Après avoir prit son petit déjeuner, Dalanda marcha en direction de la chambre de Najma. Elle avait espoir que celle ci se soit calmée, même si sa réaction était logique. Syra était sa meilleure amie depuis le primaire et voir que celle-ci la détestait était la pire des choses qui pouvait lui arriver, après le malheureux événement d'il y a six mois, bien entendu. Lorsqu'elle arriva devant la porte, elle tendit l'oreille. Il lui semblait entendre Najma sangloter. Elle frappa deux coups secs avant d'ouvrir doucement la porte. Najma était assise sur son lit, le visage enfoui dans son oreiller.
- Najma...
Dalanda se sentit triste. Elle entra et referma la porte derrière elle. Lentement, elle vint s'assoir près de sa fille qui se jeta dans ses bras.
- cesse de pleurer ma chérie...
- je n'y arrive pas maman...Syra me déteste et tout ça c'est de ma faute...
- mais non, ma chérie! Ne dis pas ça, elle est juste bouleversée par la disparition de son frère...je suis sûre qu'elle ne le pensait pas.
- tu crois...?
- bien sûr...
Elle lui prit le visage entre les mains et lui fit une bise sur le front.
- Najma, en aucun cas ce n'est de ta faute. Ne culpabilise pas pour ce qui t'es arrivée. C'est la faute à Moctar et s'il a disparu, c'est parce qu'il se reproche quelque chose. Syra est sa petite sœur, il est tout pour elle. Comprends donc qu'elle ne puisse croire à tout ce qu'on raconte.
- tu crois que s'il réapparaissait et qu'il lui avouait en face qu'il avait abusé de moi, elle le croira?
- je n'en sais rien ma puce. Mais pour le moment, je veux que tu sèche tes larmes. Tout ça finira par passer. Quand tout sera tiré au clair, Syra reviendra à de meilleurs sentiments. Ne lui en veux pas.
Elle lui essuya les larmes qui perlaient sur ses joues et la serra contre elle.
- merci maman...
- de rien, trésor. J'ai une idée, et si on allait faire un tour?
- un tour? Où ça?
- on pourrait faire du shopping, tu en pense quoi?
- ouais, ça me tente, répondit-elle dans un sourire.
- alors habille toi, je me change et on se retrouve dehors.
Elle lui fit une bise rapide et monta dans sa chambre pendant que Najma fouillait son placard à la recherche de la tenue adéquate. Une fois là haut elle trouva Hassan qui faisait les cents pas.
- comment va-t-elle ?
- bien, mon chéri. J'ai discuté avec elle et elle va mieux. Elle et moi on sort faire du shopping.
Elle se dirigea vers la penderie et commença à se déshabiller.
- mais, et moi alors ? Demanda-t-il en la prenant par les hanches?
- je te vois venir, n'y pense même pas.
Il éclata de rire et choisit une belle robe ample de couleur bleu royal.
- mets ça, tu seras parfaite dedans.
- c'est pas un peu ample? Dit elle, la mine peu enjouée.
- je n'aime pas savoir que certains hommes te reluquent.
Elle se mit à rire et enfila la robe. Puis elle vint admirer son reflet face au miroir.
- comment tu me trouve?
- tu es magnifique...
Elle sourit un moment puis son visage s'assombrit. Elle se tourna vers lui et balbutia :
- je peux te poser une question?
- tout ce que tu veux, ma chérie, fit il en lui caressant les cheveux.
- que ferais-tu si tu avais Moctar en face de toi, là, tout de suite?
Ses traits se durcirent et il se détourna d'elle. Elle sentait que la colère montait en lui.
- je lui briserais les os un par un!
Il s'assit sur le lit, le coeur serré.
- moi, si je l'avais en face de moi, je l'ecorcherai vif. Et sa peau me servira de tapis et ornera mes fauteuils !
Il se tourna vers elle, surpris par une telle froideur.
- Dalanda, tu me fais peur...comment peux-tu avoir de telles pensées ?
- c'est tout ce qu'il mérite !
- non, on ne peut se faire justice soi même. Si on lui met la main dessus, on l'emmène direct en prison. C'est là sa place.
Dalanda garda le silence. Comment Hassan réagirait-il en apprenant que Moctar était dans la cave et surtout, qu'elle le torturait ? Son coeur se mit à battre très fort. Il lui en voudra certainement, ou alors il aura si peur d'elle qu'il la quittera. Elle sursauta quand la main d'Hassan se posa sur elle.
- ma chérie, je sais que la prison ne suffira pas à réparer les préjudices physique et moral que Najma a subi...mais on n'y peut rien. Le torturer ne fera pas remonter le temps. Prions que la police le retrouve et que la justice le jette au cachot.
Elle soupira.
- tu as raison. Il faut que je me prépare, Najma m'attend sûrement.
