Chapitre 5, partie 2

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Au même moment, il réalisa que c'était probablement comme cela qu'elle avait su, pour l'histoire de la vieille dame assassinée. Elle avait donc vu des choses dans sa tête. Un instant, il se sentit vaguement insulté qu'elle se soit permis de fouiller dans ses souvenirs, son intimité. Qu'avait-elle vu d'autre? Il décida de porter son attention ailleurs avant de devenir paranoïaque et se tourna vers le jeune Michaël avant d'avoir d'autres détails troublants sur ce qu'Aurélie pouvait faire.

― Et toi ? Quel est ton habileté ? demanda Denis.

― Je communique avec les ses anges, répondit-il. Ou les esprits, si tu préfères.

― Comme Anaïs ?

― Pas tout à fait. Anaïs ne le fait que quand elle est en décorporation. Moi, je peux les voir et leur parler tout le temps.

― Et... qu'est-ce qu'ils te disent ?

― Toutes sortes de choses. Ça peut aller de la météo de demain, en passant par les résultats du Canadien, une symphonie inachevée à composer pour eux, des réponses d'examens, ou encore d'un accident grave sur le point d'arriver dont ils veulent me prévenir.

― Comment font-ils pour savoir ce genre de choses ?

― J'en sais rien, dit Michaël en haussant les épaules. Personne n'en est sûr, mais on soupçonne que les esprits ne sont pas soumis aux lois de l'espace-temps comme nous. Ou peut-être qu'ils sont dans un genre de dimension parallèle.

Denis s'enfonça dans le sofa. Plus il en apprenait sur ce groupe, plus il était stupéfait. Il avait l'impression d'être lui-même rentré dans un monde parallèle. Comment se faisait-il que des gens comme cela existent dans ce monde et que personne ne soit au courant ? Pourquoi cela n'était-il pas de notoriété publique ? Pourquoi lui n'en avait-il jamais entendu parler ?

Il se demanda un moment si, comme Alice, il n'était pas tombé dans un terrier de lapin et avait bien envie de chercher la petite pilule qui allait le réveiller. Il se tourna vers Lina, se demandant s'il désirait vraiment savoir quel était son pouvoir.

― J'ai la capacité de sentir la mémoire des objets, dit-elle alors sans même attendre qu'il lui demande.

― La mémoire des objets ? Qu'est-ce que c'est que ça ? interrogea Denis.

― Bien, tu vois, chaque personne laisse un sillage psychique partout où elle passe. Sur chaque chose qu'elle touche, elle laisse une trace. Un peu comme les empreintes digitales, en quelque sorte. Moi, je peux détecter ces signatures et les analyser. Je peux touchant les objets, je peux savoir qui l'a touché, dans quel était d'esprit cette personne était, son sexe, son âge, son emploi, à quoi elle pensait, etc.

― Je comprends, dit Denis. C'est... intéressant.

― En fait, quand tu as parlé à Régine, tu devais trouver qu'elle en connaissait pas mal sur toi, n'est-ce pas ? He bien, pour être honnête, elle a un peu triché. Il se trouve qu'elle a d'abord flairé la trace des émotions que tu avais laissées sur le campus et elle avait senti quelque chose d'anormal à ton sujet. Mais elle n'avait pas assez d'information. Elle m'a alors demandé de me rendre sur place pour tenter d'en savoir plus et te connaître davantage. En retournant sur les lieux ou tu avais été, j'ai pu investiguer et apprendre des choses sur toi. C'est pour ça aussi que Régine te connaissait si bien lorsqu'elle t'a abordé.

― Ha... alors, c'est pour ça que vous étiez au courant pour mes rêves ? Vous avez senti à quoi je songeais en manipulant un objet que j'ai touché ?

― Exact. Je dirais même que le banc sur lequel tu t'assois souvent est empreint de ta présence, de tes émotions et de tes souvenirs. Ça a facilité les choses.

La Société des voyants, Tome 1: L'odeur de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant