Chapitre V : Niveau supérieur

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— Qu'est-ce que vous avez vu concrètement ?

— Deux mecs bizarres. Ils étaient dans leur voiture, une berline noire.

Notre témoin semblait confuse. Je ne savais pas si je pouvais avoir confiance en son témoignage.

— Vous avez la plaque ?

— Non, malheureusement. Je n'ai pas pensé à la noter.

— Quel type de voiture ?

— Une berline type Mercedes. Je n'pourrais pas vous dire le modèle...

— OK... Vous pourriez décrire les deux personnes que vous avez aperçues ?

Elle secoua la tête.

— L'un était blanc, il portait un pull à capuche, je dirais qu'il avait la trentaine. Et l'autre, il était un peu plus bronzé, pas noir, entre les deux et... il portait une casquette grise. Il devait avoir la quarantaine. Je n'ai pas vu grand-chose vu qu'ils étaient assis dans la voiture mais je dirais qu'ils étaient de taille moyenne et plutôt bien portants.

— Des tatouages, des piercings ?

— Euh... il me semble que le conducteur, celui à la capuche, avait un anneau à une des oreilles.

— OK... C'est tout pour le moment. Merci, Madame Gallagher. Je... je vous recontacterai si j'ai d'autres questions. Mon collègue va vous raccompagner.

J'ai fait un signe de la tête à Viktor qui l'a emmené hors de la salle d'interrogatoire. Je n'avais que très peu d'informations sur ces deux individus mais je devais les prendre en considération. Chaque témoignage, chaque détail comptait. Beaucoup d'affaires avaient été classées de cette manière, grâce à un seul témoignage.

— Euh, Alex ? Kiana, ta copine, est là !, m'annonça Vik en ouvrant la porte

Je n'étais pas habitué à ce qu'on la désigne de cette façon. Je me levais donc de ma chaise, quittai la pièce et rejoignis le couloir.

— Elle est où ?

— Elle t'attend au niveau du hall.

Je traversai tous les bureaux pour rejoindre le hall, près de l'ascenseur. D'abord, le visage radieux de Kia m'enchanta, puis lorsque que je compris qu'elle discutait avec ce Pierce, je crus perdre mes esprits. Malgré ma jalousie, je voulais lui montrer que j'étais capable d'avoir confiance en elle et de mettre le passé de côté. Je m'avançai donc à grands pas, l'air confiant et serein.

— Salut Kia, lançai-je. Agent Pierce...

— Inspecteur...

— Salut toi. Tu vas bien ?

Elle attrapa ma main, posa sa main gauche sur mon ventre sans oser m'embrasser. En public, nous ne le faisions presque jamais. Les photographes étaient des experts... Mais je devais avouer qu'avec tous nos ébats insolites - malgré notre discrétion - nous allions finir par nous faire prendre. Par un paparazzi ou autre. D'ailleurs, les rumeurs flambaient à notre sujet... Entre celles qui prétendaient que nous étions déjà mariés et celles qui supposaient que nous avions eu une relation pendant que Kiana était en couple avec Jacob Liu... Il y avait eu une fuite, c'était certain... Probablement Scarlett, que je n'avais pas revue depuis.

— Ouais...

Je n'avais de yeux que pour elle.

— Je voulais te faire une surprise... Ça te dit qu'on aille manger ensemble ? Enfin, j'espère que tu peux...

— Oui, j'peux.

Je finis par lever les yeux pour me rendre compte que ce Pierce était toujours là avec ses gros bras musclés.

— J'ai... hum... rencontré Jensen en bas. On a discuté un peu..., m'indiqua-t-elle, gênée.

Elle l'appelait par son prénom ? Jensen... Jensen de mes couilles ! Je levai les sourcils en secouant la tête. A l'intérieur, je chauffais progressivement. Mais j'étais plus fort que ça. J'étais digne et fier. Je n'avais pas à faire une scène passive-agressive... voire agressive, tout court.

— On y va ?!, sortit-elle juste à temps.

Je nous conduisis jusqu'au restaurant devant lequel, par chance, je trouvai une place. Quatre photographes tentèrent de nous importuner, Kiana me força à ne rien faire et à me taire. Au restaurant, le responsable de salle nous installa à une table du fond, près d'un couple de vieux. La femme qui avait vue sur moi se mit à observer ma plaque sans gêne. Je l'enlevai et la posai sur la table près de moi.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Rien...

— C'est dingue à quel point les gens changent de comportement lorsqu'ils voient ta plaque.

Elle avait lu en moi comme dans un livre.

— Madame, Monsieur, voici la carte. Aujourd'hui, en plat du jour, nous vous proposons des linguines faits maison à la toscane.

Je ne pris rien de tout ça et me contentai de spaghetti à la bolognaise. Kiana, elle, se laissa séduire par le plat du jour. Au bout d'un instant, elle sortit une petite boîte bleue clair de son sac et la fit glisser jusque mon assiette.

— Ouvre.

Je n'aimais pas les cadeaux, elle le savait. Mais je préférais ne pas la contrarier. J'ouvris donc la boîte et à l'intérieur, se trouvait une clé.

— C'est la clé de chez toi...

— Oui, Alex. C'est la clé de chez moi.

Je la regardais, elle m'analysait. Nous avions cessé de manger.

— Je t'aime et je voudrais que ça devienne encore plus sérieux entre nous. Alors, je voudrais qu'on vive ensemble...

Ce que je craignais finit par arriver : qu'on me mette face à mes sentiments, à ma responsabilité. Je l'aimais, ça je n'en doutais pas. Les doutes que j'avais me concernaient. Etais-je capable de revivre sous le même toit qu'une femme ? Etais-je prêt à me dévoiler de cette manière ? Tous les jours ?

— Je... je...

— Tu pourras garder ton appart, y'a pas de soucis. Je voudrais juste qu'on soit comme un vrai couple, quoi !

C'était ce que je voulais... Être tout le temps à ses côtés...

— Si tu ne veux pas parce que tu n'es pas prêt, je... je comprendrai... Je serai terriblement déçue mais je comprendrai.

— J'en ai envie.

— Tu acceptes donc ?

Je devais réapprendre à écouter mon cœur, à être spontané lorsqu'il s'agissait de mes sentiments.

— Oui.


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Addicted (suite de Lust)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant