MISSION imPOSSIBLE || 𝑡𝑜𝑑𝑜𝑏𝑎𝑘𝑢 [TOME 2]

Chapitre 13

PDV Shoto

Bakugo m'évite depuis qu'il m'a embrassé. Pas qu'on se parle vraiment depuis que j'ai quitté l'hôpital, mais il venait me voir toujours les jours. Je croyais qu'on s'était rapproché. Qu'on était maintenant amis.

Je m'étais peut-être trompé.

...

Accompagné de Midoriya, je sors de la classe. Uraraka nous rejoint en joggant avec son grand sourire habituel.

Dès que nous arrivons au dortoir, Midoriya s'excuse et s'eclipse dans sa chambre pour continuer le devoir de science.

D'ailleurs, je devrais aussi le terminer si je ne veux pas le remettre en retard. Je ne l'ai pas beaucoup avancé et il est à faire pour mercredi prochain.

Mais pas pour l'instant. En ce moment, j'ai juste envie de me reposer et ne rien faire.

À mon tour, je m'excuse auprès d'Uraraka qui me sourit en me disant que ce n'est pas grave (et de ne pas hésiter à l'appeler s'il arrive quelque chose -ce que je répond d'un hochement de tête-).

Tranquillement, je me dirige vers ma chambre. Je croise en chemin Bakugo, suivi de près par Kirishima.

Le blond détourne la tête en m'apercevant, les joues rouges, et l'autre me fait un grand signe.

-Salut Todoroki!

-Bonsoir, Kirishima, lui répondis-je simplement.

Puis j'entre dans ma chambre et déroule mon futon, enroulé dans un coin. Je m'y écroule avec un soupir.

Je m'allonge et fixe le plafond.

Ça me rappelle hier. La soirée où... où Bakugo m'embrassé.

Je pose les doigts de ma main gauche sur mes lèvres. Je peux encore presque sentir la sensation de la bouche de Bakugo contre la mienne.

Les frissons qui m'avaient parcourus, le temps qui avait semblé se figer, l'envie d'en avoir plus.

Mais aussi le visage de Bakugo après. L'hésitation, la peur, la honte. Avait-il regretté son geste? Voulait-il l'effacer, l'oublier?

En fait, pourquoi l'avait-il fait en premier lieu? Pour me réconter? Pour me faire taire? Pour se moquer de moi?

Ou bien peut-être...

Mon coeur loupe un battement à cette possibilité.

Parce qu'il m'aime encore?

Je me rappelle encore clairement de cette voix floue et lointaine, ces cris désespérés. Ces mots que Bakugo m'avait adressé avant que le noir m'envahissent, cette fameuse nuit, il y si longtemps. En même, comment puis-je les oublier?

«SHOTO! N-NE ME QUITTE PAS!!! T'AS PAS LE DROIT, PUTAIN! RESTE EN VIE! J-je t-t'aime... tellement bordel... alors je ne survivrais p-pas si tu crèves!... AAAAAAH»

Je me demande si il ressent toujours ses sentiments envers moi. Après tout, cela fait plus de six mois qu'il me les a dit et que je n'ai pas donné de réponse.

C'est en partie sa faute, puisqu'au moment où j'avais voulu avoir une conversation à coeur ouvert sur le sujet, Bakugo m'avait rejeté. Il m'avait même dit de ne plus en parler.

Alors, je n'y ai naturellement plus pensé. Jusqu'à ce baiser.

Je n'ai jamais été bon pour ce genre de chose, je le sais, à force d'expérience, mais je suis sûr de deux choses.

Mes sentiments envers Bakugo ne sont pas platoniques et la relation que nous entretenons en ce moment ne me convient pas.

...

Je marche lentement sur le sentier menant au bâtiment principal du campus de UA. J'ai eu beaucoup de mal à dormir hier et après seulement trois heures de sommeil, je me suis réveillé.

La fatigue m'empêche de marcher correctement et je lâche des baillements à chaque dix minutes car je suis malheureusement le genre de personne à devoir dormir au moins 8h pour survivre à une journée d'école.

De toute façon, pas besoin de me dépêcher puisque les cours ne commencent pas avant une heure et demi de temps.

C'est d'ailleurs justement à cause de ce fait que je me frotte maintes fois les yeux pour vérifier si ce que je vois devant moi est bien réel.

Bakugo et Midoriya m'observe, l'un avec un visage confus, irrité et un peu gêné et l'autre, surpris et inquiet (NDA: mdr je vous laisse deviner quels expressions sont à qui).

En croisant mon regard, le blond cache ses yeux derrière ses cheveux pour ne pas me voir et mon coeur se serre. Je m'en laisse néanmoins rien paraître.

C'est Midoriya, mains aggripés aux bretelles de son gros sac jaune, qui bouge le premier. Il s'approche de moi.

-Todoroki... est-ce que ça va?

Je hoche vaguement la tête, encore concentré sur Bakugo.

-Mon dieu! Ce sont quoi, ces cernes? Combien de temps as-tu dormi? s'exclame Midoroya en remarquant la poche violette sous mon oeil gris -celle sans cicatrice-.

J'ai un mouvement de recul, ne voulant pas expliquer. Je voulais seulement être tranquille et seul.

Pourtant, quand Bakugo se redresse et s'avance presqu'en courant vers nous, je ressent le besoin de tout raconter. Mais au dernier moment, je me retiens.

-Double face, espèce d'idiot! s'écrie mon ami au caractère explosif. En plus, c'est aujourd'hui qu'on a un examen important en japonais! C'est malin, ça, putain!

Midoriya met sa main doucement sur mon épaule, mais je ne réagit pas. En fait, je n'écoute même pas ce qu'ils me disent. Ma conscience ne voit que les mains de Bakugo. Ses doigts rugueux, mais si agréables au toucher.

Je me souviens, avant-hier, quand Bakugo avait mis mon visage en coupe. C'étaiit si confortable.

Inconsciemment, je prends une des mains de Bakugo, qui sursaute, mais étrangement ne résiste pas, et la presse contre une de mes joues.

Je soupire d'apaisement. Si le temps pouvait s'arrêter. Je pourrais même réussir à m'endormir.

Finalement, j'ouvres les yeux dont je ne me rappelle même pas avoir fermés, et passe mon regard de Bakugo à Midoriya.

Le premier se tient, visage aussi rouge que ses yeux, et le deuxième, fixe intensément la paume de Bakugo, calée sur ma joue.

-Donc, pourquoi êtes-vous ici, quasiment deux heures à l'avance et semblant attendre quelque chose? demandé-je après quelques minutes où j'essayait de reprendre complètement mes esprits.

[NDA: JOYEUX NOËL!!! :D]