Elle mit son foulard et rangea son sac à main. Quand elle fut prête, elle embrassa son mari et descendit à vive allure rejoindre sa fille en bas. Elle la trouva assise sur la terrasse, écoutant de la musique.
- vous êtes prête, mademoiselle?
- oui madame, en route !
Elles se prirent la main et marchèrent en direction de la voiture. Pendant que Dalanda ouvrait les portières, Najma s'arrêta net et regarda derrière elle.
- Hé, Najma! Tu monte?
- tu n'as pas entendu?
- entendre quoi?
- il m'a semblée entendre une voix qui venait de la cave.
Le cœur de Dalanda fit un bond dans sa poitrine. Moctar! Elle l'avait carrément oublié. Et s'il avait rassemblé ses forces pour appeler à l'aide? C'est certainement ça que Najma avait entendu. Voyant Najma qui la regardait, interloquée, elle bégaya:
- tu te fais des idées, ma chérie. Il n'y a personne dans la cave et qui pourrait bien y être ? Avec toute la poussière qu'il y a, même le plus grand fumeur n'oserait pas y aller.
- mais je te jure maman...
- allez, monte! N'oublie pas qu'on doit faire du shopping et à une certaine heure, toutes les bonnes choses ont déjà été achetées.
Najma haussa les épaules et monta sur le siège passager. Les portières furent refermées et Dalanda démarra en direction du centre commercial.Dalanda et sa fille choisirent de se rendre au MUSLIM HOUSE, leur magasin préféré. On y trouvait de tout: des robes aux couleurs chatoyantes aux voiles faciles à enfiler en passant par de beaux sacs à main. Elles furent accueillies chaleureusement par la propriétaire du magasin, une amie de longue date de Dalanda du nom de Limata Billy. Après avoir longuement échangé avec cette dernière, Dalanda alla s'assoir devant la cabine d'essayage pendant que Najma essayait les vêtements qu'elle avait choisi. Elle venait de réfuter du regard une robe à paillettes que Najma avait essayé lorsqu'elle reçut un message de son mari: "tu me manques, on remet ça ?". Elle sourit comme une adolescente amoureuse. Elle écrivit:
- ce soir si tu veux, on se fait un dîner aux chandelles ?
- et Najma, qu'est-ce qu'on en fait?
- elle ira dormir chez Noria.
- ça marche! A ce soir ma puce, je t'aime.
Elle lui envoya un coeur en emoji puis se mit à se faire une idée de tout ce qui pourrait arriver ce soir là.
- papa te manque déjà ?
- hein? Quoi?
- je demandais si papa te manquait déjà, tu souris depuis tout à l'heure, du coup je me dis que forcément, c'est à lui tu pense.
Dalanda sourit.
- très drôle...cette robe blanche te va super bien. Tu devrais la garder ?
- je pensais la même chose. Je me trouve si belle dedans.
- comme un ange, termina sa mère en lui faisant un clin d'oeil.
En sautillant comme une enfant, elle retourna dans la cabine d'essayage. Dalanda était heureuse de voir sa fille sourire à nouveau à la vie. Cela lui faisait chaud au cœur. Puis son téléphone sonna. C'était Noria.
- quelles sont les nouvelles, Noria?
- bonjour madame. J'ai une bonne nouvelle pour vous. M. Ebenezer a mordu à l'hameçon.
- c'est vraiment une excellente nouvelle ! Tu sais ce qu'il te reste à faire: fais tout pour l'emmener dans ton lit et...
- dans mon lit? Vous n'y pensez pas!
- mais non, ce n'est pas pour de vrai, fit-elle en levant les yeux au ciel.
Elle baissa la voix pour ne pas se faire entendre.
- séduis le et avant de passer à l'action, offre lui un verre avec le somnifère que je t'ai remis à l'intérieur. Je m'occupe du reste.
Un silence au bout du fil.
- madame, j'ai vraiment peur...si quelqu'un apprend ce qu'on fait, ça finira mal.
- personne ne l'apprendra, Noria...et c'est pour une bonne cause qu'on le fait. Ces hommes doivent apprendre à respecter les femmes. Et quelle meilleure manière de l'apprendre qu'en leur faisant goûter aux mêmes supplices qu'ils infligent aux femmes?
Noria soupira. Elle n'était plus très sûre. A cet instant, Najma revint et Dalanda décida de raccrocher.
- c'était qui?
- Noria, c'était pour le travail...
Najma se regardait dans le miroir pendant que Dalanda réfléchissait au sort qu'elle allait réserver au nouveau venu.
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Répression sanglante
Ficción GeneralA la suite du viol de sa fille, une responsable d'une ONG décide de se venger en traquant et assassinant le violeur. Commence ainsi une série de meurtres, ''au nom de la justice''