🎵 L'étranger

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Septembre 1992, Koldovstoretz, Russie.

Leonis regardait l'immense bâtisse devant lui, pied nu et se penchant parfois pour récupérer une de ses affaires. Il avait tellement envie de hurler de colère et pleurer, mais un Black ne pleure pas. Il allait être en retard pour ses cours mais il ne pouvait pas y aller sans ses chaussures. Ses camarades avaient trouvé amusant de jeter par la fenêtre de leur dortoir ses affaires. Il savait très bien pourquoi il était visé dès le début de son année scolaire. Il n'était pas Russe. Il les trouva enfin et sortit sa baguette magique. Il se souvenait que sa grand-mère était venue le chercher et ils étaient allés ensemble sur le Chemin de Traverse à Londres. Leonis avait toujours rêvé d'y aller et surtout de découvrir le monde. Il ne connaissait que la vieille maison de sa grand-mère et l'appartement de sa grande-tante.
Depuis toujours, ils avaient voyagé entre Londres et Saint-Petersbourg. Il avait été si heureux que lui, alors dix ans, reçoit déjà sa baguette magique. Dans le pays d'origine de sa famille, l'école commençait à onze ans passé, mais pas ici. Koldovstoretz accueillait les premières années l'année de leur onze ans et donc il était là. Il était un des plus jeune de sa classe, né début décembre. C'était aussi une des raisons qu'ils s'en prenaient à lui et pas un autre.
Jamais, il leur montrerait sa peine. Jamais il faiblirait. Il allait leur prouver qu'il était meilleur qu'eux, qu'il était le digne fils de son père, un grand Black.
Sa mère avait étudié ici, à Koldovstoretz, envoyée par sa famille qui l'a voulait le plus loin possible, lui laissant même le nom de fille de sa mère. Elle lui avait raconté tout et il savait depuis l'acceptation de son inscription que ça ne serait pas facile. Personne ne voudrait être son ami. Même loin de son pays d'origine, les autres connaissaient ce nom : Black. Ils savaient de quoi son père était accusé. Il ne l'avait jamais vu, juste sur des photographies que sa mère gardait précieusement.
Il réchauffa et sécha ses chaussures mouillées par la pluie qui tombait et se chaussa. Il regarda autour de lui et vit son sac recouvert de boue dans un coin, ses draps blancs devenir marrons et ses plumes s'enfoncer dans les flaques. Il essaya un sort mais rien ne bougea. Il continua alors à récupérer ses affaires comme un simple moldu, maudissant ses camarades.
La cloche retentit et il dut laisser la moitié là, à prendre l'eau. Il ne devait surtout pas arriver en retard. Les professeurs se moquaient des embrouilles entre élèves. Ils n'étaient là que pour enseigner pas faire la police. Ça, c'était le rôle des surveillants.
Il se dépêcha d'ajuster sa veste d'uniforme et courut à l'intérieur du palais qui protégeait l'école et ses élèves. Il traversa l'immense hall, sans se préoccuper du regard moqueur et sournois des autres élèves. Dès qu'ils avaient entendu son nom de famille, il était devenu leur cible. Peu importe qu'il soit un sorcier d'une vieille famille anglaise, il n'était pas Russe.
Il longea un couloir et se mit en rang derrière ses camarades, droit.

« hé, Blackov, tu as retrouvé tes chaussures ! Remarqua un garçon brun. Ton sac fout de la boue partout ! Il est aussi sale que toi !

Des rires fusèrent mais se turent rapidement alors que la porte de la classe s'ouvrait. En silence, ils entrèrent. Comme depuis son premier jour, une semaine déjà, Leonis alla tout au fond. Il resta debout à côté de son banc, attendant que leur professeur les invite à s'asseoir.
La porte se ferma et le sorcier qui leur enseignait les sortilèges se dirigea sur l'estrade, derrière son imposant bureau.
Le professeur Papov était le pire de tous. Il était froid, sévère et surtout n'aimait pas ses élèves. Leonis savait qu'il était le plus détesté car anglais. Mais il leur prouverait à tous qu'il était le meilleur.

« Bonjour, grogna le professeur d'une voix basse et glaciale.

« Bonjour, professeur, répondirent les élèves.

D'un signe de la main, il leur donna l'ordre de s'asseoir. Il fit l'appel, faisant une faute dans le nom de Leonis, l'appelant Blake et non Black. Leonis ne le corrigea pas. Ça ne servait à rien, à part recevoir une punition. Il se souvenait encore de celle de la semaine passée.

🎶La Mélodie de la Neige 🎶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant