Chapitre 21

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Même si je ne voulais pas abandonner Zayn il me fallait partir si je voulais avoir une chance de vivre normalement. Je ne savais pas si je prenais la bonne décision, mais Louis ne voulait pas retourner auprès de nos familles, on serait punis pour avoir fui durant tout ce temps et on sera mis au défi.Le genre défi pas très agréable.

Je ne voulais pas recommencer à tuer des gens comme si c'était normal, voir les hommes de main de mon père enterrer leurs cadavres dans un champ quelconque et savoir que les familles des morts ne reverraient jamais leurs enfants. C'était un monde qui pouvait être fascinant par moment mais aussi malsain et vraiment mauvais.

Même si Louis et moi avions grandi là-dedans et que cela faisait partie de notre environnement, on ne pouvait pas s'y habituer et surtout, on ne voulait pas s'y habituer. Quand j'avais fui avec Louis nous avions pris pas mal d'argent avec nous mais très vite nous avions était à cours, à force de rouler tout le temps et de changer d'endroits en permanance. Je me souviens que c'est comme ça que nous avons décidé de nous poser à un endroit et de devenir étudiant. C'est aussi comme ça qu'avec Zayn et Louis, on a monté notre petite affaire. A présent je savais que cette idée était bien la pire que j'ai pu avoir de toute ma vie. Résultat de cette sublime idée : Zayn était avec mon père et je savais que ça n'allait pas être tendre.

Au moment où Louis et moi dépassions la ville où nous avions trouvé refuge durant trois ans mon cœur se serra. Comment savoir si c'était vraiment le bon choix ? On pourrait peut-être retourner auprès de mon père et après avoir été punis, apprécier notre ancien mode de vie ?

"Ne regrette pas tout ça Astride, on a bien fait de partir, ce n'est pas une vie" me dis Louis dans un soupir.

"Ce n'est pas une vie de toujours fuir également Louis"

"Je sais bien mais on a toujours eu ce plan de rechange, je pense que ça va bien se passer cette fois-ci" dit-il d'un ton rassurant sans quitter la route des yeux.

"Oui" murmurais-je sans grande conviction.

La prochaine ville que l'on avait choisie se situé a environ 6 heures de route. On ne voulait pas non plus aller trop loin mais on ne pouvait pas se permettre de partir à seulement 2h de route. Arrivé sur place on prit une chambre d'hôtel pour la semaine, avec de nouveaux noms. On ne parla pas beaucoup, trop absorbé chacun de notre côté à faire le deuil de ce qu'on laissé derrière nous ; des amis, une fac, une vie bien à nous. Il allait falloir tout recommencer.

Le lendemain matin fut consacrer à trouver un nouvel appartement. Comme on avait peu d'exigence il ne nous fallut pas très longtemps pour trouver. Dans quatre jours nous aurions notre nouvel appartement. Ensuite il fallait choisir une nouvelle fac, avec de nouvelles matières mais le coeur n'y était pas. Quand je pense qu'on avait presque réussi à avoir notre licence mais que tout ça venait de partir en fumée ! Je pensais aussi à Liam, le seul véritable ami que je m'étais fait et que je laissais derrière moi sans un mot, même pas une petite explication ou une excuse. Non, je ne pouvais rien dire. Cette nouvelle vie avait un goût amer.

"Moi aussi Astride j'aurais préféré rester là-bas, j'aimais bien notre petite vie et mes pots mais tu sais que ce n'était pas possible" me dit Louis d'un ton mélancolique alors que nous mangions dans notre chambre.

" Je sais mais ce n'est pas facile de tout abandonner, pour aucun de nous d'ailleurs.." Avouais-je avec un maigre sourire.

" Au moins, il n'y a plus personne pour nous distraire et je pense que nous allons devoir nous faire des amis plus prudemment cette fois-ci" ajouta-t-il

"Oui, je n'aurais jamais pu penser que Maire savait tout"

"Moi non plus, malgré toutes les recherches que j'avais faite, je n'avais rien trouvé. Je dois avouer que sur ce coup-là ton père à du se surpasser. Il a du embaucher les meilleurs en la matière pour lui créer une nouvelle identité" dit-il presque admirateur.

"Je pense en effet, je suis surprise de ne jamais l'avoir rencontré avant. Je veux dire, je pensais connaitre toutes les familles qui faisaient partie de notre grande famille, je suis vraiment étonné de me rendre compte que ce n'était pas le cas".

"Effectivement, je pensais pareil que toi"

"Louis, je dois te dire.. Je ne suis pas sûre de vouloir retourner à la fac.." Avouais-je en quittant le batiment, le dossier d'inscriptions entre les mains.

" Moi non plus" admit t-il un sourire aux lèvres.

" Alors on laisse tomber ?" demandais-je en souriant à mon tour.

"Je pense qu'on peut laisser tomber"

On se mit tous les deux à rire. ça faisait du bien de rire et de relacher la pression, de ne plus penser au reste, comme si nous n'étions que Louis et moi. Il nous fallut bien dix minutes pour reprendre notre sérieux. Comment reprendre le chemin de l'école quand on sait que peu importe quel diplôme on aura, nous ne pourrons pas l'utiliser si jamais il nous arrivait à nouveau quelque chose dans ce style puisque nous changerions de noms ? Les faux diplômes étaient difficiles à faire si nous voulions travailler dans quelque chose d'important, alors autant trouvé un petit boulot qui nous convient à tous les deux au lieu de s'acharner à allé à la faculté.

"Donc demain on recherche un emploi ?"

"Oui ! Il faudra y aller avec un cv presque vierge mais bon, on va se débrouiller" dit Louis en me souriant.

"Merci pour tout Louis" dis-je en me collant à lui.

"Je ferais tout pour qu'on s'en sorte"

"Je sais.. je t'en suis tellement reconnaissante.. Tu es tout pour moi.."

"L'avantage tu vois, c'est que si on devait retourner un jour auprès de ton père on resterais pour toujours ensemble" dit-il en lâchant un léger rire.

"Oui mais on serait marié et je ne peux pas me marier avec toi Louis" dis-je en rigolant.

"Je ne peux pas non plus" dit-il me rejoignant dans mon fou rire.

Parfois j'oubliais ce détail, que nous étions destinés l'un à l'autre et que si je retournais auprès de mon père je devrais me marier avec Louis. Un plus, le fait que nous soyons partis tous les deux de nôtres cotés a anéanti toute chance de négocier ça. Si jamais on ne se marié pas, se serais un trop grand déshonneur pour ma famille. Autant ne pas y retourner pour éviter cela !

"Hé ! On pourrait aller dans ce petit restaurant là-bas ?" Proposa Louis en me désignant un petit restaurant de spécialités italiennes au coin de la rue.

"Oui, pourquoi pas" dis-je en souriant "ça ne pourra que nous faire du bien!"

" Oh oui ! Parce que les plats à emporté tout près ça m'énerve déjà!"

On se prit la main avant de se diriger vers le restaurant. On commanda tous les deux des pâtes, on avait des goûts parfois très similaires lui et moi. Dès qu'elles furent servies on les dévora, comme si nous n'avions pas mangé depuis des jours ! Le repas nous détendit et nous fit un bien fou, ça nous donner l'impression que nous n'étions pas en marge de la société et que nous pouvons très bien nous fondre dans la masse.

En rentrant à l'appartement je me sentais plus légère, je n'oubliais pas Zayn, ni même Harry ou Marie mais j'étais plus détendu. Ma peine de coeur me semblait à présent tellement dérisoire après tout ce qui était en train de nous arriver. Louis me disait toujours de relativiser et je pense que c'est un parfait exemple qu'il a toujours raison. En m'endormant collé à Louis, je me sentis protéger et prête à affronter une nouvelle vie.

Chapitre très très court je sais bien mais je vais essayer d'en poster un plus long la semaine prochaine ! Promis ! J'ai juste beaucoup de taf pour la fac qui me tombe dessus en ce moment .. =/ Merci à toutes les personnes qui me lisent et bonne lecture pour la suite !

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