qu'en croisant Charlie qu'elle avait su où le trouver.

- Quand tu le verras, dis-lui que je dois le voir, lui avait-il demandé.

- Pourquoi ? N'avait-elle pu s'empêcher de demander à son tour.

- Il a manqué la réunion de stratégie pour le match contre Serdaigle.

À cette simple phrase, Salva avait soupiré. Oh, Oliver...avait-elle songé en sachant parfaitement ce qu'il faisait. La jeune fille avait serré des poings en jurant. S'il commençait à se perdre, comme elle s'était perdue ces années précédentes, elle ne se le pardonnerait jamais. Il ne fallait surtout pas qu'il perde vu ses objectifs. Surtout qu'elle savait qu'il en avait toutes les capacités. Elle s'était donc ruée vers la bibliothèque.

Elle le trouva enfin, tout au fond de la pièce, dans l'obscurité d'un rayonnage. Une lampe était allumée tandis qu'une pile de livres flottait à côté de lui. La main sur le front, il fronçait des sourcils en lisant ce qui semblait être un ouvrage sur les plus puissantes malédictions.

- Oliver, l'interpella-t-elle doucement afin de ne pas se faire entendre.

En entendant sa voix, le brun redressa la tête. Il avait les yeux humides, mais aucunes larmes ne semblaient avoir coulées.

- Tu es vraiment maudite...

Il avait compris. Salva soupira, fit un petit sourire navré avant de s'assoir à côté de lui. Au vu des nombreux livres posés sur la table, il devait y avoir passé des heures. Elle posa délicatement sa main sur la sienne.

- Il faut que je te parle.

Oliver se redressa.

- Non, pas maintenant, précisa-t-elle. Charlie te cherche. Ne laisse pas tomber le Quidditch pour une cause perdue, s'il-te-plaît, Oliver.

- Je sais...je vais me rattraper.

Sur ce, le gardien se leva et l'incita à l'imiter.

- Tu m'en parleras ce soir dans la forêt.

Salva acquiesça. Oliver la salua ensuite d'un signe de tête, et de l'un de ses sourires discrets, avant de quitter le rayon. Je ne te laisserai pas ruiner tes espoirs de gloire, Oliver Wood, songea-t-elle en le regardant s'éloigner.

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Qui aime ce professeur autant que moi ? 0:-)

SalvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant