Chapitre XIV

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Quand Changbin ouvrit les yeux, la luminosité de la pièce avait changé. Il faisait plus sombre, et la tempête s'était à peu près calmée, malgré que le vent soufflait encore. Il ignorait quelle heure il était mais il devait être assez tard et il allait devoir rentrer chez lui.

Le blond était toujours endormi contre lui, un bras entourant sa taille. Il n'osait pas le réveiller. Il n'eut cependant pas le choix, car l'heure tournait et si ses parents le voyaient rentrer trop tard, il était sûr qu'il aurait le droit de les entendre hurler. D'abord sur lui, puis ensuite l'un sur l'autre, se balançant des atrocités à la figure. Il glissa doucement sa main sur le bras du plus jeune, jusqu'à sa joue qu'il caressa lentement. Ce dernier bougea légèrement, enfonçant son visage dans le creux du cou du noiraud et le serra un peu plus.

- Felix il commence à être tard, il faut que je rentre...

Il ouvrit les yeux et ramena sa main sur celle de Changbin qui était toujours sur contre sa joue. Il l'attrapa et referma ses doigts entre les siens, puis déposa ses lèvres contre la peau de son cou. Changbin ferma un instant les yeux, profitant de la chaleur des lèvres de son amant.

- Je dois vraiment y aller... Insista-t-il.

- Je veux pas que tu t'en ailles, lâcha Felix d'une voix triste et enfantine. Reste encore un peu...

Il colla un peu plus son corps contre celui du noiraud en continuant de balader sa bouche sur son épiderme, puis se releva un peu pour venir goûter ses lèvres. Ils s'embrassèrent langoureusement pendant quelques minutes, le blond commençait déjà à glisser ses doigts contre la taille du plus vieux, jusque dans son dos, mais fut stoppé dans son élan.

- Lixie vraiment... Si on continue je suis mal barré. Mes parents vont devenir fou s'ils me voient rentrer maintenant un jour de cours.

Il fit la moue avant d'enfin se décider à reculer pour laisser son copain se redresser en position assise.

- Quand est ce qu'on se revoit alors ? Questionna-t-il.

- Je sais pas... répondit Changbin en soupirant. Demain ça va être compliqué, j'ai un examen l'après-midi, jeudi et vendredi aussi...

- Et moi je travaille jeudi soir et vendredi soir... On ne se verra pas avant ce week end ça veut dire.

Il se redressa aussi et déposa sa tête sur l'épaule de Changbin.

- Attendre trois jours avant de te revoir, continua-t-il. Ça va être long...

- Je sais Felix. Mais je te promets qu'on profitera à fond ce week end d'accord ? Ces trois jours passeront plus vite que tu ne le penses.

- Oui... Si tu le dis... Bon, vas y, avant de te faire déchiqueter par tes parents.

Ils rirent. Changbin se dégagea de la couverture et ramassa ses affaires pour se rhabiller. L'australien se contenta d'enfiler en vitesse son sous-vêtements et son T-shirt, puis le raccompagna -non sans bouder comme un enfant- jusqu'à l'entrée de l'appartement. Il le regarda mettre ses chaussures et son manteau, et vint ensuite le serrer fort dans ses bras. Ils s'enlacèrent un moment, échangèrent un long baiser plein d'amour, puis le noiraud quitta les lieux, le cœur heureux.

Une fois seul, Felix ressentit un vide plutôt imposant dans sa poitrine. Il voulait déjà revoir Changbin, le sentir contre lui, entendre sa voix, l'embrasser... Ces trois jours sans le voir allaient être interminables c'était certain. Il soupira et se décida à aller prendre un bon bain, d'enfiler son pyjama, et d'aller squatter son canapé avec un livre en mains. Il se retrouva finalement à s'endormir paisiblement, sur le canapé, en serrant un oreiller contre son torse.

Changbin avait presque courut pour rentrer chez lui, manquant de se perdre vu qu'il ne connaissait pas le trajet depuis l'immeuble de son petit ami. Quand il rentra dans la maison, la porte d'entrée était déverrouillée. Il allait très certainement devoir trouver une excuse bidon... Ses chaussures et son manteau retirés, il traversa le salon, qui était vide de présence -sa mère ayant l'habitude d'y être n'était donc pas encore là-. Son père en revanche était présent. Il se dépêcha d'atteindre les escaliers.

- C'est à cette heure-ci que tu rentres toi ? Retentit la voix sèche de son paternel.

Il grimaça et fut parcourus d'un énorme coup de stress.

- Viens me voir s'il te plaît Changbin.

Il fit demi-tour et rejoignit son père qui était assis dans la cuisine, près de la fenêtre, un cigare fumant entre les lèvres.

- Qu'est ce que tu faisais ?

- Parce que ça t'intéresse tiens ?

- Ne répond pas comme ça. Je t'ai posé une question. Tu étais où ?

- Arrête, tu sais autant que moi que t'en as rien à foutre... Si tu veux tout savoir, je suis resté en étude cet après-midi parce que le temps était trop insupportable pour sortir après les cours et j'ai raccompagné un ami. Oh et au cas où ça t'intéresserait, cela dit j'en doute, je compte rester plus de temps en étude pour les examens.

Son père se contenta de hocher la tête, sans lui adresser un seul regard. Il leva les yeux au ciel, agacé par cette réaction, et le laissa seul. Il monta les escaliers et s'enferma dans la seule pièce dans laquelle il se sentait bien. Il ne prit pas la peine de descendre quand sa mère, qui était rentrée peu après lui, l'appela pour dîner. Il se changea juste et se glissa sous sa couverture. Il aurait bien voulu rester où il était une heure auparavant, sentir la présence de Felix près de lui. Le serrer contre son corps, respirer son odeur, et s'endormir avec lui.

Il sombra dans le sommeil seul, emmitouflé dans sa couette, bercé par le bruit du vent.

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𝒫𝑜𝓁𝒶𝓇𝑜𝒾𝒹 - 𝒞𝒽𝒶𝓃𝑔𝓁𝒾𝓍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant