Chapitre VIII : Curiosité malsaine

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— Oui, tout se passe bien. 

— Tu reviens quand exactement ?, me demanda Viktor depuis le territoire californien.  

— Jeudi après-midi.  

— T'es un sacré veinard, toi. 

En quelque sorte, je l'étais.  

— T'es en train de te bronzer le cul aux Bahamas pendant que je me tape des dossiers de merde.  

Je ricanai sous le regard méprisant de la femme de chambre.  

— Quand tu prends tes congés, t'es bien content, non ? Je te ramène une bonne bouteille de rhum. 

— J'en serais ravi, partenaire ! Bon, je te laisse, je dois retourner à mes besognes... 

Il raccrocha, la femme de chambre quitta notre suite, Kia sortit de la salle de bains, j'arrêtai mes yeux sur son mini short en jeans et ses jambes luisantes.  

— Tu... tu es... un plaisir pour mes yeux.  

Elle éclata de rire en voyant ma réaction totalement ridicule.  

— On y va ? 

Une table au niveau du patio de l'hôtel nous attendait. Nous l'avons rejointe, on nous servit le petit déjeuner.  

— Tu es obligé de travailler ? On est en vacances... 

Oui, j'avais ramené mon ordinateur portable. Oui, je l'avais ouvert sur la table et oui, je travaillais. J'étais tellement attaché à ce boulot... Durant mes moments les plus difficiles, le travail avait toujours été là pour moi. Ou du moins, pour me divertir l'esprit.  

— J'arrête dans cinq secondes.  

Au même moment, son téléphone se mit à vibrer sur la table. Elle l'empoigna, un sourire se dessina sur son visage. Elle le reposa, je fermai l'écran de mon portable. En effet, le moment n'était pas opportun du tout... J'étais en congé après tout.

— Fini. Je n'y toucherai plus, c'est promis.

— Super.

Son téléphone se remit à vibrer. Elle croisa mon regard avant de l'empoigner à nouveau. Et je compris que quelque chose clochait. Elle se mordit la lèvre inférieur tout en tapant sur l'écran tactile. De là où j'étais, je ne pouvais rien voir. Mais, l'idée de traverser cette table et de voir à qui elle parlait me titillait.

Une longue heure plus tard, nous avons rejoint la chambre de l'hôtel. Nous avons pris une douche ensemble, fait l'amour puis, à ma sortie de la salle de bains, je retrouvai encore ce téléphone en train de vibrer. Oui, j'étais... curieux. C'était le genre de curiosité malsaine. Évidemment, je n'ai pas résisté à l'envie de voir qui lui parlait, cette fois. J'étais devenu parano, rongé par l'idée de la perdre à nouveau. Je fus soulagé de voir que ce n'était qu'Hayley, son assistante.

Le soir venu, nous avons regardé un film, allongé dans le lit. Cette obsession m'aurait lâché si elle n'avait pas pris son téléphone pour le mettre tout près d'elle. Elle ne le faisait que très rarement, à moins que ce ne soit important... L'opportuniste que je pouvais être profita du moment où elle se leva pour aller aux toilettes, se jeta sur l'appareil pour fouiller, à la recherche de quelque chose qui venait probablement d'un imaginaire.

Et non.

J'étais bien parano pour une raison que je considérais comme valable. Son ex, Jacob, venait de lui laisser un message. Et, elle ne m'avait rien dit. Et puis, pourquoi l'aurait-elle fait ?

Elle tira la chasse d'eau, j'eus le temps de survoler quelques mots. Récupérer des affaires. Se revoir. Malaise. Rester amis. Rester amis ?

A son retour, elle ne vérifia pas ses notifications et continua à suivre le film comme si de rien n'était. Je ne résistai pas et laissai ma langue faire des folies :

— Jacob te texte.

— Euh... oui.

— C'n'était pas une question.

— Euh... d'accord... Tu as fouillé dans mon téléphone ?

— Oui.

— Pourquoi ?

— Ce n'est pas le problème.

— Je savais que tu allais me faire une scène pour un simple texto.

— Un simple texto, tu dis ? Vous allez vous revoir ?

— Nom de dieu, Alex !

Elle se leva du lit, je m'assis sur le bord.

— Il veut juste qu'on soit amis, qu'on reste amis. Et... c'est tout à fait... légitime, je crois. On s'entendait bien, tu sais, malgré ce que j'ai fait. Il ne m'en veut pas...

— Et donc ? Vous allez vous revoir, prendre des cafés ensemble et puis quoi ? Ça peut aller vite, un baiser et hop, vous couchez ensemble !

J'avais perdu l'esprit. Mais je savais que ce que je ressentais, que mes craintes étaient tout à fait logiques. Elle avait été séduite par ce mec après m'avoir abandonné à L.A. Et elle m'aimait soi-disant, et ça ne l'avait pas empêché de se mettre avec.

— Écoute, je... tu es jaloux pour rien. J'ai trompé Jake pour toi, je lui ai fait un mal considérable, pour toi. Et maintenant, je suis avec toi ! Tu crois que ça me fait plaisir de voir toutes ces rumeurs sur le net qui nuisent à ma réputation... Mais, je suis toujours là parce que je t'aime et que je veux être avec toi, Alex !

— Je refuse que tu le revoies.

— Pourquoi tu t'emballes comme ça ! Je ne l'ai pas revu encore. J'ai juste dit que ça ne me dérangeait pas qu'on soit amis. C'est la moindre des choses après tout ce que je lui ai fait. Tu imagines... il trouve la force et le courage de me pardonner ! Et le pire, c'est qu'il pense qu'il n'a pas été assez présent pour moi, qu'il a une part de responsabilité dans tout ça...

Il était parfait, compréhensif, charmant, intelligent, lui au moins. Et moi, j'étais la cause de toutes ces putain de rumeurs !

— Il veut que tu reviennes, c'est évident.

— Je ne reviendrai pas, Alexander ! Arrête de te faire des films, s'il te plait...

— Ouais, c'est ça... Écoute, fais ce que tu veux ! Soyez amis ! Pendant ce temps, je m'occuperai d'alimenter les rumeurs, je ne suis bon qu'à ça, n'est-ce pas ?!

Je me levai et quittai la chambre avec la force d'une tornade incontrôlable.




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Addicted (suite de Lust)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant