Destins croisés

Chapitre 46: Sophia.

Je suis rentré hier, mais je n'ai pas encore osé parler à Will de mon envie de retourner vivre à New York. Comme je l'ai dit à Angie, j'aime ma vie ici, mais c'est ma mère et elle m'a présenté ses excuses un nombre incalculable de fois et il faut bien que je l'avoue depuis je me sens plus légère. Et elle me manque... mes parents m'ont toujours manqué, mais avant, je laissais mon ressentiment prendre le dessus... Le problème, c'est que la vie de Will est là. Il est très proche d'Ethan, son frère et je ne veux pas briser leur lien. Je ne sais même pas si Will pourrait demander son transfert à New York et moi, je devrais quitter mon boulot... Je sais très bien que je retrouverai du boulot là-bas. Les gens qui ont besoin d'un psy ne manquent pas dans une grande ville comme la grosse pomme.

En ce qui concerne Clara, elle va commencer l'école alors ici ou là-bas ça change pas beaucoup. Et puis il y a Angie. Quand elle m'a dit qu'elle était prête à partir à New York avec nous, ça m'a touché à un point inimaginable. Pour moi, elle fait partie de ces personnes sans qui je n'imagine pas ma vie. Je n'aurais jamais imaginé ça possible. Et dire qu'il y a quelques années, je ne la connaissais même pas. Je ne pourrais pas expliquer l'amitié qui nous lie.

Je ne regrette pas une seconde d'être partie de New York parce que sinon, je n'aurais pas vécu toutes ces années de bonheur et je n'aurais pas ma famille de cœur. Mais maintenant que j'ai retrouvé ma famille de sang, j'ai envie d'être proche d'elle. Mon esprit est en surchauffe et je vais finir par exploser, mais je connais mon fiancé. Si je lui balance direct que je veux aller vivre à New York, ça ne va pas le faire... Angie doit arriver dans la soirée, j'ai prévu d'aller la prendre à l'aéroport et j'espère qu'en parler avec elle m'aidera à y voir plus clair.

Je suis tellement pressé de vider mon sac à ma meilleure amie que j'arrive avec une bonne demi-heure d'avance. Résultat, je fais des folies dans la zone de Duty free. Le vol d'Angie vient d'atterrir, je l'attends avec les bras chargés de sac. Quand elle me voit, un grand sourire illumine son visage. Par contre, moi, je grimace, elle a un gros pansement dans le cou. Qu'est-ce qui lui est arrivé encore. Depuis qu'elle est entrée dans la police, je ne compte plus les bleus et coquard qu'elle a eus, mais fort heureusement, il n'y a pas eu beaucoup de passage aux urgences. Je m'avance vers elle et la serre dans mes bras.

Moi: Angie !!

Angie: Ma Sophia, ça va? T'es toute seule?

Moi: Oui, j'ai laissé Will et Clara à la maison. La puce voulait te faire un gâteau pour ton retour.

Angie: Trop chou, mais laisser Will cuisiner, je ne suis pas sûre que ce soit une super bonne idée, j'ai pas trop envie de me taper une intoxication alimentaire...

J'éclate de rire. Il est vrai que les talents culinaires de mon fiancé laisse à désirer.

Moi: Pas faux t'inquiète, le reste du repas a été commandé chez Fang. Alors au pire, on se goinfrera avant et on dira qu'on n'a plus faim et sinon notre gourmandise fera le boulot!

Angie: Pas faux. Je vois que t'as dévalisé le duty free. Y a quelque chose pour moi au moins.

Moi: Oui, bien sûr, je t'ai pris un petit haut super sympa. Je me suis un peu lâché en t'attendant.

Angie: Pourtant mon vol est arrivé pile à l'heure.

Moi: Je sais, mais j'avais plein de truc en tête et j'avais besoin d'en parler avec toi...

Angie: Laisse-moi deviner, New York.

Moi: Oui, mais avant ton cou?

Angie: Rien de bien méchant. J'ai eu quelques points. Quand on a fait le flagrant délit, ça à un peu dérapé. Mais crois-moi il a surement eu plus de point que moi. Allez à toi vide ton sac.

Moi: Ben quoi dire d'autre que je suis paumé... J'aime ma vie ici, mais dans un sens, j'ai envie de retourné à New York. J'ai toujours aimé cette ville et j'ai enfin renoué avec ma mère. Mais partir, ça forcerait Will à s'éloigner d'Ethan... Quoi qu'il arrive, un de nous deux se retrouve loin d'une personne qu'il aime. Et il y a toi...

Angie: Ecoute, il faut que tu en parles avec lui, pas avec moi. Je te l'ai dit, je reste avec vous quoi qu'il arrive. Et si vous partez à New York, le commandant Perry m'a proposé une place dans son unité.

Nous arrivons à notre immeuble et Angie va déposer sa valise dans son appartement avant de rejoindre le nôtre. Quand elle arrive, Will la serre dans ses bras et dépose un baiser sur son front. Heureusement que je sais qu'il ne passera jamais rien entre eux deux et que je leur fais confiance car leur relation en rendra jalouses plus d'une. Puis, il la regarde de travers en secouant la tête.

Will: sérieux Angie, revenir en un seul morceau c'était trop dur. Il s'est passé quoi? Fais-moi voir.

Angie: C'est rien, un idiot avec un couteau et quelques points de suture. Où est ma petite Clara d'amour.

Moi: Ma chérie, je suis rentré et tata est là.

Je vois ma fille arrivée comme une tornade. Elle se jette dans mes bras et puis saute au cou de sa marraine. Angie la fait tourner dans les airs et Clara rit aux éclats. Et là ça confirme que quoi qu'on décide, il faut qu'Angie soit avec nous.

Clara: Tata pourquoi t'as un pansement?

Angie: Je me suis fait un petit bobo, mais j'ai pas mal.

Clara: je vais te faire un bisou magique et ça partira plus vite comme ça.

Angie: Merci ma puce, t'es adorable.

Nous mangeons et finalement le gâteau est très bon, merci Google. Angie nous parle un peu de sa mission à New York en édulcorant certain passage et étrangement la drogue est devenue des sucettes. Puis vient l'heure pour Clara d'aller au lit, Angie me dit qu'elle s'en charge avec un regard lourd de sens... Il faut que je me lance.

Moi: Will, mon chéri, il faut que je te parle d'un truc...

Will: Je t'écoute ma chérie.

Moi: Tu sais que je me suis réconcilié avec ma mère.

Will: Oui, tu m'as dit.

Moi: Et ben, je n'ai pas envie de la perdre à nouveau.

Will: ça n'arrivera pas.

Moi: Rien n'est sûr et c'est pourquoi, je voudrais qu'on aille vivre à New York.

Will: Quoi? T'es sérieuse? Mais on a une vie ici. Je vais être titulaire à la fin de l'année. Et...

Moi: Et il y a ton frère...

Will: Oui et nos amis et Angie.

Moi: Je sais et pour Angie, on lui a proposé un poste dans l'unité à New York...

Will: Alors t'en a parlé avec elle avant d'en parler avec moi?

Moi: Je ne savais pas comment t'en parler, j'avais peur qu'on se prenne la tête et regarde c'est ce qui est en train de se passer.

Will: Je... Je sais pas Sophia, tu me balances ça comme ça et tu voudrais que je te réponde quoi?

Moi: Juste que tu vas y penser. Will chéri, je t'aime, on se marie dans un mois et cette décision, on doit la prendre ensemble.

Will: Je vais y réfléchir, ok... mais là, je sais pas... Mais ma chérie, moi aussi je t'aime d'accord.

Je me lève et serre mon fiancé dans mes bras, je veux qu'il sente tout mon amour et je suis heureuse que la conversation ne soit pas partie plus que ça en cacahuète. Ce qui arrive souvent avec nos deux caractères de cochon. Le deuxième lit de mon homme est d'ailleurs le canapé de l'étage au-dessus. Je ne compte pas les fois où il est monté en pyjama, demandant l'asile politique à Angie. Ou alors pour jouer à la console avec sa meilleure amie... Angie, qui nous rejoint d'ailleurs dans le salon, je la soupçonne d'avoir tout entendu bien qu'elle ne le dise pas.