❄️ Petit Lion

1.1K 54 30
                                    


5 novembre 1981, 12 square Grimmaurd, Londres

WALBURGA BLACK LISSAIT La Gazette du Sorcier la mine sombre et surtout défaite. Elle avait toujours espéré qu'elle le reverrait, même de loin. Elle ne pensait jamais le voir dans ce journal et encore moins avec cette uniforme de prisonnier et cette pancarte qu'on l'avait obligé à tenir pour cette photographie. Elle tremblait de rage contre tous et surtout contre elle même. Elle venait de le perdre une seconde fois. À nouveau, elle ne pouvait pas dire adieu à un fils. À nouveau, elle voulait mourir, prendre leur place. Elle se détestait, les haïssait : Voldemort et ses Mangemort qui lui en avaient pris un, puis Dumbledore et son Ordre du Phénix qui abandonnaient le second, son aîné, l'héritier et celui qui serait devenu un Lord. Elle leva les yeux vers la tapisserie du salon qui représentait l'arbre généalogique sur sept générations de sa famille : la noble et ancienne famille Black, toujours pure. Elle s'en voulait d'avoir été si froide, si égoïste, si orgueilleuse et d'avoir fait fuir ses deux fils, un dans chaque camps.

« Maîtresse ?

Elle regarde l'elfe de maison et lui fit un signe de la main, l'invitant à parler.

« une dame demande à vous parler, lui dit l'elfe en baissant la tête.

Elle ne voulait voir personne. Elle devait trouver un moyen de faire sortir son dernier fils encore en vie de là-bas.

« dis lui que je suis absente et que je ne reviens que dans un mois, dit-elle. Ensuite prépare mes affaires. Des tenues chaudes. Je dois aller en Russie. Je vais chez ma tante Cassiopeia.

« oui, maîtresse, Kreattur fait ça tout de suite, dis la créature.

Walburga avait besoin d'aide et de conseil. Elle relut à nouveau l'article, ni croyant toujours pas. Jamais un Black n'aurait trahi ceux qu'il considère comme sa famille. Jamais. Certes Sirius était parti et elle l'avait détesté de lui faire ça. Elle s'était longtemps demandé ce qu'elle avait raté, ce qu'elle avait mal fait. Elle avait pourtant élevé ses fils comme ses parents l'avaient éduqué. Elle avait été fière du caractère de son aîné, fort et plein de détermination. Elle le voyait encore faire des bêtises et sourire comme un innocent, accusant une cousine ou l'elfe de maison de la famille. Elle se souvenait de ses excuses prouvant qu'il était intelligent et malin. Et pourtant, il était allé à Gryffondor.

C'était surtout à partir de ce jour que tout avait dérapé. D'abord Orion, son mari avait complètement oublié Sirius, et s'était souvenu qu'il avait un second fils, Regulus.
Elle, elle n'avait pas abandonné son aîné. Elle espérait tant de lui. Elle s'était si souvent vu en lui, ce qu'elle aurait été si elle était née homme. Elle avait d'abord nié qu'il y avait un problème avec Sirius, qu'il devenait de plus en plus rebelle, au point d'abandonner la musique, et de se tourner vers ces trucs de moldus. Il avait arrêté de parler de fête de Samhain mais de Halloween, il ne disait plus Yule mais Noël, comme les moldus. Elle s'était moquée de lui, l'avait puni sous les conseils de son frère Cygnus qui avait recadré sa fille aînée ainsi. Mais Sirius n'était pas Bellatrix. Sirius était un vrai Black, il n'écoutait aucun maître. Il était son propre dieu.

« La dame insiste, annonça Kreattur depuis la porte. Elle dit que c'est très important. Elle ne vous demande que quelques instants. Ell sait que vous êtes là, maîtresse.

Walburga souffla. Elle ne voulait voir personne. Elle souhaitait qu'on la laisse à sa honte et à son désespoir qu'elle avait mérité sûrement.

« ma valise est-elle prête ? Demanda-t-elle.
« oui, maîtresse, répondît Kreattur.

Elle se leva du divan et traversa le salon. Elle se tourna et regarda le piano, revoyant son étoile ardente jouer. Il avait toujours eu une excellente oreille musicale. Elle ferma la porte puis se dirigea vers le rez-de-chaussée. Elle avait un long voyage et pas de temps pour cette visiteuse. Elle alla donc dans le salon d'apparat et attrapa au passage sa malle. Elle regarda le salon un instant, se souvenant des réceptions grandioses et si onéreuses. Elle n'avait pas le temps de se laisser aller à la nostalgie, elle devait trouver un moyen de faire sortir son fils, son dernier fils en vie de là-bas. Elle entra dans la cheminée en prenant dans un pot en argent de la poudre fine.

🎶La Mélodie de la Neige 🎶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant