Chapitre 1: Angie

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Meg et moi arrivons enfin sur le campus de L'université de Miami. Ça nous a fait de la route depuis Orlando, mais je sens que je vais adorer vivre au bord de l'océan. Avant, je vivais en Californie à El Corazon à 40 kilomètres de la frontière mexicaine. Ce qui fait que je parle un parfait espagnol, et que je suis habitué à la chaleur, même si là-bas, je n'avais pas la plage à côté. Avec Meg nous avons les cours du tronc commun ensemble, mais moi, j'ai pris intro à la psycho et à la criminologie ainsi qu'un peu de droit en option, alors que Meg a pris design et théâtre.

Comme je l'ai dit, Meg, m'a énormément aidé, je dirais d'elle qu'elle est un vrai rayon de soleil. Elle met de la joie partout où elle va. Avec sa bonne humeur communicative, elle m'a sortie plus d'une fois de mes états de déprime. Et comme elle aime le dire, on a tous le droit un quota de merde dans notre vie. D'après elle, j'ai eu ma dose et il ne peut m'arriver plus que des bonnes choses alors qu'elle et je cite "est dans la panade, parce que quand ça va lui tomber dessus ça va être chiatique". Je pense qu'elle a peut-être raison, qui sait. Depuis que je suis arrivé chez mon oncle et ma tante, tout va mieux. La preuve, ce sont eux qui me paient mes études. Très longtemps, j'ai cru que je finirais caissière dans un fast Food, car ce n'est pas ma mère qui allait pouvoir m'assurer une scolarité et Eduardo... Rien que de penser à lui, tout mon corps me fait mal. Il est temps que je laisse ça derrière moi, même si je pense que ça risque de ne pas être évident.

Avec Megara, nous allons partager une chambre en cité-universitaire. C'est elle qui s'est chargé de la déco, que je trouve un peu trop... colorée... à mon goût. Mais comme on a dit, nouveau départ, la joie de vivre doit refaire partie de mon quotidien. Nos affaires rangées, il est temps de découvrir, la fac qui sera notre terrain pendant minimum trois ans. Mon but est de rentrer dans la police après mes études. Je sais que c'est utopiste, mais je voudrais que plus aucun enfant ne vive ce par quoi je suis passé. Et c'était soit la police, soit tueuse en série de pédophiles. À choisir, je préfère rester du bon côté de la loi.

Meg: Alors cousine, j'ai vu ton emploi du temps, tu sais que la fac c'est fait aussi pour se faire des potes, n'oublie pas, tu prends un nouveau départ.

Moi: Je sais Meg, mais... tu sais que...

Meg: Oui, je sais que te lier aux autres n'est pas simple pour toi, mais tu as chassé tes démons. Ça fait un moment que je ne t'ai pas entendu cauchemarder et tu n'as plus à faire attention à cacher d'éventuels bleus. Angie, la vie est belle et il est temps que t'en profite. Et chose importante, je suis là, je ne te lâcherai pas.

Moi: Promis...

Meg: Oui, jamais.

En disant ça, elle me tend son petit doigt. Nous croisons nos petits doigts avec le sourire. Meg est ma bouée de sauvetage, je l'en remercierai jamais assez. Nous reprenons notre découverte du campus quand un mec nous interpelle.

???: Salut les filles, on fait une fête ce soir dans la résidence des étudiants en médecine. Pour commencer l'année en beauté. Venez, ce sera cool.

Meg: Avec plaisir, on m'a toujours dit que les soirées médecine étaient folles en plus.

???: Je te le confirme, on en fait que trois par an alors, il faut bien. Et toi, tu viens aussi j'espère.

Moi: Heu... oui peut-être...

???: Allez ma belle, je t'assure que tu ne le regretteras pas. C'est toujours mieux de commencer les cours détendu.

Meg: Il a raison, on sera là, n'est-ce pas Angie?

???: Cool, au fait moi, c'est Garret, je suis étudiant en troisième année de médecine.

Meg: Moi, c'est Meg étudiante de première année en design et théâtre et elle c'est ma cousine Angie, étudiante en première année de psycho, criminologie et droit.

Garret: Rien que ça... Bon ben je vous dis à ce soir, bonne journée les filles. À plus Angie.

Meg: Oui à ce soir.

Garret nous donne un flyer à toutes les deux et nous nous remettons en marche, en silence. Quand nous sommes hors de portée de voix, Meg me donne un petit coup de coude moqueur.

Moi: Quoi?

Meg: T'as pas vu comme il te regardait? Il est super mignon en plus.

Moi: Meg! Tu sais très bien que...

Meg: Oui pardon, mais ma chérie, il faudra bien qu'un jour, tu dépasses ton blocage, tous les hommes ne sont pas des salauds. T'as bien confiance en mon père?

Moi: Bien sûr que oui, c'est un amour, il me rappelle tellement le mien. Si seulement j'avais pu venir vivre avec vous quand il est parti...

En disant ça, une larme roule sur ma joue sans que je le veuille. Bizarrement, la mort de mon père est la seule chose qui me fasse vraiment pleurer dans mon passé. Le reste ne réveille pas de la tristesse en moi, mais de la colère et de l'amertume. En voyant ça, Meg me serre dans ses bras puis nous nous dirigeons vers un stand café sans un mot. Elle a raison, il faudra bien qu'un jour, je laisse un homme me toucher, surtout que je ne me sens pas du tout attiré par les femmes. Mais même si biologiquement, je ne suis plus vierge depuis longtemps mentalement, je le suis encore dans un certain sens. Nous découvrons ensuite la bibliothèque de la fac, qui est immense au passage.

Puis Meg me traine à notre chambre pour que nous nous préparions pour la fête des étudiants en médecine. Notre chambre est plutôt grande et nous avons notre propre salle de bain. Ça, c'est cool parce que je n'étais pas super fan des douches collective, on a aussi notre petit coin cuisine avec plaque chauffante, micro-onde, frigo et cafetière. Car si ma mère était et est surement toujours une junkie, moi ma drogue, c'est le café. Je crois que j'ai commencé la caféine à 13 ans et maintenant si je n'ai pas mes trois tasses par jour, je suis en manque. Ma cousine part se doucher en premier, pendant que je regarde ce que je pourrais bien porter ce soir. Je pense que ça ne va pas changer d'habitude, jean et débardeur. Il est vraiment très rare que je porte des robes ou des jupes, même quand il fait plus de 40° dehors.

Quand Meg sort de la salle de bain, elle est toute belle dans sa petite robe fluide rouge. Elle s'est fait un léger maquillage qui fait ressortir le bleu de ses yeux et ses cheveux blonds ondulés lui tombent en cascade dans le dos. On dirait limite une Barbie. Elle regarde la tenue que j'ai choisi et grimace.

Meg: Sérieux Angie!

Moi: Quoi?

Meg: File sous la douche, je te sors un truc sympa dans lequel tu te sentiras bien et belle.

Moi: Meg!

Meg: Fais-moi confiance, maintenant va te laver, grouille!

Je souris et file dans la salle de bain. Je me douche rapidement en m'attachant les cheveux pour ne pas les mouiller. Mes sous-vêtements et une robe de chambre enfilée, je retourne dans la chambre ou Meg m'attend. Elle me tend une combi-short noire à elle. Je la regarde perplexe.

Meg: Quoi?

Moi: Sérieux!

Meg: Certes, on voit tes jambes, mais ce n'est pas une jupe et cette combi est près du corps sans être moulante. Enfile là et après, je te coiffe et te maquille.

Meg me fait toute belle, je crois que je n'ai jamais été aussi pomponné. Même pour notre bal de promo, j'avais fait moins d'effort.  

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