Always You [LS]

Sixième Chapitre

« Boum Boum », c'est le bruit que fait un cœur qui bat. C'était le son qui rassurait Louis. Ce son qui lui prouvait que le cœur d'Harry battait toujours. Il avait peur, dire le contraire serait un pitoyable mensonge. Peur de le perdre. Peur d'arriver dans le service et de retrouver une chambre vide. Vide de sa présence. Vide de son odeur. Vide de son rire. Mais surtout, vide de vie. C'était une angoisse chaque matin quand il allait dire bonjour à chaque enfant du service. Ce matin-là, il arriva comme tous les autres jours. Ça aurait dû être un jour comme les autres. Mais quelque chose était différent. L'atmosphère dans le service n'était pas habituelle. Comme si, quelque chose de grave était arrivé durant la nuit. Comme si, la vie avait disparu du service. Louis n'entendait aucun son provenir de la salle de vie. Pourtant, Lilly devrait y être en train de jouer et de rire comme les autres jours. Il avait peur de comprendre. L'étudiant ne voulait pas penser au pire. Il retrouva la chambre d'Harry vide. Son cœur se compressa. La peluche de sa sœur était sur le lit. Comme si, elle attendait le retour de son propriétaire. Comme si, le temps était suspendu. Louis se dirigea dans la chambre de Lilly. Sa tension redescendit légèrement en la voyant endormis. Il retrouva sa tutrice dans la chambre du petit Valentin. Le petit garçon était atteint d'un ostéosarcome.

- Bonjour...

- Bonjour, Louis.

- Où est Valentin ?

Sa tutrice baissa le regard. Il comprit ce qui venait d'arriver. Valentin avait perdu la guerre contre sa maladie. Louis savait que son état s'était détérioré. Mais au fond de lui, il ne voulait pas y croire. L'étudiant savait qu'en faisant son stage dans le service pédiatrique, il risquait d'arriver ce genre d'événement. Mais il ne pensait pas que ça arriverait aussi vite. Pourtant, la bataille, Valentin l'avait commencé, il y a des années. Louis savait que c'était une bataille difficile. Le petit garçon était dans le service pour une récidive. L'étudiant connaissait les chances de survie. Mais il avait voulu garder espoir. Croire à un miracle. Il ne put s'empêcher de penser à Harry, à ses chances de survie sans la greffe de moelle osseuse. Il se rendit compte que les chances étaient minimes. Il se sentit oppressé sans comprendre pourquoi. Peut-être que la réalité était difficile à affronter. Il sortit de la chambre et se dirigea dans la salle où les enfants avaient l'habitude de se retrouver. Les battements de son cœur cessèrent avant de reprendre à un rythme effréné. Il était là, assis près de la fenêtre. Louis comprit qu'il savait pour Valentin. Le corps du bouclé tremblait. Le mécheux s'approcha délicatement. Il enlaça le plus jeune. Et c'était seulement à ce moment-là, que Harry s'autorisa à craquer. Il montra ses faiblesses au plus vieux, une nouvelle fois.

- Lou ?

- Oui, Haz ?

- Tu crois que je vais gagner la bataille ?

- Peut-être que tu ne gagneras pas la bataille, mais une chose est sûre, tu gagneras la guerre.

- C'est promis ?

- Je te le promets.

Louis déposa ses lèvres sur le front du plus jeune. Leurs regards se croisèrent. Leurs lèvres n'étaient qu'à quelques millimètres l'une de l'autre. Pourtant, aucun des deux ne franchit la distance qui les séparait. Comme si, quelque chose les retenait. Comme si, ils avaient peur de franchir une étape de plus dans leur relation. Louis était le premier qui avait avancé la tête. Harry détourna brutalement le visage avant de se relever.

- Je ... Je ne peux pas...

Il quitta la pièce, laissant Louis dans l'incompréhension. Avait-il fait quelque chose de mal ? Avait-il dit quelque chose de mal ? Il ne comprenait pas la réaction du plus jeune. Pourtant, c'était bien lui qui lui avait demandé d'apprendre à vivre et non survivre comme il en avait l'habitude. L'étudiant ne montra aucune émotion. Il continua la journée sans penser à ce qui aurait pu se passer si Harry n'avait pas détourné le visage. Louis passa du temps avec les enfants. Il n'alla pas voir Harry avant de partir. Après tout, il n'était pas revenu vers lui. Harry l'avait même ignoré durant le déjeuner. Le mécheux avait compris le message.