Chapitre 6
Novembre 2005
Denis sortit du terminal D de l'aéroport Dulles, à Washington, en traînant son sac de voyage avec lui. Deux semaines s'étaient écoulées depuis sa rencontre avec les membres de la Société et on était déjà à la mi-novembre. Le jeune homme était impressionné de la rapidité avec laquelle les choses s'étaient déroulées. Quelques jours à peine après la réunion, Régine l'appelait pour lui confirmer qu'il partait pour le Maryland la semaine suivante. Comme Anaïs l'avait expliqué, ils s'étaient occupés de tout. Les billets d'avion étaient achetés, l'hôtel était réservé. Tout son horaire était déjà préparé au quart de tour.
En ce vendredi, début d'après-midi, il devait certainement faire dix degrés de plus qu'à Montréal et l'automne semblait à peine entamé. Denis leva la tête et observa le ciel. Il était un peu nuageux, mais plutôt clément. Julien, en le voyant partir encore une fin de semaine, ne posa pas de questions. Il commençait presque à s'habituer de le voir le quitter sur une base régulière. L'important était que ces excursions quelles qu'elles soient, aide Denis, ce qui semblait être le cas. Son colocataire paraissait moins fatigué, de meilleure humeur. Déjà ça, c'était beaucoup.
Autour de lui, l'activité grouillante de l'aéroport ne paraissait pas sur le point de ralentir. Partout, des gens traînant des valises, poussant des chariots, courant après un enfant, ramassant quelque chose tombé par terre. Depuis son enfance, Denis avait toujours été impressionné par les aéroports, ces micro-univers au mouvement incessant, comme une fourmilière, et qui ne s'arrêtaient jamais, de jour comme de nuit.
― Tu es prêt? dit la voix d'Aurélie derrière lui. Il faut aller au niveau en-dessous pour accéder au terminal de taxis. On doit être à l'hôtel Hyatt Regency de Bethesda vers quinze heures pour le check-in. Et après ça, direction le Howard Hughes Medical Institute. Tu ne dois pas être en retard pour rencontrer le Dr Scott. On a environ trois jours devant nous, alors pas question de perdre du temps.
Denis se tourna vers sa compagne. Il était heureux que l'on ait décidé de lui assigner Aurélie comme accompagnatrice de voyage. Visiblement, ce n'était pas la première fois qu'elle venait et, non seulement elle prenait les choses en main pour qu'il n'ait à se soucier de rien, mais elle paraissait même s'amuser.
Dès leur rencontre chez Lina, Aurélie et lui avait eu des atomes crochus et elle avait pris la relève de Régine pour le renseigner et le tenir au courant de ce qui se passait dans la Société et comment les choses y fonctionnaient. Denis soupçonnait qu'Anaïs avait pris cette décision afin de faciliter son intégration et il n'en était pas fâché.
En dépit de son apparence marginale, Aurélie était une des moins bizarre du lot et était une personne simple, qui s'amusait des petits plaisirs de la vie et qui était très structurée et organisée. Elle semblait comprendre aussi tous les questionnements de Denis et même les anticiper.
Denis se laissa donc conduire avec joie par sa compagne. Ils entrèrent dans un taxi qui les amena à l'hôtel, à près de quarante-cinq kilomètres de là. Quand Denis arriva devant l'hôtel, il fut vraiment étonné. Ce n'était peut-être pas le Hilton, mais c'était quand même un endroit très confortable. Le bâtiment, de très grande taille, était asymétrique. Un des murs étaient droit alors que l'autre était en angle, s'élargissant vers la base. En fait, on aurait dit la moitié d'une pyramide coupée en deux sur le sens de la hauteur.
Ce qu'il avait surtout connu, c'était les hôtels de Chibougamau ou de Roberval, de taille bien plus modeste. Rendu à l'intérieur, Denis n'avait pas fini d'être impressionné. Le lobby était dans une grande cour intérieure, sur laquelle donnaient les couloirs menant aux chambres. Une terrasse surélevée, au deuxième étage, trônait au milieu de l'espace. Visiblement, la Société ne se souciait pas trop des dépenses. Denis et Aurélie avaient même voyagé en Classe Affaires, ce qui n'était pas donné.
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La Société des voyants, Tome 1: L'odeur de la nuit
ParanormalDenis Bergevin a toujours été différent des autres et il le sait. Caché au plus profond de son être, il conserve un secret qu'il n'a jamais révélé à personne : depuis sa plus tendre enfance, Denis a des visions. Et pas n'importe lesquelles, car ses...