Chapitre 19

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Attention : Questions à la fin !!!

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Je l'embrassais donc une dernière fois du regard, souhaitant ardemment capturer son image dans ma mémoire. Je m'éclipsais dans la nuit sombre, nuit qui promettait d'être longue...

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Pdv Calvin

J'arrivais finalement chez moi après avoir raccompagné Amelia. Revoir mes deux princesses m'avait fait le plus grand bien pourtant une once de culpabilité m'étreignait le coeur... Avais-je raison de leur caché qui j'étais, ce que j'étais ? Ces derniers jours s'étaient révélés bien plus douloureux que tout ce que j'avais pu imaginer. Plusieurs fois ma souffrance avait surpassé ce qu'un simple humain pouvait supporter. Mais je n'étais pas un simple humain : là était ma différence, la différence de notre famille. C'était dans mes gènes et cela depuis ma naissance.

Le soleil filait vers l'horizon : le jour déclinait. Malgré l'heure tardive, je courrais toujours sur les tapis blancs qui dévalaient les collines, parsemant le sol d'une trainée d'empreintes. Mes membres, vivifiés, ne ressentaient plus l'effort. Mon corps s'enfonçait dans la neige pour l'instant d'après ressortir bien plus puissamment. Le vent nocturne s'élevait des pins pourtant je ne sentais ni son mordant qui coupait les souffles ni sa froideur qui gelait les corps... A vrai dire, aussi loin que je me souvienne, je n'avais jamais réellement connu ce froid tant redouté... Au delà de ce nouveau corps plus fort, plus résistant, plus endurant, mes sens, eux-aussi, s'étaient développés. Désormais, même à vive allure, je pouvais tant percevoir la fraîche rosée des matins perler sur la fine toile d'une araignée que les grains de pollen cuivrés s'égarer sur les doux pétales d'un lys. Mon nez détectait maintenant la fragrance de ces mêmes fleurs sur plusieurs centaines de mètres tandis qu'à l'affut je captais chacun des bruits hostiles à notre sécurité.

Bientôt, l'ombre de ma maison se profila au détour d'un vieux chêne. Mes pattes griffues s'enfouirent dans le sol et le pénible processus de transformation commença. Mes os se fissurèrent, se cassèrent, se brisèrent les uns après les autres. Il y avait quelques jours j'aurais hurlé que c'était insoutenable désormais j'étais maître de cette douleur lancinante et celle-ci se faisait de plus en plus brève et supportable au rythme des transformations. En effet, si j'avais déserté quelques jours la maison et le lycée ce n'était pas pour une quelconque grippe ou autres absurdités. Les prémices d'une nouvelle vie m'y avaient contraint : une vie de loup-garou.

Enfin revenu à forme humaine, je m'emparais de la boule de vêtement négligemment jetée tantôt sur le pas de porte. Je ne pris pas la peine de frapper et entrais. Soudain, une étrange odeur, habillement dissimulée sous les délicieux fumets de thé et de gâteaux, m'assaillit les narines. Je grognais et m'élançais furibond vers le salon. A la vue de la silhouette élancée négligemment affalée sur notre canapé, mes craintes se confirmèrent. Mes crocs s'allongèrent et les premiers signes de transformation convulsèrent mon corps. L'intruse ne réagissait toujours pas et n'avait pas daigné tourner la tête pourtant elle savait qui j'étais, ce que j'étais : n'étions-nous pas de la même race ? Je lui aurais certainement bondi dessus si les bras de mon père ne m'avaient pas retenu.

-    Calvin, je t'en pris... Ecoute ce qu'elle a à dire...

-    Non ! Lâche-moi ! Elle n'a rien à faire ici ! Qu'elle sorte de notre maison ! Elle a perdu le droit de pénétrer ici, de paraître devant nous, de nous parler ! Comment ose-t-elle revenir après nous avoir lâchement abandonné pour la simple quête du pouvoir ?! Hurlais-je.

Les Voeux du Sang/DynastieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant