Les Voeux du Sang/Dynastie

Chapitre 53 (Partie 2)

- Taisez-vous ! Coupai-je brusquement en me détournant de mon interlocuteur.

Un bruit suspect, certainement imperceptible pour les autres, avait attiré mon attention. Quelque chose approchait, du moins quelque chose était en train d'emprunter le tunnel d'entrée.

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Pdv Alexander

Il ne me fallut pas plus d'une seconde pour traverser la grotte et atteindre la galerie par laquelle nous étions arrivés. Je me postais dos à la paroi rocheuse, un pistolet semi-automatique dans chaque main, relevé vers le ciel et prêt à tirer.

Ma brusque agitation avait provoqué celle de mes généraux ainsi que celle de leurs hommes. Ces derniers, qui venaient à peine de s'installer dans la grotte pour quelques heures de repos, étaient à nouveau aux aguets, l'arme au poing et résolus à ne rien abandonner à leur adversaire quel qu'il soit. Toutes les sources de lumières avaient été précipitamment éteintes. Si tantôt quelques conversations chuchotées trainaient ici et là, désormais, seul le bruit de quelques filets d'eau ruisselant troublaient le silence.

De ma position, je pouvais furtivement surveiller la galerie d'entrée. Mais, compte tenu de l'obscurité environnante, je préférais me fier à mon ouïe. Ma première impression était la bonne, quelque chose se dirigeait vers nous. En isolant les différentes vibrations qui parvenaient à mon oreille interne, je déterminais avec certitude qu'il s'agissait en réalité de plusieurs personnes.

Le général Sullivan s'était posté en face de moi, à droite de la sortie du tunnel. Une certaine tension semblait l'habiter. J'étais certain que, au même titre que moi et de nombreux autres vampires, il percevait désormais ces vibrations et croyait fermement qu'elles provenaient de ce que nous redoutions tous : des lycans.

Il était en effet tout à fait possible qu'à la surface une patrouille ait suivi nos traces ou flairé notre piste jusqu'à l'entrée de la mine que nous avions découverte. Dans cette hypothèse, les loups-garous se seraient dépêchés de retourner au camp Elsa pour faire part de leurs suspicions. L'alpha du camp aurait alors pris les mesures nécessaires : envoyer une armée de loups à nos trousses et avertir les différents camps de notre intrusion. Si tel était véritablement le cas, nous avions échoué et nous ne tarderions pas à périr que ce soit dans les prochaines heures ou les prochains jours car jamais nous ne parviendrions à rejoindre la zone de décollage.

Évidemment, si nos craintes s'avéraient fondées, nous ne leur faciliterions pas la tâche. Le cas échéant, chacun des vampires ici présents se battraient jusqu'à la mort.

Toutefois, quelque chose me gênait... Quelque chose n'était pas à sa place... Les vibrations que percevais ne semblaient pas être celles de bêtes se mouvant à quatre pattes. Or, jamais les lycans n'oseraient nous attaquer sous leur forme humaine...

Alors que la totalité de mes hommes semblaient être prêts à massacrer ce qui s'apprêtait à sortir du tunnel, j'hésitais. Soudain, je compris.

A la stupeur générale, je rangeais mes armes et avançais dans la galerie. A l'instant même où j'allumais ma lampe, je tombais nez à nez avec le général Williams suivi de près par sa section. Je consultais le cadran de ma montre avant de déclarer :

- Dix-huit heures et deux minutes. Je vous félicite général plus que quatre minutes et vous ainsi que vos hommes disparaissiez définitivement de la surface de la Terre. Déclarai-je nonchalamment mais très heureux de constater qu'ils s'en étaient sortis.