|| The Voice Of Your Heart || 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑔𝑙𝑖𝑥 ||

F E E L I N G

 Comme d'habitude l'obscurité des nuits de l'archipel Australienne n'était jamais aussi profonde que celle de Seoul... Ce qui était d'ailleurs un comble dans une métropole qui ne dormait jamais. La ville scintillait de milliers d'illuminations trahissant l'effervescence de la nuit. De la vie. Même si ces luminaires avaient très certainement perdu de leur éclat depuis le séisme. La ville n'en restait pas moins active. Changbin en était convaincue.

Mais les nuits d'Australie étaient différentes. Elles étaient si claire. La lune se reflétait si parfaitement à travers les rideaux qui flottaient doucement au grès du vent qui s'infiltrait à travers la fenêtre ouverte.

Pour la première fois depuis plusieurs nuits, Changbin était en proie à l'insomnie. Et à la solitude. La place à côté de lui était froide. 

Felix n'était pas là.

La soirée avait été assez étrange pour eux deux. Changbin avait commencé à rassembler ses affaires en prévision de son départ prochain. Le blond l'avait assisté à contrecœur dans cette tâche. Mais Changbin soupçonnait qu'il voulait d'avantage profiter de la compagnie de son aîné plutôt que l'aider à précipiter son départ. Le silence avait été lourd pendant ce moment. Pas à cause du mutisme du blond. Même sans la parole, Felix était toujours capable de communiquer quand il le désirait. Avec ses yeux. Son sourire. Sa gestuelle. Felix parlait avec son corps. Et Changbin parvenait toujours à comprendre ou deviner ce qu'il voulait dire.

Mais ce soir, rien ne reflétait des yeux de son cadet. Rien, hormis le vide. Et la distance.

Le dîner était arrivé, puis les garçons avaient flâné devant la télévision, regardant un film américain qu'ils n'avaient jamais eut l'occasion de regarder du temps ou leur planning était surchargé.

Très vite, la fatigue avait abattu le noiraud. Et la tension trop lourde du plus vieux l'avait encouragé à aller se coucher en premier, avec dans l'idée que le blond viendrait le rejoindre plus tard.

Mais il ne vint jamais.

A l'écoute des sons de la maison, Changbin avait entendu les bruits étouffés de discussions au rez-de-chaussée. Puis des portes qui se claquaient signifiant que les résidents rejoignaient leurs chambre. Une porte. Puis une deuxième. Le bruit de la télé se coupa peu de temps après. Et une série de pas discret gravit l'escalier. Changbin pouvait reconnaître la démarche de son ami.

Mais contrairement à ce qu'il avait imaginé, le noiraud entendu une porte s'ouvrir et se fermer. Mais ce n'était pas la sienne. 

Felix était rentré dans sa propre chambre.

Puis le silence était tombé. Tout comme le froid qui s'insinua dans le corps du noiraud.

Ce dernier avait empêché son esprit de tourner en boucle et de s'attarder sur ce qu'il ressentait à ce moment. Mais c'était difficile. Changbin se sentait abandonné. Et trahit...

Mais n'était-il pas celui qui avait trahit en premier... ?

Finalement, c'était peut-être pour le mieux. Felix, tout comme lui-même, devraient bien se déshabituer de leur manie de dormir dans le même lit.

Pourquoi ? On l'a toujours fait. Même quand on partageait une chambre dans les dortoirs, protesta une voix dans la tête de Changbin. Une voix que le noiraud repoussa impitoyablement.

Non, c'était malsain.

Pourquoi ? Insistait la voix. On a toujours fait ça sans que ça dérange qui que ce soit auparavant. Qu'est-ce qui a changé ?

La réponse à ce conflit mentale arriva très vite.

Parce que je ne le regardais pas comme ça avant...