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Chapitre 16

Cette fois-ci ce n'est pas la lumière du jour comme à son habitude qui vint me réveiller, ce fut la voix d'Harry qui arrivait jusque dans ma chambre. Il semblait avoir une conversation bien agitée avec quelqu'un mais je ne pouvais pas entendre les réponses, de toute évidence ce n'était pas avec Marie.

Doucement, en essayant de ne pas faire de bruit, je me mis à côté de la porte, l'entrouvre légèrement pour entendre ce qu'Harry pouvait bien dire.

« Ouais, ouais je sais !... » il faisait des aller-retour dans le salon, le téléphone collé à l'oreille, « Mais bordel ! Vous ne pouvez pas vous en occuper vous-même ?! » S'écria-t-il « Je vous ai dit que j'étais occupé hier soir, je vous laisse une nuit tout seul et vous plantez tout ?! Est-ce que c'est une mauvaise blague ? Stephan écoute moi bien, il n'y a pas intérêt que ça se reproduise ! Je peux pas être tranquille un peu ! Je ne suis pas là pour rigoler tu m'entends ! » Je sentais dans son ton qu'il s'énervait de plus en plus et qu'il était en train de perdre totalement patience. « Je viendrais oui. Laisse-moi au moins une heure et je vais venir vous sortir de là, en attendant tu te débrouilles ! » La conversation finit là et je me remis en moins d'une seconde sous les couettes, pour qu'il ne se doute pas que j'avais pu entendre tout cela.

La porte s'ouvrit et Harry vint s'asseoir au bord du lit.

« Je t'ai réveillé ma puce ? » demanda-t-il doucement en venant déposer un bisous sur mon front.

« Non pas du tout, ne t'inquiète pas » mentis-je.

« Très bien.. » soudain gêné il ajouta, « Je suis désolé mais il faut que je parte, j'ai un devoir à faire en groupe pour mon master et les autres ne semblent pas s'en sortir alors je vais devoir y aller, de toute façon je crois bien que tu as cours dans peu de temps toi aussi non ? »

« Effectivement » dis-je en regardant l'heure, « dans trois heures j'ai cours ».

« On se revoit plus tard si tu veux ? »

« Oui oui, à ce soir ? »

« A ce soir » dit-il avant de m'embrasser et de quitter la chambre.

Je sortis du lit, il fallait que j'aille refermer la porte derrière lui, que je déjeune, me prépare et appelle Marie pour savoir où elle se trouvait.

Une demi-heure plus tard j'étais déjà prête, Maire ne répondait pas au téléphone donc je me mis à faire un peu de ménage, ça ne ferait pas de mal à l'appartement. Une heure plus tard tout était propre et il n'y avait toujours pas de Marie à l'horizon. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien faire.

La conversation d'Harry me revint en mémoire, la curiosité était décidément le plus mauvais trait de caractère que je possédais. Maintenant que j'avais entendu cette conversation et que je ne croyais pas une seule seconde que cela puisse être des collègues de la fac, je voulais en savoir plus.

Je me mis à échafauder tout un plan, je pourrais tenter de suivre Harry un jour et de voir ce qu'il pouvait bien faire de ses journées. J'avais même envie d'aller voir tout de suite mais je ne savais pas du tout où il pouvait bien se trouver. Il me faut être patient et je suis tout à fait capable de l'être. Mon père m'a enseigné la patience depuis mon plus jeune âge et pour une fois qu'il m'avait appris quelque chose qui pouvait me servir, autant en profiter. L'idée de mon père me donna des frissons et je me mis à penser à ma famille, chose que j'évitais de faire à tout prix, pour ne pas fondre en larmes ou m'énerver. L'image de mes frères s'imposa à moi, ils me manquaient terriblement, tout comme ma plus jeune sœur. Les seules personnes avec qui je pouvais discuter de ces choses-là étaient Marie et Louis mais ils n'étaient pas là et je n'en parlais pas souvent dans tous les cas.