-L'application avait de beaux jours devant elle. Malheureusement, je ne maîtrise pas l'informatique. Un expert m'a dit que l'application a connu un bug sérieux et qu'elle ne fonctionnait plus. Je profite de votre canal pour m'excuser auprès de toutes ces femmes qui ont trouvé, par le biais de l'Alerte! Violence, le moyen de dénoncer leurs bourreaux. Pardonnez-moi si vous n'avez pas reçu de réponse de ma part. Je n'ai pas reçu vos messages et j'étais tellement mal mentalement que je n'ai pas communiqué là-dessus. N'envoyez plus de messages dessus. J'ai trouvé un développeur d'applications très compétent pour me monter une application du même genre et plus performante. Quand elle sera disponible, je vous ferai signe. Merci.
-Madame Dalanda!
-Je n'ai plus rien à ajouter, merci, dit prestement Dalanda en s'éloignant, suivie par les femmes qui criaient à tue-tête "Justice pour Noria".
Dalanda ouvrait la marche des femmes de Kara. Si en apparence, elle avait l'air présente, son esprit était ailleurs. Il y a longtemps qu'elle préparait cette cérémonie pour Noria. Elle ne méritait pas de tomber dans l'oubli. Mais en même temps, elle avait pris un risque énorme en demandant que le ministère Public se charge de faire la lumière sur le meurtre de Noria. L'incident avait eu lieu dans l'hôtel de son mari. Et eux, les Mevi, étaient liés à Noria. Et s'ils finissaient par les prendre comme suspects? " Non, ils n'y penseront même pas. Noria travaillait pour moi. Ils se diront qu'elle y était dans le cadre du travail, qu'elle a reçu quelqu'un et ça s'est mal passé''. Cela la rassura. Elle se félicita par la même occasion d'avoir fait croire que l'Alerte ! Violence ne passait plus. Elle pourrait facilement tuer sans que cela ne retombe sur elle.
Au carrefour suivant, elle vit venir à elle, courant comme si elle était poursuivie, une dame négligemment vêtue de noir. Elle avait des cernes sous les yeux comme si elle n'avait pas dormi depuis des jours, elle ne portait même pas de chaussures. Cette dernière se jeta aux pieds de Dalanda en criant:-Madame Dalanda! Dites-moi que ce n'est pas vrai, pitié dites-moi que ce que vous venez de dire à la télé n'est pas vrai.
Et elle commença à pleurer.
-Mais...qui êtes-vous ? Demanda Dalanda.
-Vous ne me reconnaissez pas? Dit la pauvre dame, les yeux larmoyants.
-Je suis désolée, mais je ne vous connais pas.
Les pleurs reprirent de plus belle et quelques femmes sortirent du lot et vinrent la soutenir pour la relever.
-Je suis Denise Fukele...
Son cœur fit un bond en entendant le nom de famille de la femme en face d'elle. Elle était certainement parentée à son prisonnier. Cependant, elle ne laissa rien paraître. Elle s'accroupit en face d'elle.
-Votre nom de famille me dit quelque chose. Un parent à vous était-il présent à ma conférence l'année dernière ?
-Oui, madame. C'est mon mari, Ebenezer.
Le cœur de Dalanda fit un deuxième bond.
-Le monde est vraiment petit. Mais...que vous arrive-t-il ?
-Répondez moi madame Dalanda, est-ce vrai que votre application ne fonctionne plus?
-Depuis des lustres, commenta Dalanda qui se garda de donner une date précise.
A ces mots, Denise se roula par terre en criant ''je suis foutue''. Des femmes vinrent la saisir pour la calmer mais elle ne voulut rien entendre. Après avoir pleuré deux minutes, elle déclara la voix tremblante:
-Madame...je vous ai contactée via cette application pour dénoncer les violences conjugales que je subissais chaque jour...Quelques jours après, mon mari est sorti tardivement et n'est pas rentré. Je suis habituée à ce qu'il découche et ne rentre que des jours plus tard mais madame...j'avais espoir que ce soit vous qui l'aviez emmené à la police pour qu'il y réponde de ses actes et promette de ne plus me toucher. Mais madame...quand j'ai appris que ce jeune homme était mort, j'ai eu peur. J'ai appelé ses amis et sa famille mais personne ne l'avait vu...où est mon mari?
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Répression sanglante
Fiksi UmumA la suite du viol de sa fille, une responsable d'une ONG décide de se venger en traquant et assassinant le violeur. Commence ainsi une série de meurtres, ''au nom de la justice''