Prologue

116 4 0
                                    

J'ai mes palmes dans mon sac, serviette, téléphone, clopes, crème solaire... Je roule sur mon scooter en direction du Marcella.

Le Marcella est, était, un restaurant chic avec une jolie terrasse au bord de l'eau. Il a eu son heure de gloire, il est maintenant fermé, à l'abandon, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce qu'il était un peu ringard, un peu vieille France.

Juste avant le Marcella, il y a cette toute petite plage aménagée sur un large ponton en bois, que de magnifiques tilleuls ombragent et isolent de la route. Elle est fréquentée plutôt par des locaux. Pas d'enfants, ou rarement, parce que le ponton surplombe l'eau d'environ deux mètres et c'est dangereux pour les petits. Pour se baigner il faut emprunter un vieil escalier en pierre, raide et glissant d'une dizaine de marches. Dans l'eau, incroyablement claire et transparente, on a pied sur quatre ou cinq mètres puis brusquement le fond tombe à pic.

C'est un endroit où je vais souvent me détendre entre mai et septembre, voire octobre si la météo nous fait la faveur d'un été indien, le matin de préférence, quand le lac est d'huile, que la lumière du matin sublime la couleur de l'eau, et que le soleil chauffe la peau juste ce qu'il faut.

Mon activité favorite est de nager jusqu'au bord du tombant, de me concentrer sur une respiration ventrale pendant une ou deux minutes pour bien m'oxygéner et me relaxer, puis de plonger brusquement et descendre le plus profond possible en suivant le tombant. J'équilibre la pression dans mes oreilles pour ne pas exploser mes tympans et je fais attention à ne pas aller trop profond parce qu'il faut garder assez d'air pour la remontée qui est longue.

Aujourd'hui je vais battre mon record de plongée en apnée. Je vais plonger brusquement et descendre, descendre, descendre...

La femme rose aux coulures - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant