- comment va-t-elle ?
Hassan était rentré et avait prit une douche avant de s'allonger près de sa femme.
- elle va mieux, elle dort en ce moment. Et toi? Comment ça s'est passé chez les Dior?
- comment tu sais que...
- c'est la première chose que j'allais faire à ta place.
Il soupira.
- évidemment, ils ne m'ont pas cru. Ils croient tous à un complot contre leur fils.
Dalanda leva les yeux au ciel.
- il fallait s'y attendre, commenta-t-elle.
- mais je ne vais pas en rester là. Dès demain, j'irai au commissariat pour porter plainte.
- en attendant mon chéri, reposons nous.
- comment tu fais pour être aussi calme?
- la santé de ma fille me préoccupe plus que la tête de cet enfoiré en ce moment.
Hassan soupira et serra Dalanda contre lui. Pendant qu'il dormait à poings fermés, Dalanda réfléchissait au sort qu'elle réservait à Moctar.Très tôt le lendemain matin, Dalanda se leva et fit le ménage. L'on était samedi et n'avait pas de tâche qui l'attendait au boulot. Cependant, elle avait demandé à Noria de venir voir Najma pour lui tenir compagnie un moment. Lorsqu'elle eut fini de faire la vaisselle et de nettoyer le sol, elle fit le petit déjeuner. Elle garda quelques croissants et du jus de fruit de côté pour Moctar. Après tout, après le déjeuner de la veille, il n'avait plus rien mangé et il mourrait certainement de faim.
Il était 08h quand Najma et son père rejoignirent Dalanda au salon.
- bonjour ma chérie, tu as bien dormi?
- oui, maman. Merci...
- assieds-toi.
- et moi, on ne me demande pas comment j'ai dormi ? Déclara Hassan en passant les mains sur les hanches de sa femme avant de lui faire une bise dans le cou.
- Hassan, pas devant Najma, chuchota-t-elle en souriant. Assieds-toi que je te serve ton petit déjeuner, gros bébé.
Il lui fit un clin d'oeil avant de s'assoir, sous l'œil amusé de Najma.
- ma chérie, j'irai faire des courses tout à l'heure.
- je peux venir avec toi?
- euh... non, ma chérie, ça risque de t'épuiser. Mais j'ai une meilleure idée. Pourquoi tu n'irais pas te promener au parc qui se trouve au centre-ville avec Noria? Vous pourrez vous amuser et ça te permettra de prendre un peu d'air.
- ta mère a raison, ma chérie. Tu as passé six mois enfermée à l'hôpital, ce dont tu as besoin en ce moment, c'est de sortir prendre l'air un peu. Ça te fera le plus grand bien.
- d'accord, fit-elle pour toute réponse.
Le reste du petit déjeuner se passa sans encombres. Noria vint comme prévu chercher Najma pour leur petite balade. Pendant qu'elle débarrassait la table, elle remarqua que Hassan la regardait avec insistance.
- toi, je te vois venir, fit-elle malicieusement.
- bon, je suis démasqué. Mais ça fait si longtemps, pleurnicha-t-il, ce qui fit rire Dalanda. Ca doit faire combien de temps maintenant, six mois non?
- c'est ça, six mois, fit-elle en souriant et en enroulant ses bras autour du cou de son mari. Mais ce n'est pas de notre faute, comment avoir la tête à ça alors que notre fille souffrait le martyr ?
- en effet. Tout ça est maintenant derrière nous. Mais ma femme me manque.
Et il recommença à pleurnicher. Dalanda éclata de rire.
- tu es terrible, toi. Bon, on fait un marché.
- lequel ?
- tu fais toutes les courses à ma place, en plus du fait que tu dois aller au commissariat et à l'école de Najma...
- tu es sérieuse ?
- et en échange, ce soir...je te fais ton plat préféré et en bonus, j'enfile la tenue d'infirmière que tu m'as offert l'an dernier.
- tu vas vraiment le mettre? S'écria-t-il, joyeux.
- oui, mais seulement si tu remplis ta part du contrat. Alors?
- marché conclu! Je t'aime, tu sais.
Il commença à lui faire des bises partout sur le visage et elle éclata de rire.
- arrête, tu me mange la figure. Allez, file!
- je t'aime...
- je t'aime aussi.
Elle le regarda partir en secouant la tête. Ah cet homme, il ne changera jamais, pensa-t-elle. Elle qui croyait que la naissance de Najma le rendrait un peu mature, voilà qu'il continuait à se comporter comme un gamin. Cette pensée la fit rire.
Elle était à présent seule à la maison. Elle sortit les croissants restants et le jus de fruits du réfrigérateur et partait en direction du grenier lorsqu'elle tomba nez à nez avec son mari.
- Hassan ?! Qu'est-ce que tu fais encore là ?
- tu ne vas pas me croire, fit-il en la prenant par les épaules, un air faussement sérieux.
- quoi donc?
- j'ai oublié la liste des courses. Tu me la donne ?
Dalanda éclata de rire.
- menteur, vas! Elle est dans la poche de ton pantalon.
- ah bon? Fit-il comme s'il l'ignorait. Bon, c'est vrai. Je suis revenu chercher mon bisou. Mais où vas-tu avec cette nourriture? Ne me dis pas que tu te cache pour grignoter ?
- et alors ? Fit-elle, feignant l'offusquée. Elle était soulagée qu'il n'ait pas pensé à autre chose que ça.
- tu vas grossir encore plus. C'est toi qui te plains tout le temps que tes fesses sont trop grosses.
- Hassan, mais tais-toi! Fit-elle en le tapant gentiment. Quelq'un pourrait t'entendre.
- c'est bon, c'est bon, j'y vais. A plus, ma chérie. Il lui fit une bise sur le front. Consomme ça avec modération, cria-t-il en s'éloignant.
- oh lâche moi! Fit-elle en riant.
Il éclata de rire avant de s'installer à bord de son véhicule puis il s'en alla.
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Répression sanglante
Fiction généraleA la suite du viol de sa fille, une responsable d'une ONG décide de se venger en traquant et assassinant le violeur. Commence ainsi une série de meurtres, ''au nom de la justice''