Chapitre XIV : Une de plus

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— Je vais te ramener chez toi, Scarlett.

Kiana était la seule que je voulais à l'heure d'aujourd'hui. Qu'elle me brise le cœur ou pas, j'étais désespérément amoureux d'elle. Et ça, je ne pouvais le changer.


***

Le mercredi suivant, après une enquête efficace, Vik et moi avons mis la main sur le homejacker de Los Feliz. Un jeune con d'à peine 25 ans qui s'était barricadé chez lui à notre arrivée. Il était armé et dangereux. Moi, j'étais armé et complètement pété. L'équipe d'intervention ainsi que la négociatrice arrivèrent en renfort rapidement. Au bout d'une trentaine de minutes à essayer de le raisonner, nous avons décidé d'intervenir.  

Deux par derrière, moi et deux autres collègues par devant. La porte d'entrée céda sous la force de mes deux compères. A l'intérieur, quelques coups de feu maladroits retentirent... Et on ne s'habituait jamais à l'effet de l'adrénaline. Un grand bruit de claquement de porte attira notre attention : le suspect s'était réfugié dans une des pièces. Je fis signe à mes collègues. D'autres coups de feu retentirent lorsque je traversai la porte près de laquelle nous nous étions agglutinés. Aussitôt une douleur que je connaissais s'empara de ma cuisse droite, je l'ignorai. Nous étions si proche du but.  

— C'est bon, je me rends !, cria le suspect depuis la pièce. 

Avec précaution, nous avons ouvert la porte et procéder à son arrestation. Ma jambe saignait en toute discrétion. Je pus faire quelques pas jusqu'à dehors avant qu'une médecin ne remarque ma blessure.  

— Vous êtes blessé, inspecteur ! 

Elle passa son bras autour du mien et m'indiqua le camion des secours. L'odeur du sang devenait de plus en plus présente. On m'obligea à m'allonger sur le brancard qui se trouvait à l'intérieur.  

— Blessure par balle, elle n'est pas ressortie, dit-elle après avoir examiné ma cuisse.  

— Comment vous sentez-vous ?, demanda un de ces collègues.  

— Ça va... 

La douleur commença à irradier le long de mon membre tout en prenant de l'intensité.

— Je vais vous donner une dose de morphine et on va vous emmenez à l'hôpital, inspecteur... 

La doctoresse inséra une aiguille dans mon bras, rapidement la douleur s'estompa. La balle n'était pas ressortie, ils allaient devoir m'opérer, je le savais. Le trajet dura une bonne vingtaine de minutes, on s'occupa parfaitement de moi. La doctoresse surtout... Elle était belle... Et elle avait exactement les mêmes cheveux ondulés que Kiana... A notre arrivée à l'hôpital, d'autres personnes me prirent en charge et m'emmenèrent dans une pièce où je passai par la case radio et scanner.  

— Nous allons vous faire une anesthésie générale pour enlever la balle, monsieur Reed.  

Je me réveillai dans une chambre ayant l'impression d'avoir fermé les yeux une dizaine de secondes. Ma jambe était emballée dans un tas de bandages. J'avais du mal à la bouger sans avoir mal.  

— Monsieur Reed, vous avez l'air remis ! C'est bien ! Comment vous sentez-vous ?  

— Plutôt bien. 

J'avais connu pire. J'avais subi ce genre d'opération un bon paquet de fois dans ma vie. Quelques fois dans un hôpital militaire, une fois, allongé dans l'herbe fraîche d'une forêt brésilienne, d'autres fois, assis à l'arrière d'un véhicule ou allongé dans un hélicoptère en mouvement, sans anesthésie.

Addicted (suite de Lust)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant