Comme chaque Noël, Lysa s'émerveillait devant les étoiles. Comme chaque Noël, elle comptait ses rêves aux étoiles, dans l'espoir de les voir devenir réalité. Des étoiles dans les yeux, elle s'émerveillait devant cette nuit, la magie emplissait les maisons un soir comme celui-ci, réchauffant les cœurs et réunissant les familles devant les majestueux sapins.
Soir de gala, soir de vie, soir de magie.
Le monde se parait de rouge, de vert et d'or, chantait la vie et la magie. Mais ce que Lysa préférait, c'était le ciel. Cette mer de verre bleu, cet océan d'astres, des diamants dans un voile de saphir. La beauté enchanteresse des astres ne cesserait jamais de l'émerveiller. Une étoile en particulier illuminant les cieux, sa nitescence d'or rependait un halo de magie, illuminait jusqu'à la Terre.
L'étoile du Berger
L'étoile du soir
La jeune fille, dans l'espoir de voir ses rêves réalisés, passait ses nuits à la fenêtre, fermait ses paupières et chuchotait son vœu le plus cher. Seul espoir parmi un monde impitoyable. Seul phare dans une brume de fragments de vie. Du haut de ses 6 ans, elle croyait aux miracles. Mais à l'orphelinat, les contes de fées se font rares. Les autres enfants se moquaient d'elle, la dérangeaient sans arrêt. Ils ne comprenaient pas qu'une enfant puisse encore rêver ainsi. Sans doute étaient-ils jaloux, jaloux de son oisiveté et de son insouciance. Ils prenaient un malin plaisir à la tourmenter, des insultes et des moqueries pleuvaient tel une douche froide.
- T'es encore avec ton étoile imaginaire ? Disaient-ils
- Tu sais au moins que c'est faux tout ça ?
- Et qu'est-ce que tu lui demandes, au ciel ?
- Laissez tomber, elle est folle cette fille.
Elle ne répondait pas, elle se contentait de lever les yeux, dans toute sa pureté enfantine. La fille la plus rêveuse, la plus fantaisiste de l'orphelinat. Un cygne dans une marre de canards. Tous les soirs, elle se penchait par la fenêtre, le bois de sapin avait creusé un creux pour ses bras, elle aimait ressentir son contact dur et irrégulier. Elle laissait son esprit s'envoler, l'air caresser sa peau de neige et ses pensées se libérer. Son véritable moment de paix, son moment à elle. Elle relatait chaque soir les aventures de sa mère imaginaire, capable d'animer les bonhommes de pains d'épice et de commander la neige, elle pouvait faire jaillir des étincelles de ses mains et répandre la joie partout où elle passait. Lysa l'avait construite de toute pièce. Des cheveux noirs de jais, des yeux saphir et une peau plus scintillante que les étoiles. Elle aurait des fossettes et des doigts de fée, une imagination débordante et un courage sans faille. Dans la nuit se dessinait un femme aux pouvoirs merveilleux et au cœur d'or. L'étoile était son tableau, tous les soirs, un nouveau trait apparaissait, animé par les rêves et l'espoir.
Nuit de magie
Elle souhaitait plus que tout que cette mère prenne vie. Une mère avec qui rire et pleurer, une mère qui partagerait la lumière des fêtes de Noël, qui vivrait sa magie. Celle de ses rêves, qui l'accompagnait dans ses songes pour disparaître le jour levé. Une mère rien qu'à elle, mais toujours là et bien réelle. En ce soir de merveilles, son cœur battait plus fort, son rythme résonnait contre sa poitrine. Elle en avait la conviction, un jour, elle ne serait plus seule.
- Voilà, tu sais tout, ma belle étoile, chuchotait-elle son récit achevé, s'il te plaît, donne-moi ma maman, rend la réelle, donne-moi ma maman à aimer. S'il te plaît.
S'il te plait
Tous les ans, personne ne venait, tous les ans, elle gardait espoir. L'espoir, cette lueur qui fait vivre tant qu'elle est allumée, restait alimentée, ravivée par l'insouciance et le rêve. La ville en bas lui tendait les bras. Jamais elle n'y était allé. Lysa s'arrangeait toujours pour échapper aux sorties. Un jour une maladie la frappait, l'autre elle demeurait introuvable, mais jamais elle n'avait quitté l'orphelinat. Et elle ne comptait pas le faire de sitôt. La nuit, elle voyait des maisons illuminées et de l'amour pur. Dans sa tête vibrait la magie de Noël et des rêves. Son ours en peluche pressé contre sa poitrine, ses cheveux de blé tombant en cascade sur son visage d'ange, la nuit s'écoula lentement. Mais à l'orphelinat, il ne serait pas comme dans les foyers chaleureux. Les jeunes enfants regardaient les familles se blottirent au coin du feu, mais ne pouvait qu'espérer être adopté un jour. Malheureusement, aucuns orphelins n'avait jamais été adopté dans cette ville. Car, qui pourrait s'intéresser à un enfant seul et triste, quand on peut avoir le sien ?
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Story world
Short StoryA toi qui lis ce livre, toi qui a des sentiments, toi qui rêve, et qui parmi les étoiles, brille encore parmi les astres, je te souhaite la bienvenue dans mon monde. Un monde de rêves et d'histoires, tristes ou fantastiques, magiques ou historiques...