Les Voeux du Sang/Dynastie

Chapitre 56

Je m'accordais quelques minutes de récupération. Une fois que mes blessures furent entièrement cicatrisées, je me dirigeais vers la demeure d'Elion. Malgré quelques muscles endoloris, j'étais prêt à mettre un point final à toute cette histoire. 

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Pdv Alexander

Après le départ de Calvin, je pris la direction de l'annexe. Je me frayais un chemin à travers les bois parallèlement au sentier de terre. Alors que je serpentais entre les peupliers dépouillés et les épinettes griffues, je tombais nez à nez avec le corps sans vie d'un vampire. La tête de l'infortuné gisait à quelques mètres du reste du cadavre. Je fus heureux de constater qu'il appartenait à la garde d'Elion et non à la mienne. Ivar et les autres avaient commencé leur oeuvre. Il semblait d'ailleurs mener les opérations d'une main de maître.

Je n'étais plus qu'à quelques mètres de l'habitation. Toujours à couvert, j'inspectais les alentours. Je ne vis rien d'inquiétant. Je n'entendis rien de suspect.

Je reportais alors mon attention sur la petite bâtisse et ses occupants. Selon l'analyse de Calvin, deux d'entre eux ne représentaient pas de réelle menace. Il me sera donc aisé de les éliminer. Toutefois, le dernier risquait de me poser davantage de difficultés. J'espérais sincèrement qu'il s'agissait d'Elion car plus vite je l'anéantirai, plus vite je retrouverai Amelia.

J'arrangeai le fourreau de ma courte épée de manière à ce qu'elle soit complètement dissimulée par mes larges épaules mais aussi le plus accessible possible. Je passais une main dans mes cheveux ébouriffés afin de les remettre en place et d'ôter les résidus végétales. J'époussetais également mon accoutrement dans le but de disperser les particules de terre. Une fois prêt, je toquais à la porte.

Ma manœuvre était osée mais j'étais certain qu'elle fonctionnerait. Depuis le début de cette opération, l'effet de surprise avait été notre meilleur atout...

Leur réponse ne tarda pas à se faire connaître. J'entendis successivement une série de pas puis un tour de clef dans la serrure. Enfin, la porte s'ouvrit en grand. Quelle erreur...

L'homme chauve en costume noir allait l'apprendre à ses dépens. A peine était-il apparu dans mon champ de vision que j'avais dégainé ma lame argentée de son fourreau. Il ne me fallut qu'une seconde supplémentaire pour soulager ses misérables épaules de sa pitoyable tête. Un coup d'une précision millimétrée. Le sang jaillit tandis que le cadavre décapité tombait en arrière. La tête, quant à elle, roula sur quelques mètres avant de s'immobiliser au bout du couloir sur lequel donnait l'entrée.

En somme, une entrée remarquable telle que je les aimais.

A peine eussé-je franchi le pas de la porte qu'une femme apparut au bout du couloir. Alertée par le bruit, elle ne devait pas s'attendre à découvrir son collègue décapité baignant dans une mare de sang. Je profitais de sa surprise pour lancer ma courte épée dans sa direction malgré l'arme qu'elle braquait sur moi. Ma force de projection fut-elle que ma lame s'enfonça dans le ventre de la vampire jusqu'à la garde pour ensuite se figer dans le mur, entraînant la malheureuse dans son sillage.

Je refermais la porte d'entrée au moyen de ma jambe droite sans jamais quitter mon ennemi des yeux qui, épinglé au mur comme un insecte, tentait vainement de se dégager. Je traversais le couloir avant de buter contre l'arme de la vampire. Cette dernière l'avait lâchée sous la violence du coup. Par précaution, je la repoussais vers l'arrière d'un mouvement de pied. Il ne fallait pas qu'elle tombe entre de mauvaises mains...

Lorsque j'eus atteint le bout du couloir, je jetais un coup d'oeil circulaire aux lieux. Sur ma droite un escalier d'acier permettait d'accéder à l'étage supérieur. Au fond de la pièce à droite, une cuisine ouverte incluant un magnifique bar avait soigneusement été aménagée. En face de moi, une table rectangulaire et huit sièges de velours formaient ce qui devait être auparavant la salle à manger. Le vol plané de la vampire avait en effet causé quelques dégâts. Le plateau de verre était partiellement fissuré. Quelques sièges étaient renversés. Mais ce n'était rien comparé à l'état du buffet en bois massif accolé au mur.