~Ava Potter~

Voie n°9 3/4

— Ava, dépêche-toi, on va être en retard ! lança Harry depuis le couloir, sa voix résonnant jusque dans la salle de bain. J'ai confiance en toi, petite sœur. Avec tous les livres que tu as lus sur Poudlard, tu ne seras pas perdue, j'en suis sûr.

Je poussai un soupir amusé en sortant.
— Je ne suis pas ta petite sœur, et tu le sais. On a à peine quelques secondes d'écart. Toi, tu as la taille, moi l'esprit. Mais... oui, je sais que tu me fais confiance. Et je ne veux pas te décevoir, Harry. Je t'aime.

Il me sourit, ce sourire qui me réchauffait toujours le cœur, puis prit nos valises. Nous descendîmes rejoindre Hagrid, qui nous accompagna jusqu'à la gare avant de nous confier nos billets.
— Voie neuf trois-quarts, annonça-t-il d'un ton mystérieux. Vous saurez trouver.

Puis il disparut dans la foule, nous laissant seuls. Harry fronça les sourcils.
— Neuf trois-quarts ? Ça n'existe même pas...

J'allais lui rappeler un passage que j'avais lu dans L'Histoire de Poudlard, mais mon frère, impatient, s'adressa déjà à un contrôleur. Celui-ci éclata de rire et le renvoya d'un geste méprisant. Harry revint vers moi, rouge de confusion.

C'est alors que je les vis. Une famille de roux traversait le hall, bruyante, joyeuse, débordante de vie. Ils semblaient remplir l'espace de chaleur, comme si le monde tournait autour d'eux. Deux jumeaux aux cheveux flamboyants riaient aux éclats, se chamaillant pour savoir qui passerait en premier. Je les fixai, fascinée. L'un d'eux croisa mon regard et, l'air malicieux, me fit un clin d'œil.

— Allez, Percy, passe le premier, dit une femme à l'air maternel, en tapotant l'épaule d'un garçon sérieux affublé d'un insigne de préfet.

Harry s'immobilisa en voyant Percy disparaître... à travers un mur de pierre. Ses yeux s'écarquillèrent.
— Ava... tu as vu ça ?!

Je hochai la tête, déjà certaine d'avoir trouvé la solution. C'est alors que le jumeau roux qui m'avait fait un clin d'œil se retourna vers moi.
— Besoin d'un coup de main, jolie demoiselle ? Je suis Fred Weasley. Voilà mon frère George, mon petit frère Ron, ma sœur Ginny... et derrière, c'est notre mère.

— Molly Weasley, précisa aussitôt la femme en me souriant chaleureusement. Et vous ?

Harry s'avança, un peu gauche.
— Moi, c'est Harry. Et voici ma jumelle, Ava. C'est notre première fois ici... Vous pourriez nous dire comment atteindre le Poudlard Express ?

J'allais lui expliquer moi-même, sûre de ma lecture, mais il m'interrompit encore.
— Attends leurs instructions, Ava, on ne sait jamais...

Je levai les yeux au ciel.
— Harry Potter, si tu m'écoutais un peu plus souvent, tu saurais que j'ai raison.

Le nom fit réagir toute la famille. Molly écarquilla les yeux.
— Harry... et Ava Potter ?! Oh mes chéris, quel honneur de vous rencontrer. Ne vous inquiétez pas, il suffit de foncer droit vers le mur entre les voies neuf et dix. Fred, accompagne donc la demoiselle. Et toi, Ron, aide Harry.

— Avec plaisir, dit Fred en s'emparant de ma valise. Tu viens ?

Je déposai ma malle et la cage de Kira sur son chariot. Ses mains effleurèrent les miennes quand il s'élança vers le mur. Je serrai fort les barres du chariot, fermai les yeux... et l'instant d'après, un souffle chaud m'enveloppa.

Devant moi s'élevait une locomotive écarlate, fumante, magnifique : le Poudlard Express.

Je descendis du chariot, le cœur battant, et avant de récupérer mes affaires, je déposai un léger baiser sur la joue de Fred. Son sourire goguenard me fit rougir, mais déjà je courais rejoindre Harry qui venait d'apparaître aux côtés de Ron.

Nous trouvâmes un compartiment vide et y installâmes nos affaires. Je posai Kira à mes côtés, Harry plaça Edwige près de la fenêtre.

Sur le quai, les familles s'agitaient : des parents serraient leurs enfants, des mères pleuraient en essuyant leurs yeux, d'autres souriaient de fierté. Harry prit ma main, et nous observâmes en silence.

— Tu crois que nos parents nous auraient fait signe, eux aussi ? murmura-t-il.

Je sentis ma gorge se serrer.
— J'en suis sûre. Et de là où ils sont, Harry... ils nous regardent. Alors faisons tout pour qu'ils soient fiers.

Je posai ma tête contre son épaule. Le train siffla, prêt à partir. Notre nouvelle vie allait commencer.