Joyce
Ma journée de travail vient de se finir, je redoute de le revoir, car je dois répondre à la question qu'il m'a posé ce matin.
Je lui ai dit après le travail donc c'est maintenant, là, tout suite.
Je sais que je me suis rendue dans sa chambre en plein milieu de la nuit, j'ai cédé.
Je n'arrive pas à rester loin de lui quand on est sous le même toit.
Tous m'attirent chez lui, je suis comme magnétisée face à lui.
Si je n'écoutais pas la faible voix de ma conscience, j'aurais sûrement raté le travail pour rester avec lui dans mon lit toute la journée et la nuit y compris.
Je ne suis pas perdue, non !
J'ai dérivé sur une île déserte en plein milieu de l'Atlantique.
Je suis tellement paumé que je risque de retrouver l'Atlantide avant de pouvoir me sortir de tous mes problèmes.
Je ne peux rien lui répondre pour l'instant. Je ne me suis pas encore remis de tout ce qu'il s'est passé entre Julien et l'épreuve qu'on a dû enduré avec Noah.
Je suis dans les vestiaires des femmes entrain de me changer après ma douche de désinfection, les mesures sanitaires sont extrêmement strictes.
Logiquement, je suis seule, car on est très peu de chercheurs et aujourd'hui, je suis la seule fille à cette heure-ci.
Ils engagent des stagiaires l'été pour compenser les départs en vacances.
Enfin, je pensais être seule.
- Tu fais quoi ici ? C'est le vestiaire des femmes.
- Et alors ? As-tu peur ?
- Peur de quoi au juste ?
- Peur de moi, peur de la situation actuelle ou peut être que tu es effrayée par ce que tu pourrais faire ?
Il s'approche vers moi, je suis vêtue comme seul vêtement de ma serviette.
- Ai-je l'air d'être effrayée ?
- Je te connais même si tu ne laisses rien paraître, tu l'es ma belle.
Il dit cela tout en marchant pour faire disparaître l'écart qui nous sépare.
Mon rythme cardiaque est tellement fort, que je peux l'entendre.
Il ne faut rien que je laisse paraître, je dois rester forte.
Si je succombe à nouveau, je serai beaucoup trop submergé par mes émotions.
Tu vois, dit-il en prenant mon poignet tout en le retournant entre ses mains pour déposer deux doigts délicatement sur l'avant de ce dernier afin de vérifier mon pouls.
Je pense que tu es en tachycardie, vu comment ton pouls est rapide.
- Non, ce n'est pas toi qui me fais cet effet.
C'est juste que me trouver en tenue d'Ève avec comme seul vêtement une serviette, sachant que n'importe qui peut entrer, vu ta présence.
Tous ces éléments réunis accélèrent visiblement les pulsations de mon rythme cardiaque.
Il s'approche de plus en plus de moi, nos lèvres ne veulent qu'une seule chose, se réunir.
Nous sommes tellement proches, qu'il serait difficile même de glisser ne serait-ce qu'une feuille de papier entre nous, cependant personne ne fait le pas décisif.
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Biologie de Noah (En Cours)
ChickLitChoisir, c'était renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste, et la quantité nombreuse de ce reste demeurait préférable à n'importe quelle unité de André Gide. Choisir c'est difficile plus encore quand on pense à ce que l'on va perdre. Joyc...