Les Voeux du Sang/Dynastie

Chapitre 32

Il s'arrêta là. Il me regarda un long moment semblant juger de l'impact de ses révélations. Pour ma part, je ne savais que penser, il m'avait donné matière à réfléchir. Alexander n'était finalement peut-être pas aussi mauvais qu'il le laisse paraître...

- Il est grand temps pour toi d'aller dormir jolie rose. J'ai prévu beaucoup d'autres choses pour demain et je ne veux pas que tu sois fatiguée. Quant à moi, j'ai quelques dossiers que je dois terminer d'examiner avant l'aube.

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Pdv Alexander

Le ministre des finances venait de quitter mon bureau. Je m'affaissais contre le cuir de mon fauteuil en poussant un énième soupir. L'horloge venait tout juste d'annoncer dix coups. La deuxième partie de la nuit avait été longue, les hauts dignitaires s'étaient succédés dans mon bureau sans que je parvienne à me concentrer réellement sur l'objet de leur présence tant j'étais perturbé par la sienne.

Depuis le levé du soleil, j'attendais impatiemment son réveil. J'avais véritablement apprécié le moment privilégié que nous avions tous deux partagé la veille. Le temps de quelques heures, ma belle rose s'était adoucie. Depuis notre rencontre, et je ne pouvais lui reprocher cela, Amelia s'efforçait de maintenir un mur de glace entre elle et moi. J'avais certes déjà réussi à lui infliger quelques fissures mais ce n'était rien face à la brèche que ma rose avait elle-même ouverte ; une brèche dans laquelle je n'avais pas manqué de m'engouffrer. En effet, Amelia avait baissé sa garde et m'avait, pour mon plus grand plaisir, laissé pénétrer son intimité. Je m'en félicitais d'autant plus qu'il ne m'en avait pas fallu beaucoup pour parvenir à ce résultat, seulement deux paires de patins et une fontaine gelée. Je ne comptais pas en rester là. Maintenant qu'elle s'était confiée à moi, je n'allais pas la laisser reculer. J'allais redoubler d'efforts de sorte à ne jamais être loin d'elle, toujours dans son champ de vision de manière à pénétrer son esprit pour ne jamais en sortir. Je voulais qu'elle m'intègre et m'accepte définitivement comme un élément normal, je dirai même essentiel de son environnement. De mon coté, pour la mettre en confiance, je lui avais dévoilé avec toute la sincérité dont j'étais capable mon passé et les évènements qui avaient concouru à faire de moi ce que j'étais aujourd'hui. Elle ne m'avait pas jugé, au contraire, elle semblait m'avoir compris.

N'y tenant plus je me dirigeai vers la porte de ma chambre à laquelle j'avais directement accès via mon bureau.

Après avoir refermé le battant, je me dirigeais vers le lit. Je plongeai entre les draps, certain d'y trouver son petit corps emmitouflé. Quelle ne fut pas ma stupeur lorsque je me rendis compte que je n'embrassais que du vide. D'un seul bras, je découvris le lit de tous ses draps. Rien. Je me fiais à mes sens, mon ouïe en particulier. Le constat fut sans appel : elle n'était pas dans la chambre, du moins elle ne l'y était plus. Rageusement, je détruisis la porte de ma salle de bain comme pour m'assurer de ce que je redoutais. Elle s'était enfuie, dans un château plein de vampires prêts à lui sauter dessus si d'aventure ils ne savaient pas ce qu'elle représentait pour moi.

Avant que la colère ne me submerge complètement et que je sois dans l'incapacité d'arrêter ma furie, je convoquais Jake tout en lui ordonnant de mettre toute la propriété, aussi bien le château que le parc, en état d'alerte maximale. Plus personne ne devait entrer ou sortir de la propriété sans une autorisation provenant exclusivement de ma personne.

-    Maître ? Il n'avait pas fallu plus de cinq secondes à Jake pour apparaître.

-    Amelia a disparu. Je doute qu'elle soit encore dans la propriété. Je ne ressens pas sa présence et ce à quel que soit l'endroit où mon attention se pose. Mets en oeuvre toutes les mesures que tu jugeras nécessaire : services spéciaux, clôture du territoire, ... Tu as une heure. Et si tu dois remuer ciel et terre pour la retrouver...alors qu'il en soit ainsi.