[6] Tyler

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J'ai décidé de prendre les choses en main et faire face à mes responsabilités. Je vais essayé de retrouver Jenny et Maxence et faire de mon mieux pour nouer des liens avec le gosse. Pas la maman. Elle, elle m'a déjà bien fait comprendre que je mérite ma place VIP en enfer.

J'ai réfléchi à tous ça après avoir passé la nuit avec la rouquine de l'autre fois. Je sort de la chambre qui se trouve dans le carré VIP et qui servait au membres du gang à faire leurs petites affaires avec les meufs qui traînait dans les parages.

Je rejoins Chris, notre informateur personnel, chez lui. Chris fait partie des rares gars que j'apprécie dans le gang. Il a la trentaine, est marié avec une jeune femme tout simplement adorable qu'il avait sauvé lors d'une confrontation de gang. Ce jour là , il a trouvé l'amour mais il a aussi perdu une jambe. C'est pour ça que je l'apprécie. Il est toujours prêt à se sacrifier pour les autres même si ça peut le nuire.

Quand je suis arrivé chez lui, c'est sa femme, Eva, qui m'a ouvert.

- Si tu es là, ça veut dire que tu vas encore t'accaparé de mon mari, je me trompe? Dit-elle d'un air moqueur.

- Si tu veux continuer à manger, faut bien lui donner du boulot à ton mari.

Elle roule des yeux et me dit que Chris se trouve dans son bureau, au sous-sol. Je vais le rejoindre et après avoir passé toute les politesses, j'entre tout de suite dans le vif du sujet.

- Je veux que tu m'aides à chercher quelqu'un.

- C'est bien à ça que je sers. Et c'est qui que tu cherche? Le membre d'un gang? Un associé? Un endetté?

- Non, une fille.

- Ah, je vois! Tu t'es enfin décidé à te poser?

- Mais non! Raconte pas n'importe quoi! Elle s'appelle Jennifer. Elle doit avoir entre vingt-trois et vingt-quatre ans et elle a une fils, Maxence, âgé de six ans.

- Donne moi juste leurs noms de famille et je te les retrouve en dix minutes.

Son nom de famille? Même à l'époque je ne le lui avais pas demandé.

- Tu me croirais si je te disais que j'en sais absolument rien?

Il soupire.

- Venant de toi, ça ne m'étonne absolument pas. Je vais voir ce que je peux faire, mais je te préviens, ça va prendre un peu plus de temps.

- Je suis prêt à attendre. Tu m'appelleras quand t'auras des infos.

Je sors de chez Chris et vais faire une ronde dans la ville pour vérifier un peu ce qui ce passe. Je note qu'il y a maintenant beaucoup de jeune bandit qui se mettent à voler à l'étalage dans les petites supérettes. Ça m'a fait rire parce que ça me rappelait moi, à l'époque.

Je retourne à nouveau chez Chris au bout de deux heures d'attente.

- Ça m'a pris pas mal de temps, mais j'ai réussi à trouver cette fille et son fils.

- Et alors?

- J'ai dû rechercher tous les dossiers des naissances qui ont eu lieu il y a six ans de cela, puis rechercher dans ces naissances toutes les Jennifer qui étaient allées accouchée durant toute l'année et...

- C'est vraiment cool mec, mais est-ce que tu pourrais abrégé?

Il roule des yeux mais ne dit rien.

- En gros, elle s'appelle Jennifer Blackman. Elle habite dans le quartier de Halls Street dans un petit appart. Elle a un job de serveuse à temps plein dans un café du coin et son gamin va à l'école primaire de Halls Street. Elle a arrêté les études à dix-sept ans et s'y j'en crois ses revenus bancaires, elle reçoit pas beaucoup d'aide de ses parents. Elle reçoit même pas un centime de leur part au fait. Mais elle a pas de dettes, pas de casier judiciaire. Bref, elle vit une vie assez calme.

- Je vois... Merci pour ton aide Chris.

Et je le laisse avec sa femme, pour les laisser profiter de quelques minutes de bonheur.

                                 ********
En début d'après-midi, je me suis arrêté devant l'école primaire de Halls Street, comme me l'avait indiqué Chris ce matin. Quand je suis entré dans le vestibule, j'ai tout de suite été attaqué par cette odeur si caractéristique des écoles primaires . Je me dirige vers la secrétaire, une vielle dame aigrie au chignon trop serré, pour lui demander si je pouvais voir Maxence. Elle me toise de haut en bas, ses yeux s'arrêtant quelques minutes sur les tatouages que j'ai sur les bras, avant de me fixer droit dans les yeux.

- Qu'est-ce que vous lui voulez? Me demande-t-elle durement.

- Je suis venu le chercher.

- Et qui êtes-vous pour venir le chercher? Demande-t-elle avec le même ton. C'est sa mère qui vous a envoyé?

J'inspire un grand coup pour ne pas étrangler cette vielle femme insolente. Elle pense vraiment que j'ai du temps à perdre avec elle?

- Elle ne m'a pas envoyé, mais je suis juste venu voir mon fils.

Elle me regarde à nouveau, avant de lâché un grognement hautain.

- Vous me la ferez pas à moi! À votre tête, je suis sûre que vous êtes juste là pour enlever le gamin.

Je serre des poings, bien décidé à lui en foutre une à cette bonne femme.

- Mais réfléchissez deux minutes! Comment je connaîtrai son nom si je suis venu l'enlever?

- Les stalkers psychopathes existent, monsieur.

Je souffle, prêt à abandonner. J'ai toujours détesté les personnes âgées. Elles se croient tout permis juste parce qu'elles ont un pied dans la tombe. Une idée me vient.

- Alors appelez sa mère pour qu'on règle tout ça.

La secrétaire me regarde par dessus ses lunettes en levant un sourcil interrogatif, mais voyant que je céderais pas maintenant, elle ouvre un gros registre et compose le numéro en soupirant.

Au bout de quelques sonneries, la voix à la fois douce et autoritaire de Jennifer jaillit du haut parleur du téléphone fixe.

- Allô?

- Bonjour mademoiselle Blackman. Dis la secrétaire avec son ton trainant. C'est le secrétariat de l'école de votre fils.

- Oui?

Il y avait des bruits fonds, comme si elle était dans un endroit rempli.

- Eh bien ça fait bien vingt minutes qu'il y a un individu qui persiste à me dire qu'il est le père de Maxence et j'ai beau tout essayer, il ne veut pas déguerpir et je...

- Il ressemble à quoi? La coupe Jennifer.

La secrétaire me détaille pour la énième fois. À force, je risque de lui arracher les yeux.

- C'est un beau jeune homme plutôt bien bâti, avec des tas de tatouages absurdes sur les bras.

Je roule des yeux. On pouvait vraiment pas faire mieux comme description. Jennifer ne répond pas pendant quelques secondes avant de dire avec une voix qui semble énerver:

- Qu'il ne bouge pas, j'arrive dans dix minutes.

Et elle raccroche.

- Vous avez entendu mademoiselle Blackman, monsieur. Il faut...

- C'est bon, tais-toi j'ai compris. Je lui lance froidement avant de sortir du hall pour attendre Jennifer devant l'école.

CloserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant