1- Déni Et Agonie

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Est-ce que tu te souviens de ce temps ?

Ce temps où tu étais mien,
et que je m'ennuyais de ton regard.

Un ennuie pas comme les autres, de ceux où le silence englobait tes focettes rondes,
et la demi-lune échappait quelques uns de tes rires.

Je m'en souviens,
et c'est tout.

***

Avachi mollement sur la table de la cuisine, le souffle lent et les oreilles engourdis, Katsuki laissait hurler l'enfant. La table était sali de la purée maintenant froide, sans pouvoir dire combien de temps s'était écoulé avec exactitude.

Les minutes passaient si vite, songea t'il, le midi à peine passé qu'il devait déjà nourrir à nouveau cet estomac sur patte, et le son incessant de ces cris lui paraissaient comme un bruit sonore en arrière fond, vide, tout juste agaçant.

Katsuki était parti loin, un peu trop même, se perdant quelque part à mi-chemin entre le ciel et la terre, assez souvent ces temps ci.

Le craquelement du bol contre le sol mit fin au flottement. Son front se decolla du creux de son coude pour constater le meurtre du récipient tout juste cassé sur le carrelage.

-T'as pas bientôt fini de faire des conneries ? Maugrea t'il

Le soupire prononcé, l'enfant ne cria plus,  réussissant à obtenir l'attention qu'elle voulait.

Katsuki s'extirpa finalement de la chaîse, et entrepri de ramasser les débris de verres. Pas un seul râlement n'avait bravé sa gorge, étonnamment, et il se contenta de prendre un par un les morceaux brisés.

-Katsu Katsu écoutes !!

La jeune enfant, blondes aux iris opalines, se dandinait sur la chaise de table, les joues encore rosis, quelques perles aux yeux vivement accrochées. C'est tout juste si Katsuki lui attribua un regard. D'ailleurs il n'entendait pas ce que la gosse avait à dire.

Comment trouvait-elle ce courage insaisissable ? Celui qui la pousse à hurler, à pleurer et à blablater sans cesse. Lui, c'est à peine s'il ressent encore les picotements de son cœur désarçonné, et les bouts de verres lui échappent des doigts trop facilement.

Le téléphone émit un son qu'il n'avait pas entendu depuis quelques temps, distinctement, et le cendré se dirigea frénétiquement vers la cuisine, déposant au passage les bouts de verres aux ordures.

Qu'est ce que je fais ici ?

-Monsieur Bakugo ?

Le dérangement à l'occasion du repas était  intolérable. Bien qu'il le pensait, aucune insultes ne franchirentt le seuil de sa bouche sèche.
Non il n'avait rien dit, murmurant un "oui ?" faiblard, tout juste audible, dans tout les cas il allait raccrocher.

-C'est notre 10 ème tentative de vous joindre, vous n' êtes pas venue à l'office depuis 1 mois, ni même Mardi dernier pour la reunion semestriel, est ce que tout va bien ?

Quel jour ?
Quel jour est il ?
Ça n'a plus vraiment d'importance.

Il raccrocha instantanément, dans un dernier souffle, amenant sa main sur son visage.
Pourtant et il le savait, les appels étaient répétitifs à la longue, à quoi bon perdre de l'énergie là dedans ? Katsuki connaît déjà la réponse à la question, s'accrochant encore au minuscule espoir d'entendre une bonne nouvelle pour une fois.

Pourquoi ils ne comprenent pas ?

-Katsu ?

La jeune fille, trottinant sur ses talons, prônait sur le seuil de la porte, inquiète et visiblement fatiguée.
Et les cernes violacés que Katsuki se trimballait depuis plusieurs jours n'aidaient pas tellement à apaiser l'atmosphère lourde et l'inquiétude visible de la fillette.
À cette age là, on est moins con que soupçonné, à son grand desaroi.

Comment en suis je arrivé là ?

-Tu veux dormir huh?

-Oui! Je veux une histoire !

Katsuki soupira longuement.

-Yuri, ça ira si tu dors sans histoires ? Je n'ai pas la tête à-

-Je veux une histoire ! Comme avant... J'ai peur des monstres la nuit et j'ai l'impression qu'il y en a plus que d'habitude...

Là encore il ne savait pas quoi répondre, devant son visage terne, tout aussi triste que le sien, se rendant compte qu'il delestait la gamine un peu trop ces derniers temps.

-Bon... Tu l'auras voulu.. Je dors avec toi cette fois ci, mais c'est la dernière fois.

Katsuki s'efforça de sourire, faussement, un sourire qui s'essouffle par manque d'énergie et il souleva la plus jeune menaçant de s'écrouler de sommeil à tout instant. L'horloge indiquait déjà qu'une autre journée commençait, tandis qu'il montait les escaliers, lentement, berçant l'enfant frêle. Il la déposait dans ce grand lit vide et blanc, tout juste bien pour 2 adultes en temps normal.

Il s'engoufra à son tour dans les draps, se blottis gentiment à la plus petite en la recouvrant de son doudou préféré.
Puis il lui carressa lentement son dos, et ses cheveux blonds claires formant aux niveaux des pointes de petites boucles fines.

Elle roupillait déjà.

-Tch, alors comme ça tu t'endors des le premier massages huh? Sale gosse.

Katsuki esquissa un sourire léger,

Elle est si belle, ta fille, si tendre et forte. Elle te ressemble beaucoup, et je n'ai pas l'impression de faire les choses bien.

-Tu sais Deku, murmura t'il soudainement.

Le nom écorcha son grain de langue, le regard axé sur ce coin de la chambre, une sensation de vertige soudaine.

-C'est si dure de regarder ses yeux, ils sont trait pour trait comme les tiens. Et j'ai l'impression de te voir à chaque fois que je m'y perd.

La peine de ces mots s'adresse à cet être que personne d'autre que lui ne voit, c'était ce Deku qu'il évoquait dans la mélancolie des beaux jours, la nostalgie de ces nuits rares, dans ce coin de la chambre.
Et sur la joue du cendré coulait déjà une larme fine, amère et salé, en soufflant ces quelques notes à l'ombre de ses yeux :

-Sauf que toi, Tu es parti Deku.

***
Déni : refuser d'accepter la réalité d'un événement.

Oui, l'histoire est en grande partie du angst, mais partez pas trop vite ❤️

Inspiration de l'histoire :

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Mes dessins :

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~Respirer La Corde Au Cou~ [TERMINÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant