Addicted (suite de Lust)

Chapitre XXVII : Alchimie

Camila me servit une bière fraîche alors que je n'avais pas quitté Kia des yeux depuis son arrivée. Si j'avais été analysé par mon psychologue, il m'aurait fait interner vite fait. J'étais hypnotisé, jusqu'à l'obsession. Et s'il savait que j'avais sniffé de la MDMA juste avant...

D'abord, nous avons pris l'apéritif dans le salon, puis, nous nous sommes installés à la table à manger où Camila se fit un plaisir de nous présenter sa salade composée. Juste après et par manque d'appétit, je me forçai un peu à manger le plat principal préparé par Kiana. J'avais un autre type d'appétit... Et, c'était la cuisinière que je voulais manger... entièrement.

— Tu bosses dans quoi ?, me demanda l'avocat, vraisemblablement fier d'être ce qu'il était.

Le visage de Kiana se décomposa.

— Hum... J'ai arrêté de travailler.

— Ah. Tu faisais quoi avant ?

— J'étais inspecteur dans la Police de Los Angeles. Avant ça, je... j'étais le garde du corps de Kiana. Et... avant ça encore, j'étais dans les Forces Spéciales.

Je lui avais tout dit puisqu'il semblait s'y intéresser. Sans drogue, je n'aurais jamais déballé les choses de cette manière.

— Quel parcours, ajouta-t-il, surpris, après s'être raclé la gorge.

Mon pied effleura celui de Kiana, un frisson traversa mon bas ventre.

— Homicides ?

— Ouais, et vols, crimes sexuels...

Il leva les sourcils, toujours aussi surpris. Pourquoi d'ailleurs ? Je n'avais pas le physique d'un flic peut-être ? D'un flic véreux, probablement... A partir de ce moment, il se mit à m'observer comme si j'avais un tout nouvel intérêt à ses yeux. Les flics n'étaient pas super amis avec les avocats... Ils leur arrivaient de défendre des monstres totalement coupables et de faire le nécessaire pour qu'ils se retrouvent en liberté...

— Euh... Alex ? J'peux te montrer un truc vite fait ?, dit Kiana en se levant lentement de sa chaise.

Je fronçai les sourcils, désireux de savoir ce que cela pouvait bien être. Sans même répondre, je quittai ma chaise et la suivis. Nous sommes allés dans sa chambre où elle referma la porte après s'être assuré que j'étais bien à l'intérieur.

— J'voulais juste qu'on soit seuls...

Et, merde... Enfin. 

— Il me soule.

— Gregory ?

— Mouais... Je ne l'apprécie pas du tout et... je n'ose pas le dire à Camila. Mais, je pense qu'elle l'a remarqué.

Je l'observai me frôler, s'assoir sur le lit puis s'allonger, les jambes perpendiculaires au matelas. J'osai me poser près d'elle, avide de la chaleur de son corps. Le silence qui régnait dans la pièce rendait les choses encore plus tendues... Je la sentis attraper ma main et la serrer fermement. Puis, elle se releva.

Désormais, nous étions côte à côté, les bras se touchant franchement. Je tournai la tête vers elle, elle me regardait déjà. Comme si elle était au ralenti, elle pencha la tête sur le côté, entrouvrit les lèvres ce qui signifiait ce que ça signifiait. Je me rapprochai aussi et l'embrassai avant qu'elle n'ait à le faire. Cette fois, je savais que je n'étais plus capable de résister à l'envie d'aller plus loin sans que cela ne soit douloureux.

— Alors, ce tatouage ?

J'en avais presque oublié qu'il était là.

— C'est une boussole, sous le bras. Encore une séance mardi et il sera terminé.