Addicted (suite de Lust)

Chapitre IV : ...révélations

Elle me posa la question avec une sérénité déconcertante. C'était comme si elle avait déjà la réponse... Je m'étais plongé dans ses yeux perçants remplis de curiosité pendant que mon cœur et ma raison se battaient.

- Je... parlais de moi.

- Qu'est-ce que je ne sais pas de toi ?

Mon cœur avait pris le dessus pourtant je refusais de le laisser gagner.

- Je fais référence à mon... passé.

- Ce passé dont tu refuses de parler et auquel je n'aurais jamais accès.

Elle avait tout compris ce qui était plutôt triste. Depuis notre rencontre, j'avais été plus ou moins évasif sur le sujet. J'avais choisi une stratégie d'évitement qui avait pour but de me faire "oublier" temporairement certaines choses et de dissimuler une certaine partie de qui j'étais. Je ne voulais pas souffrir davantage et encore moins faire fuir Kiana.

- J'suis désolé.

- Ne le sois pas. Je comprends tout à fait.

- Je... je... c'est...

- Tu n'es pas obligé, tu sais.

Si, je devais le faire. Rien qu'un peu. Juste ce qu'il fallait.

- Lor... lorsque j'étais... dans les Forces Spéciales, j'ai fait un paquet de trucs, de missions, d'entraînements en tous genres. Je devais être opérationnel à n'importe quel moment de l'année, du mois, de la journée, sur terre, en mer, dans les airs... Dans ce genre de... métier, on a rarement droit à l'erreur. Une erreur et... et tout peut basculer... Alors, on bossait dur, tout le temps ! J'avais atteint un niveau de forme physique et d'efficacité que je n'atteindrai probablement plus jamais. J'étais un soldat. On ordonnait, j'exécutais. Un parfait petit soldat... Je me souviens de cette mission qui m'a quand même marqué... C'était une mission de reconnaissance - un truc banal - qui a.... mal tourné... J'ai été capturé et...

Je ne pouvais pas lui donner certains détails. C'étaient des missions secrètes dont personne n'avait connaissance, des missions fantômes en quelque sorte.

- Ils m'ont séquestré et torturé pendant plusieurs jours - pendant 86 heures exactement - avant que mon équipe ne vienne me tirer de là...

86 heures enfermé dans une pièce sombre, où l'on venait me faire des atrocités, me réduire à une merde sans nom. Tout ça pour des informations que je détenais... Avais-je réellement été du bon côté ?

- Oh, mon dieu... C'est... atroce...

- La cicatrice que j'ai près du cou, celle que j'ai près du nombril... sont des restes de cette petite "aventure". La plaque en... en titane que j'ai à l'épaule aussi.

- La quoi ?

Elle n'en croyait pas ses oreilles. Je ne pouvais plus faire marche arrière.

- Eh oui, j'ai une plaque en titane dans l'épaule et... dans le pied aussi.

- Oh, merde. Pourquoi tu ne me l'as jamais dit ?

- Parce que je n'en voyais pas l'intérêt.

- Pour moi, ça a un intérêt...

Je me rasseyais sur le canapé, elle m'imita, attrapa ma main comme pour me rassurer.

- Je sais que tu as peur d'en parler mais moi je m'en fiche royalement. Je te trouve... parfait, et pas que physiquement.

Elle avait plongé ses yeux dans les miens après s'être installé sur ses genoux, les fesses posées sur ses mollets.

- Ça me fait plaisir que tu me parles de tout ça. Ça signifie que tu as confiance en moi.