MISSION imPOSSIBLE || 𝑡𝑜𝑑𝑜𝑏𝑎𝑘𝑢 [TOME 2]

Chapitre 18

PDV Katsuki

-Q-quoi?

-Sur ce que tu m'avais dit il y a six mois. Quand tu m'avais avoué que tu m'aimais, répête tranquillement Double face en baillant.

À cet instant, je ne sais plus quoi faire. D'une part, je n'ai pas du tout envie de l'écouter et juste m'enfuir dans ma chambre, mais de l'autre, connaître enfin sa réponse (si on peut l'appeler comme ça puisque ce n'était pas une question au départ) me soulagerait beaucoup -que se soit pour me rejeter ou retourner mes sentiments, ça aura au moins l'avantage d'être clair-.

Cependant, je déteste fuir, alors je reste là, à moitié accoudé sur la table basse, les pieds ancrés au sol. Mon coeur bat à une vitesse folle et il pourrait lâcher à tout moment. Je me calme du mieux que je peux en prenant de grandes respirations (le plus discrètement possible) parce que se serait stupide et insensé de mourir d'un arrêt cardiaque maintenant.

Je croise les bras.

-Et... quelle conclusion en as-tu tiré? demandé-je en mordant ma lèvre inférieure.

Todoroki se redresse et m'invite à m'asseoir à côté de lui. Au début, je refuse, mais comme il semblerait qu'il ne dira rien avant que je sois assit, je m'affale sur le canapé.

À l'autre bout du canapé. Le plus loin de Double face possible.

-D'abord, j'aimerais savoir quelque chose, commence Todoroki en levant son index.

Je hausse un sourcil.

-Est-ce que... est-ce que tu m'aimes encore? chuchotte mon interlocuteur.

Je sens le sang monter à ma tête comme un volcan en éruption. Je détourne les yeux en serrant la prise de mes mains sur mes bras.

-D'après toi, idiot? je grommelle.

Double face penche sa tête, comme s'il ne comprenait pas, puis fronce les sourcils. Finalement, ses yeux s'allument. Il a compris.

Todoroki sourit, pas un grand sourire, mais assez large pour me destabiliser un peu.

-C'est chouette, parce que moi aussi, je t'aime.

Il dit ça si facilement, comme s'il venait de m'annoncer que sa couleur préférée était le rouge (en fait je ne sais pas vraiment, mais c'est seulement un exemple), que pendant un instant, je doute de sa déclaration.

Le connaissant, il pourrait affirmer "m'aimer", mais au final juste de façon amicale.

Pourtant, je n'arrive pas à bouger, ni à répliquer quoi que se soit. Alors je reste là, à le fixer d'un regard incrédule.

Double face se frotte l'arrière du cou en dirigeant son regard vers le verre toujours renversé sur le bord de la table.

-Et... je m'étais dit que... comme nos sentiments sont réciproques, on pourrait euh... sortir ensemble? bredouille Todoroki avec embarrassement. Enfin, si tu veux. D'ailleurs, c'est ça que deux personnes font au début quand elles s'aiment, pas vrai? Je ne voudrais pas te demander quelque chose de bizarre sans faire exprès.

Sortir ensemble...

Je contracte ma mâchoire et fusille Todoroki du regard.

-Et c'est juste maintenant que tu me le demandes? craché-je d'un ton hautain pour cacher ma gêne et l'élan de joie qui a parcouru mon corps.

-Alors, c'est un oui? demande Double face en tournant un regard plein d'espoir vers moi.

Je me lève avec précipitation et marche machinalement vers les escaliers. Faut que je rentre dans ma chambre. Maintenant.

Mais avant de monter la première marche, je me tourne vers Double face.

-Ouais, idiot. C'est un oui.

Et sur ça, je n'attends pas la réaction de Todoroki et remonte deux par deux les escaliers.

Bizzarement, toute la tension qui m'habitait et m'empêchait de dormir se dissipe et je sens la fatigue me gagner d'un coup.

...

Malheureusement, mon coup d'épuisement n'a duré que quelques heures. Il est 5h du matin et je me retrouve prêt du dortoir à donner des coups de pied et de poing dans un arbre qui est assez épais.

J'essaie de ne pas penser à hier soir. Quand Todoroki m'a demandé desortir avec lui.

J'envoie un coup de poing garni d'un explosion, ce qui noircit le tronc.

Et que j'ai accepté.

Je prend appui sur l'arbre en haletant.

Donc maintenant il est mon petit-ami. Ça fait bizarre à dire.

Je glisse contre le tronc et m'accroupit au sol pour reprendre mon souffle.

À part Double face, je ne suis jamais tombé amoureux. L'amour ne m'intéressait pas. Je voulais me concentrer sur ma carrière de héros et mes études, et uniquement sur ça.

Même après avoir pris conscience de mes entiments envers Todoroki, l'amour ne m'intéressait pas. Ce que mon coeur et parfois mon cerveau me dictait, je les ignorait. Ce qui importait était de réaliser mon rêve.

Devenir le numéro un des héros.

Mais quand Crématorium s'est échappé et qu'il a tué Double face, c'était comme si tout mes efforts pour oublier Todoroki avaient été pulvérisés. J'ai laissé échapper la phrase de trop.

Je relève la tête en entendant Deku arriver en grignottant des chips. Il se baisse à ma hauteur et me tend le sac. J'en prends une poignée et la fourre d'un coup dans ma bouche.

Izuku ne dit rien, fixant simplement le tronc amoché de l'arbre contre lequel je suis adossé.

-Il est 8h. Tu es là depuis combien de temps? me questionne-t-il soudainement.

-3 heures, grogné-je en frottant mes mains ensemble pour faire tomber les miettes de croustilles collées.

-Wow, ça fait beaucoup. Tu dois être épuisé.

-Pas spécialement, non, je répond en me levant.

Deku fait de même et me suit silencieusement à travers le petit bois.

-Il s'est passé quelque chose, hier?

-Qu'est-ce qui te fait dire ça? je maugrée en me retournant brièvement pour fusiller le nerd du regard.

-Je sais pas... une intuition, affirme Izuku en haussant les épaules.

Il avale un autre chips.

-Alors il s'est vraiment passé quelque chose? finit-il par dire.

-Pas de tes affaires.

Et sur ça, j'accélère pour m'enfoncer je ne sais où. Je crois qu'il y a le dortoir de la 1A dans cette direction. Deku, ayant compris le message, s'arrête et je sens son regard dans mon dos.

Je souris amèrement. Je suis pas un expert (je ne suis même pas au niveau débutant, c'est tout dire) en ce qui concerne l'amour et toute la merde qui vient avec, mais je suis pratiquement certain que j'aurais dû être heureux de sortir avec la personne que j'aime (et pas uniquement les premières minutes). Ah bordel, ça me donne la nausée d'avouer tout ça!