Destins croisés

Chapitre 28: Angie.

Assise à ma place à côté du hublot, je boucle ma ceinture et tourne mon regard vers le hublot. Je ferme les yeux et tente de me reprendre. Les gens doivent me prendre pour une folle à pleurer à chaude larmes. J'inspire et expire mais c'est trop dur, les larmes ruissellent toutes seule sur mes joues, ma gorge est tellement nouée que je manque d'air. Je me sens si mal qu'un gout de bile envahie ma bouche. Quand l'avion se met à rouler, je me calme progressivement. J'enfouis ma tête dans mon oreiller de voyage et met mes écouteurs dans mes oreilles. Epuisé à force d'avoir tant pleurer, je m'endors ce qui fait passé les trois quarts du vol.

Après avoir récupérer ma valise, je me dirige vers la sortie de l'aéroport. Meg est censé venir me chercher. Je la cherche et finis par la voir appuyé contre la voiture de Tim, elle a dû lui piqué. Elle tient un grand café, une boite de chocolat et une boite de mouchoir. Je m'avance vers elle et elle me serre dans ses bras. Les larmes me montent à nouveau au yeux. Je suis devenue une vraie fontaine. Je ne savais même pas qu'on pouvait pleurer autant. Je pense qu'avec toutes les larmes que j'ai versées je pourrais remplir le grand lac salé. Je monte en voiture et avale le café et la moitié de la boite de chocolat. Je ne dis rien et Meg non plus. Elle me connait assez pour savoir que là, je n'ai aucune envie de parler.

Arrivée dans notre chambre Meg, pose ma valise dans l'entrée et moi je file dans la salle de bain. Je me glisse sous la douche ou je laisse à nouveau couler mes larmes. De nouveau, j'ai l'impression d'étouffer et je me laisse glisser le long du mur. J'enroule mes bras autour de mes genoux et fixe un point sur le mur en face de moi, perdue. Tout à coup l'eau devient glacé alors je me relève et sors avant de me sécher. Je me rhabille et commence à remettre mon bracelet, mais je m'arrête dans mon geste. Je le regarde et me rappelle notre super week end et son visage quand il me l'a offert. Ce bracelet me rappelle trop Garret. Je lui ai demandé de ne plus m'écrire ni m'appeler pour avancer mais je ne pourrais pas le faire en gardant ce bracelet au poignet. Ni en gardant quoi que ce soit qui me le rappelle. Je sors de la salle de bain bien décidé à effacer tous mes souvenirs de Garret, du moins pour le moment. Je me rappelle aussi que je lui ai promis de lui écrire quand je serais rentrée. Je me laisse tomber sur mon lit et attrape mon portable.

Moi: Comme promis, je t'écris pour te dire que je suis bien arrivée. Promets-moi d'être heureux. Je ne t'oublierai jamais...

Garret: Moi non plus, je ne t'oublierais jamais mon petit chat sauvage. Et je te promets de tenter d'être heureux à condition que toi aussi. Moi, je veux que tu me promettes de ne pas te refermer sur toi-même. Tu es une femme formidable et tu as une belle vie à Miami, ne l'oublie pas, tu as tes amis et ta famille. Tu m'as demandé de ne plus te contacter, alors je le ferais, mais saches que mon téléphone sera toujours allumé et que je répondrais toujours présent pour toi. Alors, si tu veux me parler, n'hésite pas, n'hésite jamais.

J'attrape mon ordi portable et connecte mon portable dessus. Je prends toutes les photos de moi et Garret, toutes celles de lui, enfin toutes celles qui me le rappellent, soit 90% de mes photos et les transfère sur une clef USB avant de les supprimer de mon téléphone. Je retire la clef de mon ordi, attrape un carton et la mets dedans. Je saisis ensuite un écrin à bijou vide, y dépose mon bracelet que je mets aussi au fond du carton. Je prends le sweat de Garret sous mon oreiller et le mets aussi dans le carton sous le regard médusé de Meg.

Meg: Angie ma chérie qu'est-ce que tu fais?

Moi: Un carton avec les trucs de Garret tu le vois bien, non?

Meg: Oui mais je ne suis pas sûre de te suivre.

Moi: C'est plutôt simple pourtant. Je dois avancer, non? Comment tu veux que je le fasse si tout me le rappelle constamment. C'est trop dur Meg! Je... tout ça... tous ces souvenirs... c'est comme s'ils me narguaient, me rappelant qu'il n'est plus là...